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A propos de l'Organisation de libération de la Palestine
Munir Shafiq

Al-Arab (Qatar), 6 février 2009

Lorsque le frère Khalid Mecha’al, président du bureau politique du mouvement Hamas, a appelé à la formation d’une direction nationale palestinienne, et à la considérer comme une référence, rassemblant les organisations et les forces palestiniennes ayant adopté le moyen de la résistance pour repousser l’occupation, ses paroles ont été interprétées comme un coup de poignard à l’OLP, puisque celle-ci est considérée comme la référence et la représentation légitime et unique (du peuple palestinien, ndlt). Ce qui est certain, comme l’a officiellement précisé le frère Muhammad Nazzal, c’est que la proposition ne concerne pas la représentativité de l’OLP, comme il ne s’agit pas de rechercher une reconnaissance arabe ou internationale à la place de l’OLP.

 

Malgré cela, le tumulte est toujours en cours et pas moyen de le calmer, en vue de transformer la division de la scène palestinienne en une division concernant l’OLP, entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l’OLP, en tant que représentant légitime et unique du peuple palestinien. La situation est arrivée au stade où le président Mahmoud Abbas déclare, et sur un ton des plus fermes, qu’il n’y aura pas de dialogue que si Hamas reconnaît clairement et expressément, sans ambiguité aucune, que l’OLP est le représentant légitime et unique.

 

Evidemment la division palestinienne n’est pas tributaire de la question de l’OLP ou de sa représentativité, celle-ci étant plutôt axée sur la ligne politique, sur le moyen de réaliser l’objectif palestinien (certains le considèrent comme étant l’Etat, alors que l’auteur de ces lignes considère que l’objectif premier et direct, avant celui de l’Etat, consiste à chasser l’occupant, à démanteler les colonies, de détruire le mur, et il est erronné de proposer la question de l’Etat dans les négociations ou le marchandage, car il sera échangé en contrepartie de concessions palestiniennes sur la terre et le droit au retour, c’est la quintessence du slogan actuel « la solution de deux Etats »).

 

Il fallait et il faut toujours poser l’objectif de ce qui s’appelle programme provisoire : chasser l’occupant, sans obstacles ni conditions, des territoires palestiniens occupés en juin 1967, et ensuite, rechercher ou faire un référendum au sein du peuple palestinien en entier, et non d’une partie, sur ce qui sera établi sur ces territoires et sur ce qu’il faut faire.

L’objectif de la libération des terres n’est pas objet de marchandage, alors que celui de la fondation de l’Etat signifie le marchandage de toute la question palestinienne, ce qui a finalement été exprimé par « la solution des deux Etats », ou la solution finale (liquidatrice) de la question palestinienne.

 

Lorsque l’OLP a été formée en 1964, son objectif était de libérer toute la Palestine, et c’est le principe de sa première charte. Lorsqu’en 1968, une déviation a été introduite, par l’entrée des organisations palestiniennes, et la répartition des parts de la représentativité entre celles-ci et les indépendants, et qu’il a été décidé que le Fateh la dirigera, elle a, en même temps, maintenu ses objectifs, exprimés dans la première charte.

 

Lorsque le programme en dix points a été introduit, ce qui fut décidé au congrès national du Caire, en 1974, ses théoriciens l’ont expliqué et justifié en disant qu’il s’agit d’une étape en vue de libérer tout le sol palestinien, du fleuve à la mer ; cependant, la charte n’a pas été modifiée, de ce point de vue.

Evidemment cette justification principale qui fut théorisée par ceux qui ont fait passer le programme en dix points, ils n’y sont plus revenus, après avoir pratiquement accepté la solution de deux Etats, à partir de la proclamation de « l’indépendance » à Alger, en 1988, et ensuite, après Oslo, mais aussi après le « projet Bush » au cours du siège contre le président martyr Yasser Arafat. C’est Bush lui-même qui est l’auteur de la théorie des « deux Etats » qu’ils utilisent aujourd’hui.

 

La question de la représentativité légitime et unique de l’OLP, qui avait été ajoutée en 1974 par une décision arabe du feu président égyptien Anwar Sadate, avait pour but de mettre les préliminaires à la récupération du Sinaï, en laissant le sort de la bande de Gaza et des autres territoires palestiniens au représentant légitime et unique. Certes, les Palestiniens qui se sont accrochés à ce slogan craignaient en fait la solution jordanienne, et combien furent ceux qui parlaient des concessions arabes sur la question palestinienne, disant que le fait de limiter sa responsabilité à ses seuls fils la protégeraient contre les concessions et les reculs, ainsi que contre les solutions ambigues. Mais c’est le contraire qui a été prouvé, ces « fils » ont été les plus hardis à faire les concessions sur les principes de la question palestinienne, comme « la solution des deux Etats ».

 

A présent, le problème de « la représentativité légitime et unique » est suscité dans son sens limité, signifiant que Mahmoud Abbas et le comité exécutif (illégitime dont le mandat est terminé) et le conseil central inventé mais renouvelé, sans le conseil national, sont les représentants légitimes et uniques, en l’absence du conseil national qui élit un président, qui choisit un comité exécutif et un conseil central.

 

Le problème n’est pas de considérer l’OLP comme le représentant légitime et unique, en ce qui le concerne, il y a unanimité, et cela a été clarifié lors de la rencontre des organisations au Caire, en 2005, sur la base de la reconstruction et l’activation de l’OLP. Il y a également unanimité pour considérer que son état actuel est déséquilibré, tant au niveau de sa représentation de toutes les formations, et notamment du Hamas et du Jihad, ainsi que des nombreuses personnalités indépendantes, que dans ses institutions qui ont été pratiquement liquidées, le comité exécutif se réunit sans quota nécessaire, le ministre des affaires étrangères du gouvernement illégitime de Salam Fayyad a occupé la place du président du département politique de l’OLP, le frère Farouk Qaddoumi.. et le reste suit. Malgré cela, ils crient : « l’OLP, l’OLP… », alors qu’ils l’ont ignorée, vidée de son contenu, qu’ils ont annulé ses institutions, gelé ses activités et empêché de la reconstruire et de l’activer, ce qui signifie que leur inquiétude à son propos, pour certains, sert à l’utiliser pour couvrir la ligne politique adoptée par Mahmoud Abbas et le gouvernement de Salam Fayyad (dont la première mission consiste à démanteler les cellules de la résistance, à faire taire le peuple en Cisjordanie, en application du premier article de la « feuille de route »), couvrir la politique de Abbas dont la stratégie se résume en négociations, puis négociations, à n’en plus finir.

 

Ce qui a gardé la feuille de vigne servant à couvrir le comité exécutif, c’est le maintien, par les deux fronts, populaire et démocratique, de leur participation aux côtés du mouvement Fateh entièrement paralysé, sachant que le front populaire avait déjà retiré ou gelé sa participation au comité exécutif pour protester contre des politiques adoptées par Yasser Arafat, pourtant extrêmement révolutionnaires si nous les comparons aux politiques de négociations adoptées par Mahmoud Abbas. Il n’est pas nécessaire, non plus, d’ouvrir les dossiers de la position du front démocratique à propos de la « direction d’influence » et de la « direction de droite », en comparaison avec la direction actuelle.

 

En quelques mots, la direction de Mahmoud Abbas a transformé l’OLP en une organisation de négociations palestinienne, ou d’organisation « du négociateur » palestinienne. Personne ne conteste l’Organisation de libération palestinienne, mais l’organisation des négociations palestinienne, ou l’organisation de la négociation palestinienne… Et quelles négociations ! Et quel négociateur !

 

Traduction CIREPAL
Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine



Source : Cirepal


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