EODE - International Elections
Monitoring
Rwanda : victoire
du FPR de Kagame
Luc
Michel
Mercredi 25 septembre 2013
Luc MICHEL pour EODE Press Office /
avec AFP – EODE Zone Africa / 2013 09 19
/
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
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Rwanda: large avance du FPR de Kagame
aux législatives de ce 16 septembre 2013
… Le Front patriotique rwandais (FPR),
le parti du président Paul Kagame au
pouvoir depuis près de vingt ans, a
remporté une victoire écrasante et sans
surprise aux législatives. Selon des
résultats de la Commission électorale,
la coalition au pouvoir obtient 76% des
bulletins déjà dépouillés.
Le FPR - au pouvoir depuis la fin du
génocide au Rwanda en 1994 - et les
quatre partis qui lui sont alliés,
recueillent 3.395.962 voix sur 4.462.917
bulletins dépouillés pour 5.953.531
d'inscrits, selon le président de la
Commission nationale électorale (NEC)
Kalisa Mbanda.
SELON CES RESULTATS :
* le Parti social-démocrate (PSD) et le
Parti libéral, deux petites formations
alliées du FPR, remportent
respectivement 13% et 9,38% des voix.
* Un autre parti, le PS-Imberakuri,
arrive en troisième position avec un
faible score de 0,56%, suivi des quatre
petits candidats indépendants, tous sous
les 0,5%.
* Seuls le FPR et ses alliés du PSD et
du PL comptaient des députés dans la
législature écoulée. Eux seuls dépassent
à nouveau le seuil des 5% exigés pour
être représenté à la Chambre et se
partageront les 53 des 80 sièges
attribués lundi au suffrage universel
direct.
* Mardi, 24 femmes devaient être
désignées par des collèges ou conseils
nationaux et locaux. Et mercredi deux
jeunes et un handicapé seront choisis
par leurs représentants respectifs.
Officiellement non partisans, mais
traditionnellement réputés favorables au
pouvoir en raison de leur mode
d'élection, ces élus au suffrage
indirect devraient venir consolider
l'écrasante majorité du FPR à la
Chambre.
Seuls les résultats de la diaspora,
traditionnellement favorable au FPR,
selon le président de la Commission
électorale, sont susceptibles de
modifier les chiffres à la marge.
Aucun pourcentage n'était disponible
dans l'immédiat sur la participation.
Mais elle devrait être dans la lignée de
celle des législatives de 2008 (98%) et
de la présidentielle de 2010 (97%), qui
avait vu la réélection du président
Kagame avec 93% des voix.
Le PSD et le PL, tous deux présents au
gouvernement, sont accusés par certains
observateurs occidentaux de « n'être que
des formations satellites, servant de
faire-valoir au FPR et à légitimer un
multipartisme de façade ». Ces deux
partis avaient dès avant la clôture du
scrutin assuré qu'ils reconnaîtraient
les résultats quels qu'ils soient.
KAGAME : "AUCUNE RAISON QUE LE FPR NE
GAGNE PAS"
Le PS-Imberakuri, un temps parti
d'opposition virulente, dont
l'ex-président Bernard Ntaganda est
emprisonné depuis 2010 pour atteinte à
la sûreté de l'Etat et "divisionisme",
est lui soupçonné d'avoir été phagocyté
par des partisans du FPR.
"Parmi les divers partis en lice, aucun
n'est un parti d'opposition dans le vrai
sens du terme, du fait qu'ils ne
critiquent pas le FPR et sa politique",
avait expliqué lundi à l'AFP Carine
Tertsakian de Human Rights Watch (HRW).
Les résultats de 2013 sont largement
similaires à ceux des législatives de
2008. Le FPR avait recueilli 78,7% des
voix, contre 13,12 au PSD et 7,5% au PL.
Ils sont également conformes aux
prévisions des analystes, qui
s'attendaient à un scrutin sans
surprise, devant déboucher sur une très
large victoire du FPR, très puissant et
omniprésent à tous les échelons de la
société rwandaise.
"Je ne vois pas de raison pour que le
FPR ne gagne pas, et même avec un écart
important", avait lui-même déclaré le
président Kagame, lundi après avoir
voté. "Au vu de ce que le FPR a fait
pour le pays, il n'y a aucune raison de
penser que FPR ne gagnera pas".
KAGAME, OMBRE ET LUMIERE
Côté lumière, le président Kagame est
largement crédité de la spectaculaire
transformation du pays depuis 20 ans
avec une incontestable réussite
économique et la forte éradication de la
corruption.
Dévasté et traumatisé lorsque les
rebelles du FPR prirent le pouvoir en
1994, mettant fin à un génocide qui
venait de faire environ 800.000 morts
essentiellement dans la minorité tutsi,
le Rwanda a enregistré ces dernières
années la croissance la plus forte
d'Afrique de l'Est.
Mais détracteurs du régime et
observateurs dénoncent un monopartisme
de fait - bien que onze partis soient
enregistrés officiellement - et
l'absence de liberté d'expression.
M. Kagame a lundi balayé ses critiques:
"Vous avez des yeux? Servez-vous en pour
voir ce qu'il se passe tout autour"
a-t-il lancé à la presse, en référence
au vote en cours.
Côté ombre, les critiques visent la
démocratie de façade, mais aussi et
surtout la politique extérieure du
régime Kagame et ses interventions chez
ses voisins. Et particulièrement le rôle
du Rwanda dans la crise congolaise.
Ainsi le journaliste Charles Onana (*)
met en cause à la fois
l’interventionnisme déstabilisateur du
Rwanda dans la région des Grands Lacs et
singulièrement au Congo (RDC), mais
aussi son rôle comme agent des
multinationales : « Kagame mène une
guerre économique au Congo. Aujourd’hui,
on a la démonstration de cette
assertion. Depuis longtemps, les gens
avaient sous-estimé le rôle du Rwanda
comme un sous-traitant des
multinationales. Le Rwanda de Kagame est
devenu l’avocat de la recolonisation de
l’Afrique » …
Luc MICHEL
Pour EODE Press Office
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-rwanda-victoire-du-fpr-de-kagame/
(*) Lire : Karel
HUYBRECHTS & Luc MICHEL pour EODE Think
Tank, GEOPOLITIQUE & IDEOLOGIES / L’UE
MISE EN CAUSE : « EUROPE, CRIMES ET
CENSURE AU CONGO »,
sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-ideologies-lue-mise-en-cause-europe-crimes-et-censure-au-congo/
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