Opinion
11 Septembre : 10 ans déjà
Malao Kante
© Malao
Kanté
Samedi 10 septembre
2011
10 ans, c’est déjà l’âge qu’il faut pour
passer ses noces d’étain avec sa belle
aux bois dormants dans un « mariage
sain ». Voilà 10ans que Mister Ben Laden
et son gang sont reconnus comme étant
les symptômes des nouveaux temps. Depuis
10 ans le monde est scindé en deux
pôles : les justes et les terroristes,
les fanatiques et les saints, les
civilisés et les barbares. Avec une
rhétorique d’une rare dimension, les
prêcheurs de haine (des deux camps
d’ailleurs) ont submergé nos oreilles de
discours de toutes sortes pour rallier
le monde à leur cause. Des discours, qui
au cours du temps nous décèlent leur lot
de mensonges et de contrevérités. 10
ans, voilà 10ans que des enfants
innocents sont tués, des femmes
vertueuses abusées, d’honnêtes hommes
souillés. Depuis 10ans la haine entre
religieux est au faîte de sa puissance
comme durant la guerre de 30 ans
(1618-1648). La décennie de la haine
comme toutes celles qui lui ressemble
d’ailleurs n’a apporté que malheurs et
souffrances sur la terre des hommes. En
toute franchise, au delà de la lutte des
religions, l’effondrement des tours
jumelles s’accompagne également de
l’effondrement total des valeurs ou
leçons acquises après la grande guerre.
Ainsi, le racisme, la stigmatisation,
l’antisémitisme se sont renouvelés chez
les peuples : 10 ans de prétexte pour
engloutir les valeurs universelles et
entretenir la philosophie du désordre et
du chaos dans l’esprit des hommes. De
part et d’autre, 11 Septembre a été
l’occasion de résoudre des problèmes
« antiques », de régler de vieux comptes
avec le « voisin ». Comme disait notre
regretté Thomas Sankhara (sous un ton
ironique) les couvres feux au pays des
hommes intègres ont permis aux mauvais
dragueurs de pointer leurs nez chez les
belles convoitées pour imposer leurs
lois.
De même que les « Bushistes » j’allais
dire Bouchers se sont servis du 11
septembre pour redessiner le monde et
faire sauter toutes les têtes
« vilaines » qui gênent ; de même, les
islamistes ou dictateurs musulmans en
ont profité pour jeter l’amalgame ou la
confusion partout. En effet,
depuis les attentats, on assiste
à un phénomène politico-religieux du en
partie à la politique occidentale envers
le monde musulman. Ainsi, le fait
religieux revient souvent pour unir mais
surtout pour servir d’argument selon les
moments ou les circonstances. Les
« Etats islamiques » ou majoritairement
musulmans utilisent
la religion comme un joker
fondamental. En effet, tout dépend de
l’état de leurs positions ou de leurs
situations sur la scène internationale.
Ils demeurent des « nations singulières
ou idéologiques » quant ils sont en
bonne position mais dés qu’ils se
sentent menacés ou sur le point de
l’être, alors ils jouent la carte
religieuse pour se tirer d’affaire.
Voilà comment l’extrémisme politique a
viré vers l’extrémisme religieux dans
ces pays qu’on appelle à l’heure
actuelle : « Etats voyous ». Plusieurs
pays ont fleureté voire frisé la dite
méthode. C’est le cas de l’Irak sous
Saddam Hussein qui, au faîte de sa
puissance a toujours prôné le Baasisme
et la « suprématie arabe », il a fallu
que son régime s’agenouille pour qu’il
se rende compte qu’il était musulman et
commence à prêcher la bonne parole
partout, le livre à la main. Le prétexte
religieux est devenu l’argument le plus
puissant depuis 10 ans. Au nom de la
religion des fanatiques juifs ont
considérablement
contribué à l’endurcissement de
la politique israélienne dans le Moyen
Orient. Au nom de la religion des
fanatiques musulmans chuchotent à qui
veut l’entendre de jeter des pierres à
l’Occident et à Israël. Aujourd’hui
encore même le comédien Kadhafi appelle
à ses partisans de lutter au nom de la
religion. Voilà l’héritage du 11
Septembre. C’est vraiment dommageable
que le monde en arrive à ce point à une
époque pareille en dépit des
enseignements du passé notamment sur la
guerre de trente ans (qui était la faute
des religieux) et la grande guerre (la
faute des idéologues). 10 ans,
l’idéologie, sous le manteau de la
religion, a encore réveillé les vampires
de la destruction dans leur sommeil
profond.
MALAO KANTE.
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