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MASSACRES DE LA BANDE DE GHAZA
Bouteflika dénonce les silences complices
Mohamed Touati
Jeudi 5 février 2009
Le président de la République a porté au cœur de la 12e session
de la Conférence des chefs d’Etat africains le drame de la
population palestinienne.
«Jamais dans l’histoire des guerres, une
telle arrogance et un tel mépris n’ont été affichés et auxquels
n’ont échappé ni l’ONU ni ses représentants sur le terrain»
a déclaré le Président Bouteflika dans une allocution lue en son
nom, mardi à Addis-Abeba, par Abdelaziz Belkhadem, son
représentant personnel et ministre d’Etat. A travers cet
émouvant message adressé aux chefs d’Etat et de gouvernement de
l’Union africaine, on pouvait sentir combien le président de la
République a été affecté par les massacres et la sauvagerie dont
a été victime la population palestinienne de la bande de Ghaza.
«Une entreprise funeste
d’élimination du peuple palestinien»,
a tenu à souligner Abdelaziz Bouteflika indigné. Cette
indignation il l’a relevée, l’explique et la démontre avec des
arguments qui ne font aucun doute sur cette justice
internationale du deux poids, deux mesures.
Et il met le doigt sur sa dérive qui jette un sérieux discrédit
sur la Cour pénale internationale. «Cette
dérive est d’autant plus insupportable qu’elle exprime une
illustration parfaite du constat du deux poids, deux mesures, en
comparaison des silences parfois complices dont bénéficient les
véritables criminels de guerre dans leur entreprise funeste
d’élimination préméditée du peuple palestinien.»
Que peut répondre à cet implacable réquisitoire du chef de
l’Etat algérien, le procureur du Tribunal international, Luis
Moreno Campo? Abdelaziz Bouteflika l’accule dans ses derniers
retranchements.
Pourquoi tant de silence devant le génocide palestinien alors
que Luis Moreno Campo s’était empressé de lancer un mandat
d’arrêt contre le président soudanais pour son «implication»
dans les crimes massifs commis contre les populations du
Darfour? Bouteflika qualifie ainsi la requête du procureur du
Tribunal pénal international. «La
demande du procureur de la Cour pénale internationale d’inculper
le président Hassan Al Bachir marque assurément une dérive dans
la pratique du droit international...»,
a fait remarquer le premier magistrat du pays. Il faut rappeler
que c’est à la diplomatie française que revient l’origine de la
saisine par le Conseil de sécurité de la Cour pénale
internationale de la question du Darfour. C’était en 2005. Trois
ans plus tard, en juillet 2008, le procureur argentin du TPI
déclarait:
«J’ai présenté aujourd’hui aux
juges des éléments de preuves qui démon-trent que le président
du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al Bachir a commis des crimes de
génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre
au Darfour.» Les bombes au phosphore
de l’aviation israélienne, les bombardements à l’arme lourde de
chars israéliens qui ont pulvérisé les mosquées, les écoles et
ôté la vie aux bébés et aux mamans palestiniennes n’ont
visiblement pas ému la Cour internationale de justice. Abdelaziz
Bouteflika dénonce cette cécité complice: «En
la circonstance, l’engagement et l’engouement si prompts dont
font preuve les donneurs de leçons se sont soudainement tus pour
laisser place à l’horreur retransmise en direct par les chaînes
satellitaitres de télévision.»
Le génocide de la population palestinienne de Ghaza a bien eu
lieu. Israël a fait preuve d’une sauvagerie et d’une barbarie
rarement égalées dans l’histoire de l’humanité. «Jamais
dans l’histoire des guerres, une telle arrogance et un tel
mépris n’ont été affichés et auxquels n’ont échappé ni l’ONU ni
ses représentants sur le terrain», a
implacablement fait remarquer le chef de l’Etat. Les véritables
criminels seront-ils jugés? Luis Moreno Campo osera-t-il le
faire? Abdelaziz Bouteflika le met au défi. En mettant à nu
cette justice du deux poids, deux mesures, Bouteflika aura porté
au coeur de l’Afrique le drame de la bande de Ghaza, les cris de
révolte et les larmes des enfants de Palestine.
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Publié le 5 février 2009 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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