Opinion
L'hypothèse d'une
troisième guerre mondiale
Malao Kante
© Malao
Kante
Vendredi 5 octobre
2012
Depuis fort longtemps, certains
observateurs discutent sur l’éventualité
ou la possibilité d’une troisième guerre
mondiale. Compte tenu de l’évolution
technologique et de la dangerosité (de
plus en plus croissante) des armes et
des armées, on peut d’une certaine façon
être rassuré sur le fait qu’une
troisième guerre n’aura pas lieu. Car,
la guerre ne se fait que lorsqu’il y’a
la possibilité d’une victoire. Si nous
faisons un feedback en ce qui concerne
les guerres passées, l’on se rend compte
qu’elles avaient toutes été planifiées
sous la bannière de l’espoir : l’espoir
à la victoire.
La première guerre entamée (selon la
plupart) par l’Allemagne à la suite de
l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc
François-Ferdinand, n’était que
l’aboutissement ou la matérialisation de
longs contentieux entre puissances
européennes. Toutes les différentes
parties qui se sont opposées durant
cette période espéraient la victoire
afin de redessiner ses cartes
géographiques, de résoudre ses
difficultés économiques, de régler ses
problèmes politiques etc.… D’ailleurs
celle-ci
a été l’occasion, pour plusieurs
pays, de nouer de grandes alliances ;
preuve que tous les acteurs se
préparaient à un après-guerre tranquille
et paisible. Il n’existait pas donc un
problème existentiel réel pour plusieurs
d’entre eux. L’issu était d’une certaine
façon claire : un vainqueur allait
naître certainement.
Pendant la seconde guerre mondiale, les
origines du conflit étaient les mêmes
bien que les circonstances étaient
différentes. L’Allemagne encore une fois
était à l’origine de la guerre
(cependant, elle ne l’a pas déclenchée à
la différence de ce qu’on raconte). Le
Royaume uni et la France ont ouvert ce
qu’on appelle l’apocalypse. Cette entrée
en guerre était justifiée cependant ;
car il fallait mettre un terme à la
colonisation allemande grandissante. Les
Allemands avaient les mêmes espérances
que les Alliés : une victoire totale qui
ferait d’eux des maîtres sur la terre.
La détermination avec laquelle la bande
à Hitler a poursuivit son combat nous
montre combien ils croyaient à cette
grande victoire « millénaire » (que leur
avait promis leur fureur) dans ce qu’ils
appelaient : la guerre totale. Il a
fallut l’utilisation des bombes fatales
pour arrêter comme de façon brusque cet
hécatombe jamais réalisé sur terre. Les
projets de Manhattan et de Peenemünde
ont fait comprendre au reste du monde
que la planète courait à sa plus grande
perte.
Enfin, après les deux grandes guerres
« chaudes », arrive le temps de la
guerre froide. Une guerre par
interposition qui a opposé sur plusieurs
décennies l’oncle Sam et les Soviets.
Cette guerre indirecte se déroulait
toujours ailleurs, chez les « autres ».
Les deux parties ont tout fait pour
éviter un affrontement sur leurs
différents territoires ou de manière
« officielle ». La raison est simple :
une victoire entre les deux frères
ennemies ou ex-alliés est impossible.
Cette guerre froide devenue aujourd’hui
une guerre douce est restée le même
spectre qui continue de hanter
l’humanité. Et pendant que les deux
géants se zyeutaient pour s’intimider,
un autre voit le jour et rend ainsi la
donne encore plus compliquée. Il s’agit
de la Chine. Mais elle n’est pas la
seule. D’autres puissances apparaîtront
pour des raisons stratégiques. Ainsi, ce
qui était l’apanage des deux puissances
à savoir la bombe fatale est devenue une
bombe fourre-tout. Désormais, en dehors
de l’Afrique chaque continent dispose au
moins d’une centaine de têtes d’ogives
nucléaires.
Cela dit, ce qui représentait la plus
grande menace pour l’homme va, à notre
humble avis, être sa plus grande
sécurité. Car, dans l’état actuel des
choses, tout le monde est conscient
qu’une guerre totale anéantira
totalement l’humanité. Et chacun de son
côté fait tout pour l’éviter. Si les
derniers conflits universels (qu’ils
soient historiques ou non) ne menaçaient
en rien l’existence de l’être sur terre,
de nos jours la nature des armes donne à
l’homme ce que la nature ne lui a pas
offert c'est-à-dire le pouvoir de faire
sauter la planète en plein vol. Les
guerres existeront toujours à côté des
peuples. Se sont les hommes qui en
demandent : du sang, du sang encore du
sang… Mais l’idée d’une confrontation
ouverte entre grandes puissances est
aujourd’hui définitivement écartée grâce
(ce qui est paradoxale) à la course aux
armements. Le temps (des grandes
guerres) a suffisamment fait son temps
pour donner naissance à d’autres formes
de guerres mondiales non pas sur le plan
militaire mais sur d’autres terrains
tels que l’économie, la politique…
MALAO KANTE
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