Tendances au Moyen-Orient - Le Liban
Encore un échec
pour la CIA
New
Orient News
Mardi 20 décembre
2011
Au cours d’une émission sur la chaîne
Al-Manar,
le député Hassan Fadlallah a démonté le
processus de recrutement des espions
pour le compte de la CIA tout en
divulguant, noms et documents à l’appui,
le noyau composé de dix officiers de
l’Agence américaine du renseignement qui
gère les espions. La cellule de la CIA
est installée à Aoukar, dans l’immeuble
numéro 2 du complexe abritant
l’ambassade américaine.
Ces révélations, qui n’ont pas été
démenties par l’ambassade, prouvent
l’étendue de l’infiltration de la CIA au
Liban. L’agence dispose de larges
réseaux d’espions sur l’ensemble du
territoire, notamment dans les zones
d’influence de la Résistance,
c’est-à-dire la Banlieue sud de
Beyrouth, le Liban-Sud et la plaine de
la Békaa.
Les enquêtes menées par le service du
contre-espionnage de la Résistance
montrent que la CIA et le Mossad ont le
même objectif au Liban et travaillent
main dans la main pour infiltrer le
Hezbollah et les secrets militaires et
de défense libanais. Face à ces
révélations, l’Etat devrait réagir dans
deux directions: démanteler les réseaux
d’espionnage américano-israéliens, puis
déposer des plaintes contre la CIA et
l’administration américaine qui violent
sans scrupule la souveraineté nationale
et cherchent à affaiblir le Liban pour
le compte de son protégé israélien.
Les chantres de la souveraineté au
Liban, toujours prompts à dénoncer les
armes du Hezbollah et les travaux
d’installation d’un réseau de
télécommunication pour la Résistance, au
nom de «la protection des droits de
l’Etat» -le plus loquace dans ce domaine
étant Sami Gemayel- n’ont rien trouvé à
dire sur la découverte des cellules de
la CIA au Liban. C’est le silence radio
total.
La Résistance a réussi un tour de force
en parvenant à démanteler les réseaux
d’espionnage américains. Elle a aussi
révélé la coopération étroite existant
entre la CIA et le Mossad, au point que
travailler pour l’un signifie
automatiquement collaborer avec l’autre.
Le Hezbollah a ainsi enregistré des
victoires sécuritaires encore plus
spectaculaires que les précédentes, car
il s’agit d’un coup stratégique.
D’ailleurs, un ancien agent de la CIA,
Robert Baer, en poste de longues années
au Liban, a qualifié le Hezbollah
d’«ennemi ayant un énorme potentiel dans
le contre-espionnage». Selon l’ancien
espion, «le démantèlement du réseau de
la CIA au Liban et en Iran constitue un
coup dur pour les services de
renseignements américains, surtout en
plein cœur de la guerre du renseignement
menée actuellement contre l'Iran». Il
affirme que s’il était en poste à
Beyrouth, il aurait fermé l’antenne de
la CIA car toutes ses sources ont été
grillées.
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