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Al Manar
Accord sur le
nucléaire iranien: Silence et colère en «Israël»
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Jeudi 22 octobre 2009
En "Israël", c'est le silence
officiel quant à la percée constatée dans les négociations sur
le nucléaire iranien à Genève. Un silence qui en dit long, alors
que les informations filtrant de la rencontre laissent croire à
un accord entre les six avec l'Iran.
Pourtant, il y est question que
Téhéran livre son uranium enrichi à 5% à la Russie et la France,
pour qu'elles l'enrichissent à 20%. L'opération devant réduire à
néant les soupçons sur des visées militaires du programme
nucléaire iranien, longtemps soupçonnées par l'entité sioniste.
Or, force est de constater que les
dirigeants israéliens, au lieu de se réjouir de la dissipation
de que ce qu'ils considèrent être "la menace nucléaire
iranienne" ont gardé le silence.
Comme si l'accord les a pris de
court.
Les médias israéliens, quant à eux,
n'ont pas manqué de constater ce mutisme.
Selon le Jérusalem Post, ni le
bureau du Premier ministre ni le ministère des Affaires
étrangères n'ont souhaité commenter.
Ils estiment, en effet, qu'il est
encore trop tôt pour aborder le sujet puisqu'il ne s'agit, pour
l'heure, que d'une ébauche de projet" se contente d'expliquer
le site en ligne du journal.
Moins réservé, le Yédiot Aharonot
fonce contre l'accord, le qualifiant de " coup dur asséné
contre Israël": " Nous allons en payer le prix" a titré le
chroniqueur politique de ce journal, Alex Fishman lequel s'est
offusqué contre le directeur général de l'AIEA Mohammad
ElBaradei. " Cet homme que les services de renseignements
occidentaux soupçonnent de collaborer avec l'Iran va nous vendre
pour un prix minable et nous rendre la vie dur" a-t-il commenté.
Et de prétendre que " les Iraniens
ont reçu à l'avance les mises en garde et savaient ce que
veulent les Occidentaux. Ils ont une source au sein de l'AIEA".
Mais ce que Fishman appréhende le plus est que l'Iran stipule en
échange de l'accord de mettre le programme nucléaire israélien
sous contrôle, et d'avoir gain de cause.
Partageant la même insatisfaction,
le Haaretz s'est désolé que l'accord écarte désormais l'option
de la frappe américaine et israélienne contre l'Iran:" c'est un
exploit important pour l'Iran dans sa guerre d'usure et
d'atermoiement avec la Communauté Internationale pour protéger
son programme nucléaire" a jugé le commentateur politique du
tabloïd, Yossi Milmann. " Plus encore, cet accord écarte les
sanctions contre l'Iran exigées par Israël, ce qui constitue une
défaite pour Israël" devait- conclure.
Nul doute que ce qui inquiète le
plus ces analystes israéliens est que les options de frappes
militaires et de sanctions économiques, voire pétrolières contre
l'Iran -que le Premier ministre Netanyahou voulaient "
paralysantes"- n'auront plus aucune raison d'être.
Pis encore, l'accord prive l'entité
sioniste de l'épouvantail brandi pour promouvoir des pressions
contre son ennemi numéro un.
Loin de baisser les bras, les
Israéliens devraient chercher autre chose. Raison de leur
silence suspect.
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Publié le 23 octobre 2009
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