Partant, différents pays se
sont empressés à l’époque pour reconnaître le nouvel Etat
juif, estimant que la référence légitime de l’établissement
de l’Etat juif était cette résolution promulguée par
l’organisation internationale. Le premier pays à reconnaître
l’Etat juif fut l’Union soviétique, ensuite, les Etats-Unis.
Cependant, ils n’avaient pas insisté que cette
reconnaissance soit étayée par la tenue de négociations
entre les deux parties déterminant la nature de cet Etat et
ses frontières, etc.
Il est vrai que la partie
arabe avait à l’époque refusé la reconnaissance de l’Etat
hébreu. Elle y avait vu une violation d’une terre arabe
habitée par ses citoyens originaux et donc la tenue de
négociations était impossible. Aujourd’hui, le rejet est
toujours de mise, mais seulement la situation s’est inversée
et le refus est passé du côté arabe au côté israélien. Nous
avons imaginé que l’engagement de la communauté
internationale à la légitimité internationale incarnée dans
la résolution onusienne sur laquelle se sont appuyés les
pays du monde dans leur reconnaissance de l’Etat juif malgré
le refus arabe, aurait dû les amener à adopter la même
position de reconnaissance de l’Etat palestinien stipulé par
la résolution même, et ce, en dépit du rejet israélien.
La reconnaissance par le
Brésil et l’Argentine de l’Etat palestinien a été considérée
comme étant l’unique engagement manifesté par la communauté
internationale et, malheureusement arabe, vis-à-vis de cette
légitimité internationale incluse dans la résolution
onusienne précitée.
Cette position juridique
correcte émanant des deux pays latino-américains est ce qui
a incité les opposants à l’établissement de l’Etat
palestinien à poser comme condition la nécessité de tenir
des négociations préalables sur ses détails. Ce que les
mêmes pays n’ont pas posé comme condition pour ce qui est de
l’Etat hébreu.
Malgré cela, je n’imagine pas
que la communauté internationale soit plus royaliste que le
roi, comme il est coutume de le dire dans des situations
pareilles, et qu’elle reconnaisse l’Etat palestinien dans
ses frontières d’avant le 5 juin 1967, même avant que les
Arabes ne le fassent. La reconnaissance initiée par le
Brésil et l’Argentine, puis la Bolivie, était un motif
indirect pour l’Autorité palestinienne elle-même pour
proclamer la mise en place de l’Etat palestinien
unilatéralement. Tout comme la partie juive l’a fait
unilatéralement lors de l’établissement de l’Etat hébreu en
1948. Mais ceci n’a pas eu lieu.
J’imagine que l’Autorité
palestinienne doit prendre cette même initiative rapidement
et que cette reconnaissance doit être suivie d’une autre
arabe collective. Ensuite, il faut qu’une campagne arabe et
internationale soit lancée pour inciter les différents pays
du monde à reconnaître l’Etat palestinien naissant.
Il s’agit là de l’unique
moyen d’investir la reconnaissance qui nous est parvenue de
l’extrémité du monde vis-à-vis de l’Etat palestinien. Si
nous ne prenons pas l’initiative logique et valable, la
reconnaissance latine deviendra lettre morte sans aucune
concrétisation sur le terrain politique.
L’Autorité palestinienne
avait menacé à plusieurs reprises qu’elle serait obligée
éventuellement de proclamer l’Etat palestinien
unilatéralement. N’est-il pas temps d’exécuter cela, surtout
après que certains pays amis eurent reconnu ce que le monde
entier a revendiqué ? Si l’occasion historique ne s’est pas
présentée, après tout cela, quand est-ce qu’elle adviendra
donc ?