Opinion
La guerre contre
la Libye dans les mots de la Défense
italienne
Manlio Dinucci
Samedi 21 janvier
2012
La contribution des
Forces armées italiennes aux
« opérations en Libye » -d’abord
Odissey Dawn, puis Unified
Protector sous la conduite de
l’OTAN-
a été « de très grande
importance » : c’est ce que déclare le
Ministre de la défense italien. Il
spécifie que sept bases aériennes
-Trapani, Gioia del Colle, Sigonella,
Decimomannu, Aviano, Amendola et
Pantelleria- ont été mises à la
disposition aussi bien des avions
italiens que de ceux des alliés. Les
avions italiens ont accompli 1.182
missions, avec des fonctions de
reconnaissance, « défense aérienne » et
ravitaillement, effectués par des
Tornado, F-16 Falcon, Eurofighter 2000,
Amx, vélivoles à pilotage éloigné
Predator B, G-222 et ravitailleurs
KC-767 et KC130J.
La Marine militaire a participé
aux missions aériennes avec des
vélivoles AV-8B.
La Marine a effectué des
opérations navales d’embargo, de
patrouille et de ravitaillement, ainsi
que des missions de surveillance à
proximité des eaux tunisiennes, en
application de l’entente entre Italie et
Tunisie sur l’ « urgence immigration ».
Ont participé aux opérations : le
porte-avion Garibaldi, le
contre-torpilleur Andrea Doria, le
pétrolier-ravitailleur Etna, les
bâtiments de débarquement San Giusto,
San Giorgio et San Marco ; les frégates
Euro, Bersagliere et Libeccio ; les
corvettes Minerva, Urania, Chimera,
Driade et Fenice ; les patrouilleurs
Comandante Borsini, Comandante Foscari
et Comandante Borsini ; les
patrouilleurs Spica, Vega, Orione et
Sirio ; les submersibles Todaro et
Gazzana, ainsi qu’un vélivole Atlantic
pour des missions de patrouille.
La Défense a aussi contribué à la
« coopération humanitaire », en
coordination étroite avec le Ministère
des Affaires étrangères, en mettant à
disposition des avions cargos C-130J qui
ont effectué le transport de matériel
médical et l’évacuation de « personnel
blessé », amené en Italie pour être
soigné.
Dans le vocabulaire du Ministère
de la défense, le mot « guerre »
n’existe pas. Celle-ci se trouve
camouflée sous la définition aseptique
d’ « opérations en Libye ». Le mot
« bombardement » non plus n’existe pas,
camouflé en « mission de défense
aérienne », bien que les avions italiens
aient largué sur la Libye un millier de
bombes et missiles, et que l’aviation
OTAN ait effectué plus de 10mille
missions d’attaque, larguant 40-50 mille
bombes et missiles, grâce surtout au
soutien technique et logistique italien.
Et les avions cargo C-130J ont décollé
de Pise, où est en train d’être réalisé
le Hub aérien national des forces
armées : seulement pour « coopération
humanitaire », pour transporter du
matériel médical et le « personnel
blessé », non pas pour transporter de la
base limitrophe de Camp Darby les bombes
que les Usa, comme l’a déclaré
directement le Pentagone, ont fournies
aux alliés.
Et le Ministère de la défense ne
fait pas non plus savoir combien il y a
eu en Libye de victimes civiles des
bombardements humanitaires italiens et
OTAN, ignorées par la « coopération
humanitaire ».
Edition de samedi
21 janvier de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20120121/manip2pg/08/manip2pz/316802/
Traduit de
l’italien par Marie-Ange Patrizio
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