Tendances au Moyen-Orient - Le Liban
Le 14-Mars
pratique la politique de l'Autruche:
pas de Qaïda au Liban
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Orient News
Lundi 9 janvier 2012
Bien que les Etats-Unis aient admis
l’existence au Liban d’éléments proches
d’Al-Qaïda, la coalition du 14-Mars
continue de polémiquer sur cette
question est de «confessionaliser» le
débat, au lieu d’examiner ce dossier
d’une manière responsable car il y va de
l’intérêt supérieur du pays. Mercredi
dernier, le responsable de la lutte
contre le terrorisme au Département
d’Etat américain, Daniel Benyamin, avait
déclaré que son pays connaissait «depuis
des années l’existence de groupes
sympathisants avec Al-Qaïda au Liban».
Il a rappelé à ce propos les combats
entre Fateh el-Islam et l’Armée
libanaise à Nahr el-Bared, en 2007. «Il
est certain qu’il existe au Liban de
tels éléments depuis des années», a
conclu le responsable américain.
Ces propos d’un haut diplomate américain
contredisent la coalition du 14-Mars,
qui a initié une virulente campagne
contre le ministre de la Défense, Fayez
Ghosn, pour avoir révélé que des
éléments d’Al-Qaïda s’infiltraient en
Syrie via le village libanais d’Ersal.
En réalité, la campagne contre Ghosn
vise à détourner l’attention du soutien
logistique, financier et en armement,
offert par des personnalités libanaise
proche du 14-Mars aux groupes
extrémistes armés en Syrie.
Comment le niveau politique du 14-Mars
a-t-il pu tomber si bas? Ces mêmes
figures de l’opposition ont oublié le
fameux 31 décembre 2000, lorsque l’Armée
libanaise s’était battue dans le maquis
de Denniyé contre un groupe d’Al-Qaïda
qui avait pris en otages puis égorgé un
officier de l’armée, Milad el-Naddaf, et
quelques soldats.
L’opposition fait aussi semblant
d’oublier que des membres de Osbat al-Ansar,
un groupe proche d’Al-Qaïda avaient
assassiné en plein cœur de Beyrouth,
cheikh Nizar Halabi, le chef de
l’Association modérée des projets de
bienfaisance islamique. Ce même groupe
avait aussi assassiné des juges dans la
salle d’audience à Saïda. Plus tard
encore, une cellule appartenant à la
même mouvance avait planifié un attentat
contre l’ambassade d’Italie. Sans parler
de la participation de Ziad Jarrah,
neveu de l’actuel député du bloc de Saad
Hariri, Jamal Jarrah, aux attentats du
11 septembre. Il était le pilote de
l’avion qui s’est écrasé en
Pennsylvanie.
Enfin, il y a le célèbre réseau des 13,
démantelé en janvier 2006. Dirigé par
Khaled Taha, il serait impliqué dans
l’assassinat de Rafic Hariri, selon les
aveux de l’un de ses membres saoudiens.
Tout au long de ces années, les
autorités qui se sont succédé aux
ministères et aux services de sécurité
concernés, n’ont jamais nié l’existence
de partisans d’Al-Qaïda au Liban sans
jamais songer à accuser la communauté à
laquelle ils appartiennent d’y être
favorable. Pourquoi le 14-Mars
cherche-t-il à faire l’amalgame entre
Al-Qaïda et la communauté sunnite? Cette
organisation existe sous des formes
différentes dans la plupart des pays
arabes, pourquoi sa présence au Liban
serait-elle impossible? C’est pourtant
le 14-Mars, au pouvoir entre 2005 et
2009, qui accusait la Syrie d’envoyer
les combattants d’Al-Qaïda au Liban.
Pourquoi le chemin inverse est-il
aujourd’hui improbable, alors que la
frontière libano-syrienne, surtout au
niveau de Ersal, est une véritable
passoire.
La coalition du 14-Mars joue un jeu
dangereux qui pourrait se retourner
contre elle mais aussi contre tout le
Liban. Il s’agit d’une question vitale
pour tous. Mais ce ne sera pas la
première fois que ce rassemblement
pro-américain aura joué avec le feu… qui
finit toujours par le consumer.
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