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Opinion
La situation du fleuve Jourdain, avec une
attention particulière pour sa partie inférieure
Nicole Kiil-Nielsen
Nicole Kiil-Nielsen
Lundi 7 juin 2010
J’ai signé cette question parlementaire initiée par Véronique de Keyser:
Le fleuve Jourdain est un des plus remarquables de notre
planète. C’est un paysage culturel de renommée universelle avec
une dimension historique, symbolique, religieuse,
environnementale, agricole, économique de grande importance pour
les Arabes et les Israéliens, Chrétiens, Juifs, Musulmans...
Cependant, le fleuve Jourdain a été dévasté par la surexploitation, la
pollution et une faible prise en compte au niveau régional. On
estime que 98% des ressources d’eau douce ont été détournées par
Israël, la Jordanie et la Syrie, entraînant une perte de 50% de
la biodiversité.
Sont actuellement déversés dans la partie inférieure du fleuve des
ruissellements agricoles, des eaux salées et les eaux usées non
traitées. Tandis que la construction de nouveaux centres de
traitement des eaux usées visant à éliminer les polluants graves
est une avancée majeure, la situation ne fera que se détériorer
si ce progrès n’est pas associé à la répartition des ressources
en eau douce. Ainsi, sans une action concrète, la partie
inférieure du fleuve sera asséchée d’ici fin 2011.
La réhabilitation du fleuve Jourdain, et en particulier de sa partie
inférieure, revêt une importance majeure pour Israël, les
communautés Palestinienne et Jordanienne locales qui partagent
le même défi. Le fleuve offre en effet des avantages économiques
considérables. Une coopération active entre les gouvernements et
les communautés locales concernées peut apporter une
contribution importante aux efforts de paix régionaux.
Plusieurs acteurs internationaux, dont l’Assemblée Parlementaire Euro-Méditerranéenne,
ont abordé la situation du Jourdain. Le soutien de l’UE pourrait
être décisif.
Étant donné l’importance du financement fourni par l’Union Européenne
pour le développement de projets au Moyen-Orient et l’engagement
de l’UE dans le processus de paix au Moyen-Orient, la Commission
a-t-elle identifié la réhabilitation du Jourdain, et sa partie
inférieure en particulier, comme une priorité pour la paix et le
développement dans la région ?
Comment l’Union Européenne et ses États membres
peuvent-ils encourager et soutenir, dans le cadre du partenariat
UE-Méditerranée, l’élaboration d’un plan global de gestion pour
remédier à la dévastation du Jourdain, ainsi que renforcer la
confiance dans ces efforts?
Copyright © 2010 Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne
écologiste française
Publié le 10 juin 2010
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