L'art de
la guerre
L'Otan en
stand-by prête à l'attaque
Manlio
Dinucci
Mardi 16 juillet 2013
Comme un dispositif
électronique en mode d’attente, le
Commandement de la force conjointe
alliée à Naples (Jfc Naples) est tenu
officiellement en « stand-by »,
c’est-à-dire prêt à tout moment à entrer
en guerre. Il a reçu du Commandant
suprême allié en Europe (qui est
toujours un général étasunien nommé par
le Président) la charge de garder en
efficience maximale la Force de riposte Otan
–composée des unités terrestres,
aériennes et navales les plus avancées
technologiquement- en
mesure d’effectuer en 48 heures
« n’importe quelle mission en n’importe
quel lieu ». Le nouveau quartier général
du Jfc Naples à Lago Patria, construit
pour un staff de plus de 2mille
militaires et expansible pour la
« future croissance de l’Otan », est en
pleine activité. Des membres de tous les
pays Otan sont en train d’arriver,
venant s’ajouter au staff, pour une
série de manœuvres qui permettent au Jfc
de Naples d’être « prêt à des opérations
militaires comme celle d’Unified
Protector », la guerre de 2011
contre la Libye. Aujourd’hui,
dans le viseur du Jfc Naples il y a la Syrie. Contre qui l’Otan, sans apparaître
officiellement, conduit par
l’intermédiaire de forces infiltrées une
opération militaire couverte, qui peut
d’un moment à l’autre devenir découverte
en imposant une « no-fly zone » comme
pour la Libye. L’avant-poste
de l’opération militaire contre
la Syrie est
la Turquie, où l’Otan a
plus de vingt bases aériennes, navales
et d’espionnage électronique. A
celles-ci s’ajoute à présent un des plus
importants commandements Otan : le
Landcom, responsable de toutes les
forces terrestres des 28 pays membres,
activé à Izmir (Smyrne). Le déplacement
du commandement des forces terrestres de
l’Europe à la Turquie –adossée au
Moyen-Orient (en particulier Syrie et
Iran) et à la Caspienne- indique que,
dans les plans USA/Otan, on prévoit
l’utilisation aussi de forces
terrestres, surtout européennes, dans
cette aire de première importance
stratégique. Confirmé par le fait que le
général étasunien Philip Breedlove,
récemment nommé par le président Obama
commandant suprême allié en Europe,
s’est rendu en juillet à Izmir pour
accélérer les délais dans lesquels le
Landcom rejoindra sa « pleine capacité
opérationnelle ». Immédiatement après,
le général étasunien Frederick Hodges,
responsable du commandement d’Izmir, est
allé à Naples pour coordonner l’activité
du Landcom avec celle du Jfc
Naples. Il y a été accueilli par
l’amiral étasunien Bruce Clingan, qui
est en même temps commandant de la Force conjointe alliée à
Naples, des Forces navales USA en Europe
et des Forces navales du Commandement
Africa. Un jeu stratégique des trois
cartes, qui permet au Pentagone de
toujours garder le commandement : par
exemple, en 2011 il a dirigé la guerre
en Libye d’abord à travers le
Commandement Africa, puis le Jfc Naples,
appuyés par les forces navales USA en
Europe. Et l’Europe ? Elle est
importante pour les Etats-Unis
géographiquement, a précisé le
Commandant suprême allié à une
commission du Congrès : les bases en
Europe ne sont pas de résiduels
« bastions de la guerre froide », mais
« des bases opérationnelles avancées »
qui permettent aux USA de soutenir à la
fois le Commandement Africa et le
Commandement central dans l’aire duquel
se trouve le Moyen-Orient. Elles sont,
ensuite, essentielles pour « la sécurité
du 21ème siècle », garantie
par une « alliance puissante et
efficiente » dirigée par les USA, qui
possède « 24 mille avions de combat, 800
navires militaires océaniques, 50 avions
radars Awacs ». Une alliance (cela on ne
le dit pas) dont la dépense militaire se
monte à plus de 1 000 milliards de
dollars annuels. Pour garder toujours
prêts à la guerre les commandements,
comme celui de Naples, ville qui a un
nombre record de chômeurs, gardés en
« stand-by » dans l’attente vaine d’un
poste de travail.
Edition de mardi
16 juillet 2013 de
il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130716/manip2pg/14/manip2pz/343206/
Traduit de
l’italien par Marie-Ange Patrizio
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