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Al Manar
Larijani au Caire: jalousie israélienne
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Lundi 21 décembre 2009
Israël voit d'un très mauvais œil la
visite du chef du parlement iranien Ali Larijani en Égypte,
particulièrement sa rencontre avec le président égyptien Hosni
Moubarak. " Le Caire devrait avoir peur des plans iraniens bien
plus que d'Israël" s'est empressé de lancer son chef de la
diplomatie Avigdor Liebermann, en accueillant dimanche le chef
des services de renseignements égyptiens, Omar Sleïmane venu à
Tel Aviv pour discuter du sort du soldat israélien emprisonné
par le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza.
Reflétant l'état de mécontentement
chez l'administration israélienne chaque fois qu'un
rapprochement a lieu entre les pays musulmans, particulièrement
lorsqu'il s'agit de l'Iran, les propos de Liebermann portent en
elles cette volonté viscérale de semer les dissensions entre les
Arabes et les Musulmans, en les faisant peur les uns des autres,
question de les détourner de leur animosité à son encontre: "
L'Iran menace les pays arabes modérés beaucoup plus qu'Israël
(…) l'Iran est le plus grand danger qui menace le Moyen Orient à
l'heure actuelle" a ajouté ce sioniste d'origine russe dans sa
diatribe.
Pour appuyer sa thèse, il met en
garde contre ce qu'il considère être les tentatives de Téhéran
"de généraliser l'exemple du Hezbollah libanais au Yémen, en
Égypte et en Jordanie".
Il faut croire que la rencontre de
deux heures au Caire entre Larijani et Moubarak, en présence du
chef du parlement égyptien, en marge de la conférence du Conseil
des parlementaires de l'Organisation de la Conférence Islamique
a de quoi inquiéter l'entité sioniste.
Surtout qu'elle survient après
plusieurs mois de tension entre les deux pays, exacerbées par la
position égyptienne durant l'offensive israélienne contre la
bande de Gaza.
Téhéran l'avait alors critiqué pour
avoir poursuivi la fermeture de la Bande de Gaza alors que
celle-ci subissait une offensive israélienne sans envergure
pendant 22 jours. Le Caire était surtout agacé par le soutien
iranien à la résistance palestinienne, dont le Hamas.
Au terme de cette guerre, les
Égyptiens s'étaient lancés dans une campagne contre les
Iraniens. Par la voix du ministre des affaires étrangères Ahmad
Aboul-Gheit, ils les ont accusés de vouloir "pousser l'Égypte à
la confrontation contre l'entité sioniste", leur incombant "la
responsabilité des affrontements dans la région", prétendant "
qu'ils utilisent des cartes arabes dans leur conflit avec
l'Occident pour promouvoir leurs intérêts " et menaçant que "
les Égyptiens ne les laisseront pas faire".
Mais depuis le mois de septembre
dernier, le ton égyptien a soudainement changé. L'Iran n'est
désormais plus "un ennemi, mais un état islamique frère",
toujours selon les propos d'Aboul-Gheit. Lequel a indiqué que
son pays cherchait à restaurer ses relations avec l'Iran.
Évoquant des différences qui subsistent entre les deux pays, il
les a toutefois minimisées, qualifiant les relations de calmes.
AU début du mois de décembre, le Caire s'était opposé à
condamner l'Iran pour ses activités d'enrichissement au sein de
l'AIEA.
Bref des signes de bonne volonté,
(aux intentions pas encore claires) couronnés par l'invitation
adressée au chef du parlement iranien au Caire, et surtout par
les rencontres avec les responsables égyptiens, notamment avec
Aboul-Gheit aussi.
De retour de sa visite, le chef du
parlement iranien semblait confiant, confiait percevoir " une
vision positive des deux pays pour des relations bilatérales "
et devant être " la clé principale pour les développer".
Portant atteinte aux efforts
israéliens déployés pour de souffler chaud entre les états
frères, voire de transformer l'Iran en ennemi public numéro un,
ce rapprochement qui n'en est encore qu'au langage positif ne
peut qu'inquiéter les Israéliens.
D'autant plus qu'il s'ajoute à la
crise qui se perpétue avec la Turquie, l'un des premiers pays
islamiques ayant entretenu des relations avec l'entité sioniste.
Israël serait-il en passe de perdre
ses alliés dans la région? La question qui devrait harceler
plus d'un ne peut qu'être posée.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 22 décembre 2009
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