EODE - Rapport 2013 2e partie
Le Kenya en
attente des résultats de la
présidentielles,
Kenyatta en tête
Luc Michel
Jeudi 7 mars
2013
Luc MICHEL for EODE Think Tank /
With EODE Zone Africa - AFP – Le
Temps – Liberation / 2013 03 05 /
http://www.facebook.com/EODE.africa
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www.eode.org Le
Kenya en attente des résultats de la
présidentielle.
Kenyatta en tête ces mardi et mercredi.
1ère Partie :
KENYA REPORT 2013 / LA PRESIDENTIELLE
2013 SOUS HAUTE TENSION
Sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-kenya-report-2013-la-presidentielle-2013-sous-haute-tension/
Les Kényans étaient
suspendus ces mardi et mercredi à la
publication des résultats de l'élection
présidentielle, qui tombaient au
compte-gouttes mais donnaient
invariablement le vice-Premier ministre
Uhuru Kenyatta en tête, cinq ans après
un précédent vote qui avait tourné au
bain de sang.
Aucun commentateur politique ne se
risquait encore à pronostiquer qui des
deux favoris, Uhuru Kenyatta ou le
Premier ministre Raila Odinga, allait
l'emporter, ou si un second tour serait
nécessaire.
UHURU KENYATTA EN TETE
Mais l'avance de M. Kenyatta sur M.
Odinga n'a cessé de se confirmer depuis
la fermeture des bureaux de vote lundi
soir. Vers 21H00 mardi (18H00 GMT), M.
Kenyatta était déjà crédité de 2,77
millions de voix, soit d'une avance
d'environ 600.000 voix sur M. Odinga.
Ces résultats partiels portaient sur un
peu plus de 42% des 31.981 bureaux de
vote du pays, ou un bon tiers du corps
électoral de plus de 14,3 millions de
personnes. A 68 ans,
Raila Odinga tente sa chance pour la
troisième et sans doute dernière fois,
face à Uhuru Kenyatta, 51 ans, fils du
"père" de l'indépendance du pays, Jomo
Kenyatta.
Uhuru Kenyatta est inculpé de crimes
contre l'humanité par la Cour pénale
internationale pour son implication
présumée « dans l'organisation des
violences qui avaient émaillé l'élection
présidentielle de 2007 ».
En troisième position, l'autre
vice-Premier ministre Musalia Mudavadi
est très largement distancé avec environ
150.000 voix. Il
reste cependant difficile d'extrapoler
ces résultats, une bonne partie des
bulletins restant à dépouiller dans la
capitale Nairobi (1,7 million
d'électeurs) et Mombasa, deuxième ville
du pays (400.000 électeurs).
300.000 BULLETINS INVALIDES ET UN
SCRUTIN COMPLEXE
Plus de 300.000 bulletins ont par
ailleurs été invalidés, peut-être en
raison de la complexité inédite du
scrutin de lundi.
Les Kényans devaient en effet élire
également leurs députés, sénateurs,
gouverneurs (exécutif départemental),
membres de l'Assemblée départementale et
un quota de femmes à l'Assemblée
nationale. UNE
LOURDE TENSION PERSISTANTE
Le scrutin a été marqué par une
participation supérieure à 70%. « La
publication des résultats partiels,
retransmise en directe par les
principales chaînes de télévision du
Kenya, était suivie avec beaucoup
d'attente et d'anxiété dans un pays
encore traumatisé par les violences sans
précédent ayant suivi les résultats
contestés du précédent scrutin
présidentiel en décembre 2007 »,
commente l’AFP. Dans
le centre-ville désert de Kisumu
(ouest), fief de M. Odinga, « une
dizaine d'hommes, l'air dépité, ont
regardé les résultats s'afficher sur une
télévision d'un petit kiosque ».
"Il y a beaucoup de tension. Les gens ne
sont pas contents de la façon dont les
choses se déroulent", explique Nicholas
Ochieng, 24 ans, même si, dit-il, "il
est encore trop tôt" pour s'avouer
vaincu. "Les gens ici disent que c'est
maintenant ou jamais" pour M. Odinga,
qui a déjà échoué deux fois à la
présidentielle "et ils n'accepteront pas
la défaite". "Nous
sommes inquiets et nous avons pris note
avec gravité de l'échec des systèmes de
reconnaissance biométriques (mis en
place dans les bureaux de vote) ainsi
que du nombre énorme de bulletins
annulés", a pour sa part déclaré le
colistier de Raila Odinga, Kalonzo
Musyoka.
DES
PROBLEMES TECHNIQUES AFFECTENT LE
DEPOUILLEMENT
Dans un communiqué
diffusé dans la soirée de mardi, la
coalition de M. Kenyatta a elle appelé
la Commission à, "de façon urgente,
remédier aux problèmes techniques qui
affectent le dépouillement", se disant
particulièrement inquiète de la lenteur
du processus à Nairobi et dans la ville
de Nakuru, plus au nord dans la vallée
du Rift. Dans la
soirée de mardi également, le président
de la Commission électorale indépendante
(IEBC), Ahmed Issack Hassan, a reconnu
des "retards dans la transmission des
résultats depuis les bureaux de vote".
Mais il a assuré de "l'intégrité de la
Commission" et répété que les résultats
provisoires du vote dans toutes les
circonscriptions du pays devraient être
connus mercredi. La
commission électorale a sept jours pour
proclamer les résultats officiels. Mais
pour prévenir tout soupçon de
manipulation, elle diffuse en temps
réels les résultats provisoires,
transmis par SMS par les bureaux.
Fin 2007, la lenteur et l'opacité du
dépouillement de la présidentielle
avaient renforcé les soupçons de fraude
chez les partisans de M. Odinga, déjà
candidat.
L'annonce de la victoire du président
sortant Mwai Kibaki -qui à 81 ans, ne se
représentait pas cette année- avait
alors déclenché une violente
contestation. Plus d'un millier de
personnes avaient été tuées dans des
affrontements politico-ethniques sans
précédent et plus de 600.000 déplacées.
RETARD ET POLEMIQUE FONT MONTER LA
TENSION 48 HEURES APRES L'ELECTION
La lenteur de l'annonce des résultats de
l'élection présidentielle suscitait
l'impatience, 48 heures après le vote,
tandis que Uhuru Kenyatta contestait un
mode de calcul électoral "suspect" qui
pourrait le priver d'une éventuelle
victoire au premier tour.
M. Kenyatta, fils du premier président
du pays, est nettement en tête des
résultats partiels à mi-course, face au
Premier ministre Raila Odinga, à l'issue
d'un scrutin censé tourné la page de la
précédente élection présidentielle de
2007 qui avait tourné au bain de sang.
La Commission électorale (IEBC) a enfin
commencé mercredi à annoncer les
résultats officiels, à mesure de
l'arrivée à son Centre national de
collecte de la capitale kényane, des
directeurs de scrutin de chacune des 290
circonscriptions, convoqués pour y
déposer leurs procès-verbaux.
Mais seulement les chiffres de deux
circonscriptions ont pour l'heure été
publiés ce mercredi. L'IEBC a annoncé
que les procès-verbaux de 53
circonscriptions au total étaient déjà
parvenus à Nairobi et étaient en train
d'être vérifiés. La
commission électorale a cessé
d'actualiser les résultats provisoires
transmis jusqu'ici au compte-gouttes par
les présidents de bureaux et relayés en
direct par les télévisions du pays.
L'extrême lenteur de ce processus, censé
prévenir toute accusation de
manipulation des chiffres, avait suscité
impatience et inquiétude des électeurs
et des formations politiques kényans.
Les chiffres jusqu'ici publiés, portant
sur moins de 44% des bureaux et de 40%
des 14,3 millions d'inscrits, donnent
une avance de dix points au vice-Premier
ministre Uhuru Kenyatta sur son
principal adversaire Raila Odinga.
POLEMIQUE SUR LES BULLETINS ANNULES
Le président de l'IEBC, Ahmed Issack
Hassan, a reconnu des "retards dans la
transmission des résultats" qu'il a
attribués à des "problèmes techniques".
A Kisumu, troisième ville du pays, le
responsable informatique de la
commission électorale régionale, Willis
Ouko, remballait mercredi matin ses
équipements informatiques. "Les serveurs
(informatiques) se sont plantés et nous
avons été incapables de transmettre",
a-t-il expliqué à l'AFP.
A ces retards s'ajoute désormais une
polémique sur les quelque 340.000
bulletins de vote d'ores et déjà
déclarés nuls, soit près de 6% des
suffrages jusqu'ici comptabilisés.
Un chiffre considérable attribué en
partie à la complexité inédite du
scrutin, au cours duquel les électeurs
devaient déposer six bulletins dans six
urnes pour élire président, député,
sénateur et élus locaux.
L'IEBC a annoncé que ces bulletins nuls
seraient intégrés dans la base de calcul
de la majorité absolue requise pour une
victoire au premier tour, rendant
considérablement plus difficile un tel
scénario. Une
porte-parole de M. Kenyatta, qui,
largement en tête, est le plus handicapé
par cette annonce, a aussitôt dénoncé
une décision "sinistre et suspecte".
"Des bulletins annulés sont exactement
cela: des bulletins annulés, et ils ne
peuvent compter", a ajouté un autre
porte-parole de M. Kenyatta dans un SMS
à la presse.
« L'IEBC se base sur les dispositions
constitutionnelles mais a entretenu la
confusion depuis lundi soir en affichant
sur ses écrans des pourcentages
provisoires basés sur les seuls
suffrages exprimés », commente l’AFP.
« Les internautes se régalaient de leur
côté d'irrégularités constatées ici ou
là, comme ce procès-verbal d'un bureau
de vote de Nyali, sur la côte, très
largement acquis à M. Odinga, faisant
état de plus de votants (769) que
d'inscrits (726) ».
LM
Le
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