Opinion
Lorsque les Arabes entravent
l'Etat palestinien !
Leila
Mazboudi
Photo:
Al-Manar
Jeudi 29 septembre
2011
Une
nouvelle preuve vient confirmer les
doutes qui ont toujours plané sur
certains régimes arabes, d’être de mèche
avec les Occidentaux, contre l’état
palestinien.
Ces
jours-ci, au moment où l’Autorité
palestinienne s’acharne corps et âme
dans l’instance internationale, pour
obtenir l’adhésion d’un état
palestinien, et au lieu de lui apporter
leur appui total, certains pays arabes
s’attellent pour sauver la face de leur
allié américain, qui rejette la requête
palestinienne et menace de lui brandir
son veto si elle obtient les 9 voix
nécessaires au Conseil de sécurité.
Les
pays concernés ne sont autre que les
monarchies et émirats du Golfe. En
particulier, les qataris et les émiratis
s’activent.
En
épargnant à Barak Obama l’embarras du
veto, les dirigeants golfiques
s’épargnent une situation similaire,
laquelle dévoile leur impuissance. Etant
les alliés inaliénables de Washington,
le veto américain est plus que jamais un
revers qui leur est infligé. A défaut de
pouvoir dissuader les Américains, les
plus forts, ils s’acharnent sur les plus
faibles, les Palestiniens.
Selon le quotidien AsSafir, le ministre
des affaires étrangères émiraties,
Abdallah Ben Zayed AlNahyane exerce
toutes les pressions possibles sur l’AP
pour la persuader de retirer sa demande
d’adhésion au Conseil de sécurité et de
se contenter de l’Assemblée générale. Le
Qatar dont le numéro un a pourtant
prononcé un discours retentissant en
faveur de l’état palestinien, semble lui
aussi mettre du sien pour
influencer la décision palestinienne,
lui suggérant de reporter la demande.
Pis
encore, au sein de l’instance onusienne,
un climat malsain règne : celui de faire
adosser aux Palestiniens la
responsabilité du rejet américain de la
requête d’état.
Nourri
par les milieux occidentaux, et repris
par les Arabes, il propage la thèse
selon laquelle les Palestiniens ont eu
tort de recourir au Conseil de sécurité.
Tout en disant que les palestiniens ont
droit à un état palestinien, ces milieux
expliquent que même si le conseil de
sécurité vote en faveur d’un état
palestinien, rien ne changera sur le
terrain. Ils donnent en exemple la 1559,
laquelle exige le désarmement du
Hezbollah et qui est restée lettre
morte.
«
Les Palestiniens devraient adresser leur
demande d’état à l’Assemblée générale
d’abord, pour qu’elle donne sa décision.
Et lorsque l’état de la Palestine
obtiendra le statut d’état observateur,
à ce moment-là, il faut passer à l’étape
de demande d’adhésion totale en tant
qu’état indépendant, au Conseil de
sécurité », avancent des sources proches
de l’administration américaine, et selon
lesquelles l’AP est en train de bruler
les étapes.
Force
est de constater que les Américains se
sont alignés à la version française du
rejet de l’état palestinien, sournoise
dans la forme, mais au contenu
similaire, en disant que la requête
palestinienne devrait passer d’abord par
l’étape d’observateur dans l’AG.
Des
sources palestiniennes ont dit avoir
particulièrement surprises par la
position française. Un de leur
responsable se souvient amèrement d’une
rencontre organisée depuis six mois,
avec le président français Nicolas
Sarkozy, en marge de la conférence des
donateurs, au cours de laquelle ce
dernier avait assuré aux palestiniens
que Paris soutiendra leur demande
d’adhésion totale à l’ONU.
Plus
que vexante pour les Palestiniens
devrait être la position des arabes.
D’autant plus qu’elle survient de la
part de leurs frères de sang et que la
procédure suivie avait été adopté par le
comité suivi de la Ligue arabe.
Les Palestiniens
devraient se rendre compte une fois de
plus qu’ils sont abandonnés à leur sort,
à mi-chemin. Et de se désoler que cela
perdure depuis 63 ans!
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