Opinion
L'Exode des
sionistes de Palestine
Parti
Anti Sioniste
Un passeport pour l'exode...
Mercredi 15 juin 2011
La colonisation sioniste de la Palestine
devait aboutir à la création d’un havre
de paix au Moyen-Orient pour les Juifs
d'Europe ayant souffert de persécutions.
Mais aujourd'hui, il en est tout
autrement, c'est l'Europe qui est
considérée par ces occupants illégaux
des terres palestiniennes comme le
paradis tant désiré. Plusieurs
études menées en Israël par l'AIPAC
(lobby américain pro-israélien) et par
le Fonds National Juif en
Allemagne montrent que plus de la moitié
des Juifs vivant en Israël envisage de
quitter le pays dans les années à venir
si la tendance politique actuelle
continue. Une enquête menée en
2008 par l’Institut Menahem Begin
Heritage de Jérusalem a révélé que
59% des Israéliens ont contacté ou
pensent contacter une ambassade
étrangère pour demander la citoyenneté
et un passeport. Ce chiffre avoisine
aujourd’hui les 70%.
Selon une étude réalisée par
l'Université Bar-Ilan, le nombre
d'Israéliens qui envisagent de quitter
la Palestine a augmenté rapidement.
Cette étude a montré que plus de 100.000
Israéliens sont déjà titulaires d'un
passeport allemand, et ce chiffre
augmente de plus de 7.000 chaque année !
Selon les autorités allemandes, plus de
70.000 passeports ont été accordés
depuis les années 2000. Plus d'un
million d'Israéliens ont un passeport
étranger car la vie en Israël se
détériore. Un des pays les plus
attrayants pour les Israéliens qui
envisagent l'émigration, et peut-être
aussi le plus accueillant, est les
États-Unis. Actuellement, plus de
500.000 Israéliens sont titulaires d'un
passeport américain et près de 250 000
demandes sont en attente.
Au cours de récentes réunions à
Washington entre la délégation du
Premier ministre israélien Netanyahou et
les agents d'Israël aux États-Unis
(AIPAC), il a été garanti que si cela
devenait nécessaire, le
gouvernement américain délivrerait
rapidement des passeports américains à
tout israélien qui en ferait la demande,
en excluant les citoyens arabes d’Israël.
L’AIPAC a rassuré ses interlocuteurs
israéliens en leur expliquant avoir fait
pression sur le Congrès américain pour
faire approuver le financement de
l'arrivée des Juifs israéliens, en « leur
allouant des subventions pour faciliter
leur installation dans leur nouveau pays ».
Selon Jonathan Rynhold, professeur à
l’Université de Bar Ilan et spécialiste
des relations américano-israéliennes,
ces jours-ci les Juifs sont plus en
sécurité à Téhéran qu’à Ashkelon. Il y a
plusieurs raisons pour expliquer la
précipitation israélienne sur les
passeports étrangers, certaines sont
assez surprenantes compte-tenu de
l'ultranationalisme israélien, mais leur
dénominateur commun est le malaise et
l'anxiété de la société israélienne qui
fait du deuxième passeport une sorte de
joker « pour les jours d’orage qui
arrivent ». Par ailleurs, les deux
ou trois générations en Israël n’ont pas
suffi pour prendre racine, et Israël a
engendré un pourcentage important
d’immigrants ou de leurs descendants qui
sont retournés dans leur pays d'origine.
Certains craignent que les religieux
fanatiques déclenchent une guerre civile
en annexant des territoires d'avant
1967, et fassent d’Israël un État
ultra-fasciste.
La société israélienne, en particulier
les immigrants russes, rejettent
massivement le sionisme. Depuis la chute
du mur de Berlin en 1989, près d’un
million de Juifs sont arrivés en Israël
en provenance de l'ancienne Union
soviétique. Cette arrivée massive a
engendré un accroissement de plus de 25%
de la population du pays. C’est aussi la
plus grande concentration au monde de
Juifs russes. Mais aujourd'hui, ceux-ci
prennent le chemin du retour et
regagnent en grand nombre la Russie,
pour des raisons allant de l'opposition
au sionisme, à la discrimination, et
pour les promesses non tenues en matière
d'emploi et de « vie facile » en Israël.
22% des Russes qui sont venus en Israël
dans les années 90 sont retournés dans
leur pays. Selon Berel Larzar, grand
rabbin de Russie depuis 2000 : « Le
nombre de personnes qui reviennent est
effarant. Quand les Juifs russes sont
partis, il n'y avait pas de communauté,
pas de vie juive. Les gens pensaient que
le fait d'être juif était une tare.
Maintenant, ils savent qu'ils peuvent
vivre en Russie dans le cadre d'une
communauté juive et qu'ils n'ont pas
besoin d'Israël. »
D’autres raisons viennent
expliquer cet exode, comme l’absence de
foi ou de respect des dirigeants
israéliens, le sentiment d'anxiété et de
culpabilité vis-à-vis du sionisme qui a
dévoyé le Judaïsme et les valeurs
traditionnelles juives en les
corrompant, la difficulté croissante de
fournir des réponses cohérentes à leurs
enfants sur les questions de la
légitimité pour leurs familles de vivre
sur des territoires et dans des maisons
usurpés aux autochtones, la prise de
conscience de beaucoup d'Israéliens, par
le biais d'Internet et de la résistance
palestinienne, de la supercherie
sioniste du siècle dernier concernant le
leitmotiv « d'une terre sans peuple
pour un peuple sans une terre ».
Les familles ne veulent plus élever
leurs enfants dans de telles conditions.
Gene Schulman, un juif américain, va
plus loin en soulignant que tous les
Juifs ont « une peur bleue de la fin
prochaine d’Israël, même si les
États-Unis le soutiennent ». De
nombreux observateurs de la société
israélienne affirment que les
Révolutions arabes de ces derniers mois
ont eu un impact très important sur la
volonté de milliers d’Israéliens de
quitter la Palestine. Pour Layal, un
étudiant palestinien du camp de Chatila
: « Ce que l'occupant sioniste a vu,
de la place Tahrir au Caire à Maroun al
Ras au Liban-Sud, a convaincu de
nombreux Israéliens que la résistance
arabe et palestinienne naissantes se
transformera en une lame de fond massive
et largement pacifique, de sorte
qu'aucune arme ou apartheid ne pourra
assurer un avenir pour le sionisme en
Palestine. Ils ont raison de chercher
d'autres lieux pour élever leurs
enfants. »
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