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Une pétition exige son
licenciement
Une journaliste israélienne
dénonce l'horreur de la guerre
Merzak Tigrine
Photo Liberté
Dimanche 18 janvier 2009
En
dépit de la vindicte populaire, à laquelle elle allait être
livrée, Yonit Levy, une journaliste de Channel 2 Israël, a eu le
courage de faire remarquer à la fin de son journal télévisé
qu’il était difficile de convaincre le monde que la guerre
israélienne contre Gaza était juste.
Parce qu’elle a
éprouvé de la sympathie pour les victimes palestiniennes des
massacres de l’armée israélienne à Gaza en voyant les horribles
et insoutenables images, une journaliste de Channel 2 Israël,
Yonit Levy, risque d’être limogée par ses responsables.
En effet, une pétition, qui a recueilli 30 000 signatures, exige
sa démission ou son limogeage. Devant les chiffres têtus
démontrant l’inégalité des forces en présence, à travers les
bilans des pertes humaines effarantes du côté palestinien et
insignifiantes du côté israélien, 1 200 morts palestiniens, dont
la moitié est composée d’enfants, de femmes et de vieillards,
contre un peu plus d’une dizaine de soldats et de civils
israéliens, il faut dire qu’il n’y a pas photo ! Constatant
cela, Yonit Levy a conclu son journal sur Channel 2 en faisant
remarquer que “c’est dur de convaincre le monde que cette guerre
est juste alors que nous avons un mort quand les Palestiniens en
ont 350”.
Cette marque de sympathie est intolérable en Israël, où les
médias, notamment les radios et les télévisions, ont pour
mission de montrer uniquement les images d'Israéliens terrifiés
courant aux abris et des dégâts causés par les roquettes
palestiniennes, pour contrer la presse internationale, qui n’a
cessé de montrer les décombres de la bande de Gaza et les
victimes palestiniennes. L’objectif est d’inverser cette
disproportion, en évitant surtout de montrer ces images de bébés
palestiniens sans vie, celles des immeubles bombardés et des
civils qui fuient les combats. Cela se confirme par cette
déclaration de Motti Kirshenbaum, un commentateur de Channel 10
: “Israël est en guerre maintenant et naturellement, les images
et les reportages qui l’intéressent le plus portent sur les
soldats au front qui ont de la famille à l’arrière et sur tout
ce qui a à voir avec les tirs de roquettes Grad et Qassam.”
Cette politique est illustrée par les nombreux reportages
diffusés par les chaînes de télévision israéliennes sur un
nourrisson israélien légèrement blessé par des éclats de
roquettes le 6 janvier, alors qu’elles ont fait à peine allusion
aux 70 Palestiniens tués ce jour-là par l’armée israélienne,
dont une quarantaine dans une école de l’agence onusienne pour
les réfugiés palestiniens, l’Unrwa. Pour justifier ce parti pris
flagrant, les chaînes israéliennes informent leurs
téléspectateurs qu’il existe des images crues des victimes
palestiniennes mais disent ne pas vouloir les montrer par
respect pour les morts et leur famille. L’autocensure est érigée
en règle au sein des médias israéliens. Elles s’arrangent
toujours pour interrompre leurs programmes respectifs pour faire
état d’une alerte ou d’un tir de roquettes palestiniennes sur le
huitième du territoire israélien, à la portée des roquettes.
Ainsi, les journalistes israéliens ont choisi de réduire à néant
le point de vue palestinien encore plus qu'à l'accoutumée. “Nous
ne montrons que la moitié de la vérité”, admet le chef du
service étranger de la Chaîne Deux. “Notre audience est
israélienne et elle n'a pas envie d'entendre parler des
Palestiniens. Elle estime qu'en temps de guerre, il faut serrer
les rangs avec les soldats”, ajoute-t-il, avant de conclure :
“Le problème, c'est que notre public ne comprendra rien si, un
jour, l'un de nos généraux est inculpé pour crimes de guerre.”
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Publié le 18 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de Liberté.
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