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FOCUS - GEOPOLITIQUE

Somalie 2013, nouvelles du laboratoire du nouvel ordre américain en Afrique et au « Grand Moyen-Orient »
Luc Michel

Mardi 19 mars 2013

Dans une Somalie démembrée, livrée au chaos, les Shebab islamistes achèvent un pays à l’agonie assassiné par Washington et ses complices, ONU, NATO et cie …
PCN-SPO / Focus / 2013 03 18 /

Focus : Le fait du jour décrypté par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN / PCN-SPO

Lu dans LIBERATION (Paris)
Ce 18 mars 2013
« Au moins dix personnes ont été tuées lundi par une attaque suicide à la voiture piégée dans le centre de Mogadiscio, selon le gouvernement somalien, un attentat revendiqué par les insurgés islamistes shebab, le plus meurtrier depuis septembre dans la capitale. »

# Voici donc des nouvelles d’un état disparu qui a servi de laboratoire à l’impérialisme mercantile américain – il faut cesser de qualifier stupidement d’ « empire » la thalassocratie marchande américaine qui n’est que la nouvelle Carthage (*) – pour concevoir son projet de Nouvel Ordre en Afrique et au « Grand Moyen-Orient ».

Qui se souvient aujourd’hui de l’Etat somalien en développement du régime socialiste de Siyaad Barre ?

I / LA DESCENTE AUX ENFERS DE LA SOMALIE

En octobre 1969, un Conseil révolutionnaire suprême (CRS), dirigé par les généraux Salad Gabeire Kediye et Mohamed Siyaad Barre, pren,d le pouvoir à Mogadiscio. Le CRS entend bâtir un nouveau régime et surtout un véritable état, qui mettrait fin au tribalisme, au népotisme et à la corruption. Aligné sur l'URSS, le gouvernement somalien lance des plans de réorganisation du territoire et d'alphabétisation de la population. Des cours nationales de sécurité sont instituées et opèrent en dehors du système judiciaire civil corrompu. En juin 1976, le CRS est dissous et un parti unique, le « Parti révolutionnaire socialiste somali », est créé.

Comme dans l’Afghanistan socialiste, allié à l’URSS, la gangue du destin clanique et tribal est brisée. Le destin de la Somalie sera aussi similaire à celui de l’Afghanistan socialiste. Une descente aux enfers provoquée par l’impérialisme américain et ses manipulations des tribus, des ethnies, des clans et des islamistes. Sans oublier le feu attisé des querelles entre la Somalie et ses voisins.

Première fissure, la guerre avec le voisin éthiopien.
En 1977 et 1978, la guerre de l'Ogaden, qui oppose la Somalie à l'Éthiopie voisine, également soutenue par l'URSS, amène Siyaad Barre à rompre avec l'URSS et à recevoir l'aide intéressée des États-Unis, tout en maintenant officiellement une idéologie marxiste-léniniste. Une nouvelle constitution est promulguée en 1979.
Affaibli sur les plans diplomatique et économique, le régime de Siyaad Barre perd son assise sociale. À la fin des années 1980, des mouvements de rébellion, habilement manipulés par Washington, voient le jour et prennent le contrôle d'une partie du territoire. Le 26 janvier 1991, Siyaad Barre doit fuir sa capitale.

Deuxième faille, la guerre civile somalienne, qui amorce le démembrement du pays.
En mai 1991, le nord du pays, où l’ethnie Issak sont majoritaires, déclara son indépendance sous le nom de « Somaliland ». De facto indépendant, il ne fut reconnu par aucun gouvernement étranger. Le successeur de Siad Barre, Ali Mahdi Muhammad (janvier-novembre 1991) n'arrive pas à s'imposer sur l'ensemble du territoire, déchiré entre les seigneurs de guerre et les différents clans somalis.

Troisième brisure, l’intervention étrangère, ONU et USA, qui provoque le démembrement total.
En avril 1992, l'ONU envoie la première mission humanitaire « afin d'endiguer la famine », l’ONUSOM. Celle-ci est un échec. Le 3 décembre 1992, le Conseil de sécurité des Nations unies adopta à l’unanimité la résolution 794, qui approuvait la mise en place d’une force de maintien de paix sous l’égide de l’ONU, l’UNITAF. Organisée par Washington, l'opération prend le nom de « Restore Hope ». Les troupes atterrirent en 1993 et restèrent en poste durant deux ans.
De nombreux Somalis étaient hostiles à une présence étrangère. En octobre 1993, après l'arrestation par les forces spéciales américaines de proches de Mohamed Farrah Aidid, le leader du « Congrès de la Somalie unifiée » - une des factions armées -, plusieurs échauffourées éclatèrent à Mogadiscio, ce qui causa la mort de 24 soldats pakistanais et de 19 soldats américains. C’est le scénario du film BLACK HAWK, le « Faucon noir »…
L'Opération Restore Hope est officiellement un fiasco. Mais dans la pratique, c’est la « théorie géostratégique du chaos » qui est mise en place pour la première fois.

Au nord-est, le « Puntland » se déclara à son tour indépendant en 1998, déclarant « qu’il participerait à tout effort de réconciliation visant à reformer un pouvoir central » (sic). Le « Jubaland » fit à son tour sécession la même année. Il est actuellement englobé dans la « Somalie du sud-ouest ».

MILICES ET SEIGNEURS DE GUERRE :
ECLATEMENT ET PRIVATISATION DU DEFUNT ETAT SOMALIEN

Après le départ des troupes de l'ONU en 1995, la guerre civile en Somalie a progressivement décliné, avec l'arrêt de la plupart des conflits entre clans et l'apparition d'accords maffieux entre les divers groupes armés. « Diverses milices se sont reconverties en agences de sécurité privées occupant des territoires délimités parfois à quelques quartiers de villes. La paix n’a pas été rétablie (…) Depuis la fin des années 1990, la Somalie constitue un assemblage de territoires sous domination clanique, où tous les services sont fournis par le secteur privé ou par les clans traditionnels. Les institutions gouvernementales sont ainsi remplacées par des institutions privées ». Un scénario qui annonce les drames afghan, irakien ou libyen.

Ces factions armées, qui prospèrent de la piraterie et des trafics, dont celui de la Drogue, se sont partagées le territoire du défunt état somalien. Une « conférence de réconciliation » aboutit en juillet 2003 à un projet de charte nationale prévoyant le fédéralisme et mettant sur pied des institutions fédérales de transition. Nouvel échec.

En octobre 2004, le « Parlement fédéral de transition de la République de Somalie », exilé au Kenya en raison des affrontements entre seigneurs de la guerre à Mogadiscio, et formé en nombres égaux de représentants de chacun des quatre grands clans somalis, a élu en tant que président intérimaire Abdullahi Yusuf Ahmed, président du « Pays de Pount », qui tente de former un gouvernement de coalition avec les différents chefs de guerre du pays. « Les institutions somaliennes siègent au Kenya par mesure de sécurité à l'égard de la situation intérieure de la Somalie. Les institutions en exil n'ont aucun contrôle sur le pays en dehors de certains quartiers de la capitale Mogadiscio, leur autorité n'est pas reconnue à l'intérieur du pays, mais uniquement par les gouvernements étrangers ».

L’EMERGENCE DES ISLAMISTES SUR FOND D’INTERVENTION ETRANGERE

De ce chaos vont émerger les islamistes, « Tribunaux islamiques » et ensuite milices Shebab (« les jeunes », qui sera aussi le nom des premières milices du CNT à Benghazi en Libye, en février-mars 2011). Une situation qui rappelle aussi l’Afghanistan des Talibans.

En juin 2006, les affrontements entre les membres de « l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme » (ARPCT), « une alliance entre des chefs de guerre et le gouvernement fédéral de transition », soutenu par Washington, et l' « Union des tribunaux islamiques », soutenus par de nombreux entrepreneurs de la capitale – islamisme et business sont inséparables -, ont vu la victoire de ces derniers pour le contrôle de Mogadiscio. Le nouveau régime est soutenu par l'Érythrée, l'Iran et divers pays arabes, tandis que le gouvernement fédéral de transition, replié sur Baidoa, bénéficie de l'appui militaire de l'Éthiopie.

« Le rétablissement de l'ordre se fait au nom de la seule structure législative stable et consensuelle du pays, la jurisprudence chaféite ». Le chaféisme , parfois orthographié shafiisme ou chafiisme , est l'une des quatre écoles de jurisprudence de l' islam sunnite. Parmi ces tribunaux islamiques, le plus important, celui de Mogadiscio, sert de pouvoir judiciaire (civil et pénal), en jugeant les affaires en appliquant la charia.

Depuis 2006, les voisins de la Somalie - Kenya, Ouganda, Soudan, Djibouti, Éthiopie et Érythré -, qui soutiennent le « gouvernement de transition de Somalie » dépendant de Washington, interviennent de plus en plus directement. S’y ajoute le rôle de l’ONU, qui organise en décembre 2006 une « force de maintien de la paix », composée de 8 000 hommes, sous l'égide de l'Union africaine (résolution 17254). Fin décembre 2006, l'armée éthiopienne intervient et les tribunaux islamiques fuient Mogadiscio. L’Ethiopie, vieil ennemi géopolitique de la Somalie, « prend ainsi le contrôle de la majeure partie du pays et le gouvernement de transition se déclare le gouvernement de facto du pays », et entre en guerre contre l'Union des tribunaux islamiques.

En janvier 2007, les États-Unis interviennent dans le sud de la Somalie pour « pourchasser des membres présumés d'Al-Qaida », vieux prétexte qui a bien servi et reservira.
Les troupes éthiopiennes commencent officiellement à se retirer de Somalie. Peu fréquent auparavant, les attentats-suicides se multiplient …

En décembre 2008, le président Abdullahi Yusuf Ahmed démissionne. Le Parlement, « réuni à Djibouti en raison du désordre en Somalie », élit alors le cheikh Sharif Ahmed, ancien dirigeant de l'Union des tribunaux islamiques, à la présidence de la République.

« Dès février 2009, divers groupes islamistes fusionnèrent au sein du Hizbul Islam et déclarèrent la guerre au gouvernement modéré de Sharif Ahmed. Cette coalition inclut « l'Alliance pour la nouvelle libération de la Somalie », dirigée par Hassan Dahir Aweys, l'un des chefs radicaux de l'Union des tribunaux islamiques, Hassan Abdullah Hersi al-Turki, un autre chef de guerre de l'Union des tribunaux islamiques et leader des » brigades de Ras Kamboni » et le groupe « Muaskar Anole ».

Cette nouvelle coalition islamiste est, avec le groupe al-Shabaab, la plus active dans le conflit. « De plus, en mars 2009, Ben Laden appelait dans un enregistrement au renversement de Sharif Ahmed ».

AL-SHABAAB : VOILA L’ISLAMISME RADICAL

Al-Shabbaab – ou les Shebab, « les jeunes » - « est un groupe islamiste somalien issu de la fraction la plus dure de l'Union des tribunaux islamiques, qui milite pour l'instauration de la charia et s'est déclaré en 2009 en guerre contre le gouvernement de Sharif Ahmed », qui paraît « modéré (sic) à côté d’eux. « C'est l'une des deux grandes organisations islamistes somaliennes, avec le Hezb al-Islamiya du cheikh Hassan Dahir Aweys ». L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des Etats-Unis depuis 2008. Les Shebab sont liés à al-Qaida et des cadres du Réseau de Ben Laden sont soupçonnés d’avoir rejoint la Somalie pour les encadrer.

Les Shebab obtiennent une grande victoire militaire lors de la bataille de Kismayo, en août 2008, reprenant le port, qui est situé près du Kenya et est la troisième ville du pays, à un chef de guerre, l'ex-ministre Barre Adan Shire Hiiraale. Sur un scénario qui rappelle une fois encore l’émergence des Talibans en Afghanistan, « après avoir pris contrôle de Kismayo, ils ont désarmé les milices locales afin de rétablir l'ordre. Parallèlement, ils instauraient la charia dans sa version la plus radicale, y compris pénale (lapidation d'une adolescente de 13 ans, coups de fouet pour des femmes portant des soutien-gorges9 et pour hommes ayant fumé du haschisch. Ils y ont aussi détruit des sites religieux (chrétiens et soufis) ... Comme dans la Libye du CNT.

Fin 2008, les Shebab contrôlent la majeure partie du sud de la Somalie. À partir de 2011, ils subissent une série de revers faces aux offensives des forces gouvernementales somaliennes, de la Mission de l'Union africaine en Somalie et de l’armée kenyane. Ils ont dû abandonner Mogadiscio en aout 2011 puis les principales villes qu’ils contrôlaient en 2012.

« En octobre 2011, l'armée kényane, appuyée par les troupes somaliennes, intervient dans le conflit, lançant l'opération Linda Nchi (« protéger le pays » en swahili) contre les positions d'Al-Shabaab. »

II / ACTUALITE DU CHAOS SOMALIEN

Et nous voilà revenus au cœur de l’actualité.
Ce 18 mars 2013, Libération (Paris) nous informait qu’« Au moins dix personnes ont été tuées lundi par une attaque suicide à la voiture piégée dans le centre de Mogadiscio, selon le gouvernement somalien, un attentat revendiqué par les insurgés islamistes shebab, le plus meurtrier depuis septembre dans la capitale. »

AU MOINS DIX MORTS DANS UN ATTENTAT SUICIDE DES SHEBAB A MOGADISCIO

Le terrorisme aveugle, celui des kamikazes et des attentats-suicide est en effet la première réponse des Shebab à leur défaite militaire sur le terrain classique.

Selon des sources sécuritaires ayant requis l’anonymat, « le chef régional des services somaliens de renseignement, Khalif Ahmed Ereg, était visé par l’attentat et a été blessé. Aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue ».
«L’attentat suicide a été perpétré près du Théâtre national dans le quartier d’Hamarweyne de la capitale quand un kamikaze au volant d’une voiture a percuté un minibus» de transport collectif et «au moins dix personnes ont été tuées et 15 blessées», a indiqué le cabinet du Premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon, dans un communiqué. Le texte ne fait aucune mention de Khalif Ahmed Ereg.

«Le mouvement Shebab est responsable de l’organisation de l’attaque contre le mécréant Khalif Ereg» contre lequel «un saint a commis l’acte sacrificiel», a affirmé à l’AFP Ali Mohamud Rage, porte-parole des insurgés islamistes. «Les attaques contre ce type d’individus continueront jusqu’à ce qu’ils soient éliminés du territoire sacré de Somalie», a poursuivi le porte-parole, l’accusant d’avoir «les mains tâchées du sang du peuple» somalien.

Selon un témoin, Hassan Salad, une partie des victimes se trouvait dans le «minibus touché par l’explosion». «Il y a de la fumée et des corps éparpillés sur les lieux» de l’explosion, a-t-il raconté à l’AFP. Des images prises par un photographe de l’AFP montrent « un châssis carbonisé, dernier vestige d’un véhicule totalement détruit, à côté d’un minibus enflammé, le tout dégageant une épaisse fumée noire. De nombreux débris parsemaient la chaussée. L’explosion a apparemment sérieusement touché un restaurant devant laquelle elle s’est produite ».

Les shebab ont multiplié les actions de guérilla et les attentats, notamment à Mogadiscio, depuis qu’ils ont été chassés en août 2011 de la capitale par une force de l’Union africaine (Amisom). Ils ont depuis essuyé une série ininterrompue de revers militaires et ont dû abandonner progressivement la totalité de leurs bastions du sud et du centre somaliens à l’Amisom et à un contingent éthiopien, entré en novembre 2011 en Somalie.
Des combattants shebab ont néanmoins repris sans combat ce dimanche la ville de Hudur, capitale de la province de Bakool, à environ 300 km au nord-ouest de Mogadiscio.

L’attentat de lundi est le plus meurtrier dans la capitale somalienne depuis celui perpétré en septembre par deux kamikazes dans un restaurant situé en face du Théâtre national, tuant 18 personnes. Le Théâtre national de Mogadiscio avait lui-même été visé début avril 2012 par un attentat qui avait fait six morts, pendant une cérémonie officielle à laquelle participait le gotha du gouvernement somalien. Fermé durant 20 ans en raison de la guerre civile dans le pays, le Théâtre national avait rouvert un mois plus tôt. Le dernier attentat à Mogadiscio remonte au 1er mars et a fait au moins trois morts. Un kamikaze avait déclenché les explosifs qu’il portait sur lui devant un restaurant du front de mer fréquenté de la capitale, tuant les deux gardes l’ayant empêché d’entrer. Une voiture piégée avait ensuite explosé, tuant une personne supplémentaire.

LES ISLAMISTES SHEBAB REPRENNENT UNE VILLE DANS LE SUD

Les rebelles islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, sont donc repassés à l'offensive en Somalie et ont repris dimanche matin une ville du sud du pays, a-t-on appris de sources concordantes, quelques heures après le départ des troupes éthiopiennes qui tenaient la ville depuis fin 2011.
Les forces gouvernementales somaliennes et milices alliées ont suivi le contingent éthiopien, laissant le champ libre aux insurgés et poussant environ 2.000 habitants à fuir la ville. Les raisons du départ des soldats éthiopiens de Hudur n’étaient pas connues dans l’immédiat.

Les shebab ont d’après des témoins également pris le village d’Awdinle, à 25 km au nord de Baïdoa, la grande ville du sud somalien, ancien bastion des islamistes dont ils ont été chassés par les troupes éthiopiennes en février.

Des combattants shebab lourdement armés ont donc pris sans combat la ville de Hudur, capitale de la province de Bakool, à environ 300 km au nord-ouest de Mogadiscio. Les islamistes ont fait leur entrée dans Hudur quelques heures à peine après le départ des troupes éthiopiennes qui occupaient la ville depuis fin 2011, a précisé un habitant. "Hudur est maintenant sous le contrôle des combattants shebab après le départ des soldats éthiopiens la nuit dernière", a expliqué cet habitant. "La ville est maintenant fermement tenue par les moudjahidines", affirment les shebab dans un message sur leur compte Twitter, ajoutant que les "envahisseurs éthiopiens ont fui la ville". Le commandement militaire de l'armée somalienne à Baïdoa (à environ 100 km au sud de Hudur) a confirmé l'information, sans donner plus de détail.

La prise de Hudur, une capitale provinciale, est la première victoire d'envergure pour les shebab, qui ont essuyé revers sur revers ces derniers mois et n'ont cessé de céder du terrain face aux 17.000 hommes de la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et aux forces gouvernementales. « On ignore encore si les forces éthiopiennes ont évacué la ville sous la pression des shebab », ajoute l’AFP. Au sud de Hudur, Baïdoa est la principale base des forces éthiopiennes déployées en Somalie depuis fin 2011 où elles sont intervenues en soutien à une offensive militaire de l'armée kényane contre les shebab. Les soldats kényans ont depuis lors rejoint l'Amisom, tandis que l'armée éthiopienne reste sous commandement d'Addis Abeba.

Le retour offensif des Shebab, que les médias occidentaux affirmaient « en déroute », est une leçon que devraient méditer les généraux français de l’OTAN engagés dans le bourbier malien …

LM

http://www.facebook.com/notes/pcn-ncp-press-office-service-de-presse-du-pcn/-focus-geopolitique-somalie-2013-nouvelles-du-laboratoire-du-nouvel-ordre-americ/499568250108132

(*) LA BASE IDEOLOGIQUE DE LA GEOPOLITIQUE DE LA GRANDE-EUROPE : ROME OU CARTHAGE ?
Je peste souvent contre cette absurdité historique et géopolitique sans nom !  Beaucoup d’écrivains aujourd’hui à l’extrême-gauche commettent un contresens de même nature que celui des Spartakistes allemands en 1916-19, se déclarant « spartakistes », et qui relève de la même erreur d’analyse sur l’Empire romain. Parce qu’ils ne connaissent mal l’Histoire et la géopolitique. Et parce que le Gauchisme développe, singulièrement depuis Mai 1968 en France, Italie ou Belgique, un discours anti-étatique et anti-jacobin. Notamment, des gens comme l’idéologue italien Toni NEGRI, qui parlent des Etats-Unis comme « d’un nouvel Empire romain » (sic). Contresens copié-collé de chez les Altermondialistes par certains idéologues néofascistes ou pro islamistes français et italiens.

Les Américains, c’est Carthage !!! Avec l’impérialisme carthaginois, ils partagent le recours à des armées de mercenaires, la domination par une oligarchie, non pas politique, mais économique et une vision qui consiste non pas à diffuser une culture, mais à piller la planète.
Cela n’a rien de nouveau. Dès 1967, THIRIART pouvait déjà s’emporter: « Nous avons lu, sous la plume d’un journaliste du régime, que les Etats-Unis semblaient devenir la « nouvelle Rome ». C’est là un échantillon de l’inculture historique – crasse –. Les Etats-Unis sont essentiellement un Empire maritime, comme le fut longtemps l’Angleterre, comme tenta de l’être le Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait d’empire maritime demeure Carthage et le modèle parfait d’Empire continental reste Rome »
Sur ce sujet capital, Jean THIRIART écrivait encore (« USA : un empire de mercantis. Carthago delenda est », LA NATION EUROPEENNE, n° 21, Bruxelles & Paris, octobre 1967) : « Actuellement la lutte titanesque qui se profile en filigrane et qui s’inscrira dans le siècle à venir, sera la lutte pour l’hégémonie, entre une puissance maritime étalée et une puissance terrestre compacte, entre les Etats-Unis et la Grande-Europe. Les conditions continentales et maritimes ont fait naître des styles extrêmement opposés. Rome a été, malgré ses duretés et ses cruautés (…) une puissance civilisatrice tandis que Carthage n’a été qu’une puissance mercantile. De Rome partaient des hommes qui allaient pacifier, organiser, construire, unifier. De Carthage partaient des marchands, des représentants de commerce ; ils partaient pour aller rapidement s’enrichir (…) De Carthage, il ne reste rien : littérature, style architectural, pensée philosophique, pensée politique : c’est le vide. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec les Etats-Unis où s’observe aujourd’hui ce même phénomène d’une civilisation sans culture. Le navigateur revient toujours chez lui, le continental s’implante. On peut, sans exagération, affirmer que la géographie ou la géopolitique a créé un style politique ».

Les révolutionnaires allemands Karl LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG – dont LENINE jugeait les vues étroites et qui ont politiquement échoué  là où les Bolchéviques ont triomphé – ont eu une vision historique complètement faussée en choisissant Spartacus et la Révolte des esclaves pour emblème. Les esclaves révoltés n’étaient nullement le prolétariat antique. Celui-ci, c’est précisément la plèbe, dont les intérêts s’exprimaient dans le Parti populaire et qui formaient l’ossature des Légions de Marius à César. Le légionnaire est obligatoirement un citoyen romain sous la République, héritage de l’ancienne Démocratie directe des origines romaines. La vision des révolutionnaires français de 1789, imprégnés de l’Histoire romaine, a été plus claire. Ce n’est pas sans raison que BABEUF, le « premier communiste de l’Histoire moderne » selon Marx, avait choisi comme prénom révolutionnaire celui de « Gracchus » ! Précisément les Gracques, les deux leaders martyrs du parti populaire, les tribuns de la plèbe assassinés de la République romaine.

La Géopolitique de la Grande-Europe – qui est aussi la base et la matrice des thèses néo-eurasistes russes - ne fait qu’exprimer une vision globale, politique, éthique, de civilisation que l’on peut résumer par la formule lapidaire « Rome contre Carthage » ! Une formule par laquelle les théoriciens du Jacobinisme dès 1792 – encore eux -  exposaient déjà le combat – lui aussi de civilisation, celui de l’Europe révolutionnaire des Lumières, contre l’Ancien régime des Rois et des Religions – contre leur ennemi principal : l’impérialisme anglo-saxon … Sur l’utilisation du thème « Rome contre Carthage » par la France jacobine, à propos du conflit contre la Grande-Bretagne, illustration du conflit classique géopolitique typique de la Terre – Rome – contre la Mer – Carthage – , il faut lire Louis MADELIN et son remarquable livre LE CONSULAT ET L’EMPIRE !
« Il est plus que probable que le XXIème siècle verra se dérouler une lutte de géants entre la Grande-Europe et les Etats-Unis, les deux seules puissances qui peuvent réellement prétendre à l’hégémonie mondiale, prophétisait THIRIART. Ce sera la lutte entre l’impérialisme maritime de style mercantiliste, hier Carthage, aujourd’hui des USA, et l’impérialisme continental de style civilisateur et créateur, hier de Rome, demain de l’Europe unitaire » ...

Une femme sur les lieux de l'explosion d'une voiture piégée dans le centre de Mogadiscio, le 18 mars 2013 (Photo Mohamed Abdiwahab. AFP)

 

 

   

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Source : Luc MICHEL

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