PCN-SPO
Egypte 2013 ...
Après les manipulations du
« Printemps arabe », le chaos de l'hiver
islamiste !
Luc Michel
Mercredi 30 janvier
2013 Luc MICHEL pour
PCN-SPO / avec Le Temps – Mena – AFP –
ELAC Website / 2013 01 30/
Egypte, Janvier 2013. La « démocratie du
printemps arabe », dixit les médias de
l’OTAN, se déploie dans les rues d’un
pays livré au chaos.
Comme sous l’ancien Régime (mais a-t-il
vraiment changé ?), ce sont les généraux
de l’armée made in USA – Un milliard 350
millions de dollars d’aide US annuelle –
qui tiennent la rue et le pays. Pour
garantir aux frères musulmans - protégés
de Washington depuis 1945 après avoir
été ceux du IIIe Reich nazi – une
illusion de pouvoir fantoche. Que ces
mêmes USA et leurs réseaux d’action
formés par OTPOR-CANVAS (1) ont arraché
des mains d’un autre de leurs protégés,
Moubarak … « Le
Sénat a ratifié un projet de loi
autorisant les autorités à déployer
l’armée dans les rues pour participer
avec la police au maintien de l’ordre,
alors que le pays traverse une nouvelle
crise après des émeutes meurtrières »,
nous dit sans vergogne Le Temps
(enthousiaste propagandiste du
« printemps arabe », en Egypte comme
ailleurs) ... UNE
NOUVELLE VAGUE DE MORTS ET DE VIOLENCES
Cinquante-deux personnes ont péri au
total et des centaines ont été blessées
dans les violences qui ont débuté ce
jeudi soir dernier, au moment où le pays
marquait le deuxième anniversaire du
début de la « révolte contre Moubarak ».
Les heurts les plus sanglants ont eu
lieu à Port-Saïd, où 42 personnes ont
péri dans des violences qui ont suivi la
condamnation à mort samedi de 21
supporteurs du club de football local
Al-Masry, impliqués dans des heurts
meurtriers l'an dernier à l'issue d'un
match contre le club cairote d'Al-Ahly.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé
mardi l'arrestation de 15 suspects pour
leur implication dans ces heurts.
Ces affrontements, les plus meurtriers
depuis l'élection présidentielle de juin
2012, se déroulent sur fond de forte
contestation du pouvoir – pro US - de M.
Morsi par l'opposition laïque (2) – elle
aussi pro US - depuis des mois, et de
sévère crise économique. A cela
s’ajoute, nous dit l’AFP, « la
persistance de l’hostilité d’une grande
partie de la population envers la
police, accusée de violations
systématiques des droits de l’Homme ».
Mohamed el-Baradei, l’un des leaders de
l’opposition, a de son côté affirmé sur
Twitter : « Si le président n’assume pas
la responsabilité des événements
sanglants, ne s’engage pas à former un
gouvernement de salut national et une
commission pour amender la Constitution,
tout dialogue sera une perte de temps».
L’opposition avait déjà menacé d’appeler
à de nouvelles manifestations et à « une
présidentielle anticipée » si ces
conditions n'étaient pas remplies.
L'ARMEE EGYPTIENNE MET EN GARDE CONTRE
UN "EFFONDREMENT" DE L'ETAT
Alors que les fractions pro-américaines
– les frères musulmans et les « civils »
issus du Mouvement du 6 avril (lancé par
OTPOR Egypte) – se livrent à une guerre
civile rampante commencée début décembre
2012 (3), l’Armée égyptienne, elle aussi
aux mains des Américains depuis la
trahison de Sadate, reprend la main.
Rappelant aux analystes foireux des
médias occidentaux qu’elle n’a jamais
cessé d’être à la fois l’arbitre, le
recours et le garant du nouveau régime
égyptien. J’expliquais déjà cela au
leadership de la Jamahiriya début
février 2011 (4) …
Ce 29 janvier, l'armée égyptienne a mis
en garde contre un "effondrement de
l'Etat" en cas de poursuite de la grave
crise que traverse le pays, où plus de
50 personnes ont trouvé la mort depuis
le début des troubles jeudi dernier.
Le président Mohamed Morsi a de son côté
réduit à "quelques heures" une visite,
prévue ces mercredi et jeudi, en
Allemagne selon l'agence officielle
Mena, et l'Elysée a annoncé le report de
l'étape parisienne de cette mini-tournée
européenne qui était prévue vendredi,
journée pour laquelle l'opposition a
appelé à manifester à travers l'Egypte.
Les violences semblaient avoir baissé
d'intensité dans la journée de mardi,
mais la situation restait tendue dans le
centre-ville du Caire. Des accrochages
limités entre la police et des groupes
de jeunes ont repris dans la journée
avec des jets de pierres et des tirs de
grenades lacrymogènes aux abords de la
place Tahrir. Des protestataires ont en
outre entravé la circulation avec des
pneus enflammés sur un axe central de la
capitale.
« PORT-SAÏD SOMBRE DANS LE SANG »
A Port-Saïd (nord-est), la ville
traditionnellement rebelle et fief du
nationalisme arabe nassériste (l’ennemi
des Frères musulmans depuis les Années
50), où plus de quarante personnes ont
été tuées au cours des jours précédents,
des milliers de personnes sont de
nouveau sorties dans les rues en soirée
pour défier le couvre-feu nocturne
instauré par le président Morsi, selon
des témoins, tout comme à Suez et
Ismaïliya, deux autres villes où cette
mesure exceptionnelle est en vigueur. "A
bas le pouvoir du Guide" des Frères
musulmans, dont est issu le chef de
l'Etat, scandait la foule.
Dimanche, plusieurs milliers de
personnes avaient déjà participé à
Port-Saïd aux funérailles d’une partie
des victimes de samedi, « en scandant
pour beaucoup des slogans hostiles aux
autorités islamistes ». Selon des
témoins, « des coups de feu d’origine
indéterminée ont résonné pendant que les
dépouilles étaient transportées vers le
cimetière, provoquant un mouvement de
panique puis des scènes d'émeute ».
Dans le même temps, deux policiers tués
samedi à Port-Saïd ont eu droit à des
funérailles militaires au Caire. Mais
des policiers en colère ont empêché le
ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim
d’y participer, selon l’agence Mena.
L’ARMEE REPREND LA MAIN
Les généraux surfent sur cette vague de
violence. Qu’ils avaient sans doute
scénarisée dès les débuts du nouveau
régime. Le ministre de la Défense et
commandant des forces armées, le général
Abdel Fattah al-Sissi, a prévenu que "la
poursuite du conflit entre les forces
politiques et leurs divergences sur la
gestion du pays pourraient conduire à un
effondrement de l'Etat".
Le ministre a appelé "toutes les forces
politiques" à trouver une issue aux
"problèmes politiques, économiques,
sociaux et de sécurité" du pays, dans un
message devant une académie militaire.
Il a également insisté sur la protection
des "infrastructures vitales et
stratégiques", au premier rang
desquelles le canal de Suez, axe majeur
du commerce mondial.
Il s'agit de la première prise de
position publique du général Sissi
depuis le début de cette nouvelle vague
de troubles dans le pays.
L'influente institution militaire, qui a
directement dirigé l'Egypte pendant près
d'un an et demi après la chute de Hosni
Moubarak en février 2011, est plus
discrète depuis que le président
islamiste Mohamed Morsi, élu en juin, a
écarté en août son ancien ministre de la
Défense et adversaire, le maréchal
Hussein Tantaoui.
Elle s'était toutefois déjà manifestée
en décembre dernier pour « appeler au
dialogue » et « rappeler son rôle de
garante de la stabilité du pays », lors
d'une vive crise liée à l'adoption d'un
projet de Constitution controversé.
L'armée s'est déployée ces derniers
jours à Port-Saïd et Suez pour protéger
des bâtiments publics et des
installations vitales dans ces deux
villes. Le président
Morsi a laissé entendre qu'il pourrait
« supprimer ou alléger l'état
d'urgence » imposé depuis dimanche dans
la région du canal de Suez (Port-Saïd,
Ismaïliya, Suez), la plus affectée par
les troubles, en cas d'amélioration
prolongée de la sécurité, selon un
communiqué de la présidence.
MANIPULATIONS MADE IN NATO : UN AIR DE
DEJA VU ... La
justice égyptienne a quant à elle
demandé l'arrestation de toute personne
appartenant à un groupe obscur, le
"Black bloc", sorti du néant via
Facebook, inconnu jusqu'à présent et
dont les militants ont été vus dans des
manifestations affronter les forces de
l'ordre le visage cagoulé. Le parquet
général égyptien a estimé qu'il
s'agissait d'un "groupe organisé qui
mène des actions terroristes".
Un scénario qui rappelle à côté de la
« révolution de couleur » made in
OTPOR-Egypte une autre manipulation des
services de l’OTAN lors du Sommet de
Gênes en 2002. Déjà alors un "Black
bloc" … Comme par
hasard, les médias de l’OTAN ont des
reportages tout prêts sur ces fameux
« black blog » égyptiens, photos
comprises.
Ainsi Le Temps (Genève) réussit à
immédiatement nous « informer » sur ces
inconnus – « obscurs » selon le
correspondant de l’AFP au Caire - dans
son édition de ce 30 janvier sur les
« Black Blocs, les nouveaux
révolutionnaires » (sic) : « Deux ans
après la révolution, des meneurs de la
contestation égyptienne, déçus de
l’après-Moubarak, prônent la violence
comme ultime recours contre le pouvoir.
Et menacent de faire sombrer le pays
dans le chaos » (resic) …
Allez relire les manipulations des
médias de l’OTAN en 2001 sur Gênes. Un
air de déjà vu … qui souffle aujourd’hui
sur les manipulations médiatiques de
l’OTAN. Le
soi-disant « printemps arabe », muté en
un chaotique hiver islamiste, est
décidément bien un théâtre d’ombre. Où
se déploient les spin-doctors de l’OTAN
et autres manipulateurs de foules en
détresse ! LM
http://www.facebook.com/notes/pcn-ncp-press-office-service-de-presse-du-pcn/-pcn-spo-egypte-2013-apres-les-manipulations-du-printemps-arabe-le-chaos-de-lhiv/475516075846683
(1) Luc MICHEL,
PCN-INFO, PSEUDO REVOLUTIONS DE COULEUR
ET SOI-DISANT PRINTEMPS ARABE : LES
COUPS D’ETAT DES USA A L’EST ET EN
ORIENT DECRYPTES,
sur :
http://www.elac-committees.org/2012/09/28/pcn-info-pseudo-revolutions-de-couleur-et-soi-disant-printemps-arabe-les-coups-d%e2%80%99etat-des-usa-a-l%e2%80%99est-et-en-orient-decryptes/
et PCN-SPO/ FOCUS/ ARABESQUE AMERICAINE.
Le rôle des Etats-Unis dans les révoltes
de la rue arabe,
sur :
http://www.elac-committees.org/2011/09/09/pcn-spo-focus-arabesque-americaine-le-role-des-etats-unis-dans-les-revoltes-de-la-rue-arabe/
(2) Composée de
partis et personnalités toutes liées aux
USA : Le parti Al-Dostour du Prix Nobel
de la paix Mohamed el-Baradei - l’ancien
patron de la Ligue arabe Amr Moussa - le
troisième homme de la présidentielle de
l’an dernier, Hamdeen Sabbahi et son
parti le Courant populaire - le Parti de
la Liberté et de la Justice (PLJ).
Qui s’opposent à une autre force
protégée par les USA en Egypte depuis la
fin des Années 1940, la formation
islamiste de Mohamed Morsi, le Front du
salut national (FSN).
(3) Cfr. Luc
MICHEL, COMBATS DE RUE ENTRE FRACTIONS
EGYPTIENNES PRO-AMERICAINES, LES FRERES
MUSULMANS ET OTPOR-EGYPTE,
sur :
http://www.elac-committees.org/2012/12/07/pcn-spo-combats-de-rue-entre-fractions-egyptiennes-pro-americaines-les-freres-musulmans-et-otpor-egypte/
(4) PCN-TV, "Le
Monde arabe est en feu" : Entretien en
Français de Luc MICHEL pour PCN-TV, sur
les soit-disant « révolutions arabes »
(Tripoli, 7 février 2011).
VIDEO sur le Website de PCN-TV :
http://vimeo.com/26435385
VERBATIM sur le Website THE JAMAHIRIYAN
RESISTANCE NETWORK :
http://www.elac-committees.org/2011/08/03/6-fevrier-2011-luc-michel-annonce-depuis-tripoli-l%E2%80%99agression-occidentale-contre-la-libye-et-la-syrie/
(5) Rappelons les incidents de Gênes en
2001 :
De nombreuses révélations sur les
incidents dramatiques de Gênes y
révélent le rôle provocateur et
parapolicier des groupuscules néo-nazis
au service des polices politiques de
l’OTAN.
Un document secret des forces de
sécurité italiennes relate en effet la
préparation d'actions d'infiltration.
Les agents provocateurs sont notamment
des militants du groupe néonazi « Forza
Nuova ». Selon le quotidien italien
"SECOLO XXI" (Rome, 26 juillet 2001), ce
document top-secret de la police gênoise
évoque la préparation d'actions
d'infiltration par des groupes néonazis
au Sommet de Gênes.
Le quotidien mexicain « LA JORNADA »
(Mexico, 27 juillet 2001 : «
Ultraderechistas participaron en actos
violentos en Genova, estima la policía
») donne des détails supplémentaires. «
Des militants radicaux de droite
auraient participé aux actes violents
durant le Sommet de Gênes ». Leur
objectif : « s'attaquer aux forces de
sécurité et, de cette manière, mettre la
gauche dans une position hostile
vis-à-vis de la police et de l'opinion
publique ». Entre 25 et 30 militants de
« Forza Nuova » auraient notamment
infiltré les pacifistes « Tute Bianche
».
« Fuorza Nuova » n'était pas seul en
cause. « LA JORDANA » dénonce aussi la
présence de néonazis non-italiens. « IL
MESSAGERO » (26 juillet 2001) et
l'agence de presse « AdnKronos » (Rome,
27 juillet 2001) publient eux les
accusations de Biagio Cacciola,
vice-président du Conseil communal de
Frosinone (Ligurie), qui révèle que «
trente militants du Fronte Nazionale
étaient présents à Gênes ». Aucun n'a
bien entendu été arrêté !
Le « Fronte Nazionale », un groupuscule
italien, est à l’époque le correspondant
de L’ASSAUT, groupe néonazi en Belgique,
et du groupuscule barbouzard français «
Unité Radicale », qui sera dissous après
un attentat raté contre la président
Chirac, qui annonçait d'ailleurs
ouvertement la provocation sur son site
Internet. Cfr.
« Contre la cause des peuples du monde,
les flics des maîtres du monde tuent
! », in PCN-Infos du 23 juillet 2001,
sur :
http://www.pcn-ncp.com/PIH/pih-010723.htm
Et Communiqué du Collectif antinazi
EUROPÄISCHER WIDERSTAND/RESISTANCE
EUROPEENNE du 18 février 2005,
sur :
http://resistanceeuropeenne.online.fr/cp/050218.htm
Photo / Amr Dalsh/Reuters
: la police anti-émeute devant le
parlement égyptien.
Un « membre des Black Blocs » sur la
place Tahrir, au Caire en Une du TEMPS.
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