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Al Manar
Sadate a tué Nasser ??
Leila Mazboudi
Photo: Al-Manar
Jeudi 30 septembre 2010
Quarante ans après la mort du raïs
égyptien et leader pan arabe, Jamal Abdel Nasser, l’éventualité
de son assassinat refait la une. Avec comme principal accusé,
son successeur, Anouar Sadate soupçonné de l’avoir assassiné de
ses propres mains.
L’histoire est d’autant plus crédible que c’est le conseiller
politique de Nasser, et ministre de l’information durant son
mandat, Mohammad Hassaneine Haykal qui y fait allusion.
Dans son programme hebdomadaire sur la chaîne qatarie «
Avec Haykal », diffusé depuis quinze jours, il a révélé pour la
première fois que trois jours avant la mort du raïs, lors d’une
discussion houleuse avec le chef de l’organisation de libération
de la Palestine Yasser Arafat, dans son pavillon à l’hôtel
Hilton, Sadate qui était alors vice-président lui a apporté une
tasse de café et l’a fait boire de ses propres mains.
Observant toutefois que « personne ne peut croire ceci,
car rien ne peut le prouver, car qu’il n’y a pas de preuve
tangible ».
Depuis, c’est tout un tollé qui a été soulevé. De la part de la
famille de Sadate, qui a menacé de porter plainte contre
l’ancien rédacteur en chef du journal AlAhram. Selon la fille
de Sadate, Roukaya, ce dernier ne savait pas faire de café.
Selon le fils, Haykal est hanté par la haine de son père.
Certains parlementaires proches du régime se sont étonnés du
retard de quarante ans à révéler cette donnée. Le médecin de
Nasser, Dr. Sawi Habib a lui aussi adopté la position des
Sadate, évoquant « un facteur génétique héréditaire
derrière la mort subite et précoce du président de la république
Jamal Abdel Nasser à l’âge de 52 ans, comme ce fut le cas de sa
mère, de ses deux frères, de son oncle maternel et de son cousin
maternel ».
En revanche, pour la famille du défunt, cette histoire est plus
que plausible.
D’ailleurs, la fille aînée de Nasser, Mme Hoda l’avait soulevée
au début de ce mois, lors d’un entretien pour le journal qatari
« Al-Arab ». Accusant Sadate d’avoir assassiné son père, et
assurant détenir à l’appui de nouveaux documents qui seront
publiés bientôt dans un livre.
Mme Hoda assure ne pas être la seule à accuser le président
égyptien qui a été le premier dirigeant arabe à avoir reconnu
Israël, précisant que le Washington Post avait publié un
article faisant allusion à cette éventualité.
Interrogé par le journal londonien arabophone AlQuds AlArabi, le
fils du défunt, Abdel Hakim Nasser a dit connaître l’histoire de
la tasse de café et demandé l’ouverture d’une enquête sur les
circonstances de la mort de son père. Refusant de répondre à la
question de savoir si la famille accepte de déterrer la
dépouille de son père pour l’analyser, Abdel Hakim s’est dit
assuré que la vérité sur la mort de son père éclatera un jour,
même après un siècle : « Ceux qui ont empoisonné Napoléon
Bonaparte n’ont jamais envisagé l’éventualité que leur crime
soit dévoilé 150 après, grâce à la science ».
Abdel Hakim a dit soupçonner également un assistant de son père,
Hassan Tahami, d’avoir caché des échantillons des cheveux et des
ongles de son père.
« Il y a beaucoup de questions sur la position de cet
homme à l’égard de Nasser » a-t-il précisé.
Une fois à la tête du pouvoir, Tahami a été désigné par Sadate
comme vice-premier ministre.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 30 septembre 2010
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