Les brèves
de la Plume
Quand le
lobby pro-israélien entend (encore et
toujours) dicter sa politique étrangère
et l’usage de sa force militaire à la
France
Marc
Leroy
Vendredi 4 octobre 2013
Le 02 septembre dernier, avant le
vrai-faux débat à l’Assemblée Nationale
devant permettre à Normal 1er
d’obtenir un consensus UMPS de
façade pour une imminente intervention
militaire en Syrie, le Premier Ministre
Jean-Marc Zayrault avait rendu public un
document présenté comme étant «
déclassifié des services DRM et DGSE »,
document censé nous apporter les preuves
irréfutables que l’armée régulière
syrienne (c’est-à-dire pour notre
président normal et son orchestre,
Bachar El-Assad en personne) était bien
responsable de l’usage d’ armes
chimiques contre des civils le 21 août
2013 dans la banlieue de Damas (1).
Il suffit alors de simplement prendre
connaissance dudit document pour
constater immédiatement et avec
effarement que celui-ci ne comportait en
réalité pas la moindre preuve réelle de
l’implication du gouvernement syrien
dans ce qui ressemblait déjà pour nombre
d’observateurs -impartiaux- à un coup
monté médiatique, obscène et criminel,
pour faire basculer, une fois de plus et
après le Kosovo, l’Irak ou la Libye,
l’opinion publique mondiale en faveur
d’une intervention militaire en totale
violation du droit international, mais
ardemment souhaitée par nos gouvernants
entièrement acquis aux intérêts
géostratégiques de l’axe
américano-israélien. Comme les
« preuves » avancées précédemment dans
les médias et
dont La Plume avait déjà dit ce
qu’il convenait d’en penser, le
document présenté comme émanant des
services secrets français était un
pathétique charabia de pure propagande,
un simple et misérable tissu de
suppositions, d’allégations non
vérifiées mises bout à bout. La «
preuve irréfutable » fit un
gigantesque bide, sauf bien évidemment
pour des médias du système vendus à
l’intervention militaire anti Bachar,
qui essayèrent d’embrayer et de
convaincre -sans aucun succès- leurs
lecteurs, spectateurs ou auditeurs.
Il est à noter que depuis le
renoncement piteux des États-Unis à
attaquer la Syrie, aucun service secret
occidental n’a été capable d’apporter la
moindre preuve nouvelle et cette fois
tangible de la responsabilité du
gouvernement syrien dans le drame de
plus en plus supposé du 21 août. Bien au
contraire : de nombreux documents et
témoignages tendent à présent à établir
la culpabilité des rebelles (cherchez à
qui le crime profite), sans doute
assistés dans cette macabre manipulation
par les services secrets et militaires
occidentaux, ceux-là mêmes qui
prétendirent ensuite apporter la preuve
de l’implication du pouvoir syrien !
Sans la monumentale baffe
démocratique infligée par la Chambre des
Communes au premier ministre britannique
David Cameron, suivie du remarquable
coup de poker diplomatique russe (merci
Vladimir !) sur la destruction de
l’arsenal chimique syrien, puis du repli
calamiteux et la queue entre les jambes
du président américain Barack Obama (qui
craignait fort de vivre la même
humiliation devant sa représentation
nationale que celle subie par son
ex-meilleur allié britannique), la
France aurait donc sans doute été
entraînée par notre part de flan
élyséenne dans une agression militaire
illégale, pour de faux prétextes, aux
conséquences dramatiques pour la Syrie,
pouvant même déclencher un véritable
cataclysme régional, voire mondial.
La « preuve » des services français a
donc été un flop intégral… Et on apprend
à présent que ce fameux document,
prétendument déclassifié, porte la
signature électronique… de Sacha Mandel,
ancien collaborateur de Stéphane Fouks à
Euro RSCG (cela ne s’invente
pas) et actuellement conseiller de
presse du ministre de la Défense,
Jean-Yves Le Drian (depuis 2012). Ce
cher Mandel ne faisant donc absolument
pas partie des services de
renseignements français, vous l’aurez
compris !
Mieux : alors que l’introduction du
prétendu document précise qu’il
est « constitué de renseignements
déclassifiés issus des sources propres
françaises » et « repose
également sur l’analyse technique
approfondie des sources ouvertes
réalisée par nos services », aucun
avis de la Commission Consultative du
Secret de la Défense Nationale n’a été
publié au Journal Officiel, ce qui
serait la seule trace administrative à
même de confirmer une déclassification
légale de renseignements (2). Alors, de
deux choses l’une : ou bien la
Commission n’a pas été saisie, et par
conséquent la procédure légale n’a pas
été respectée (en effet, aucun
ministre ne peut déclassifier sans avoir
préalablement demandé cet avis à la
Commission, même s’il est
personnellement favorable à la demande),
ce qui est gravissime en matière de
défense et de sécurité nationale. Ou
bien tout cela est une fois de plus un
bidonnage absolu, et le document a donc
été rédigé directement par monsieur
Mandel. Ce qui constituerait alors une
véritable forfaiture, méritant sans
aucun doute un passage devant la Haute
Cour de Justice de la République.
Comment le gouvernement a-t-il ainsi
osé présenter à la représentation
nationale, et sur un sujet aussi grave,
un document illégal ? Et Quelle est donc
la réelle origine de ces « renseignements
déclassifiés » qui étaient censés
entrainer l’adhésion de nos élus pour
déclencher une intervention militaire
illégale au Moyen-Orient ? Nos
journalistes du système se bousculent
bien évidemment pour vous apporter les
réponses…
Mais Sacha Mandel n’a de toute
évidence pas été le seul instigateur de
cette manipulation grossière. Car
figurez-vous que la veille de la
parution dudit document, un nouveau
directeur de la stratégie avait été
nommé à la tête de la DGSE (Direction
Générale de la Sécurité Extérieure)…
Un nommé Christophe Bigot (3). Monsieur
Bigot ne vient pas, rassurez-vous d’Euro
RSCG. Mais il a été de 2004 à 2007
conseiller de l’ambassade de France… en
Israël, puis conseiller de … Bernard
Kouchner aux affaires étrangères, puis…
Ambassadeur de France en Israël !
Fervent défenseur de la relation
franco-israélienne, monsieur Bigot est
donc aujourd’hui celui qui a été sensé
nous apporter les preuves à même
d’entraîner une intervention militaire
ardemment souhaité par l’état hébreux,
comme le prouve la campagne forcenée en
faveur des frappes militaires orchestrée
par son faux nez en Amérique, le très
puissant lobby pro-israëlien AIPAC.
Avouez qu’après un Laurent Fabius aux
Affaires Etrangères, un Manuel Valls à
l’Intérieur « lié de manière
éternelle à la communauté juive et à
Israël quand même ! » (voir vidéo
ci-dessous) et bien-sûr un BHL -et la
liste est loin d’être exhaustive- dans
les coulisses qui tire encore les
ficelles d’à peu près tout ce beau petit
monde, après son sinistre exploit libyen
du quinquennat sarkozien, cela commence
à faire vraiment, vraiment beaucoup !
Marc LEROY – La
Plume à Gratter
(1) –Le
document en question, consultable sur le
site du Premier Ministre
(2) –Code
de la Défense : Commission consultative
du secret de la défense nationale
(3) –
Décret du 22 août 2013 portant
nomination d’un directeur à la direction
générale de la sécurité extérieure –
M. BIGOT (Christophe)
Publié le 4
octobre 2013 - Source
La Plume à Gratter
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