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Al Manar
Fiasco de Netanyahou à Moscou : le
durcissement des sanctions refusé
Leila Mazboudi
Photo: Al Manar
Samedi 20 février 2010
Il faut croire que la visite du
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Moscou n’a rien
changé à la position russe. Après le départ du numéro un
israélien, les responsables russes ont renouvelé les mêmes
déclarations qui avaient précédé son arrivée.
A cet égard, le Kremlin a affiché vendredi une nouvelle fin de
non recevoir à la demande « de sanctions paralysantes» chères au
responsable israélien.
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï
Riabkov, « le terme est inacceptable » pour la Russie.
Les seules sanctions acceptables, mentionne ce responsable
russe, sont uniquement celles qui « doivent avoir pour but de
renforcer le régime de non-prolifération », rapporte l’AFP.
La thèse avait été développée à plusieurs reprises par le chef
de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, selon lequel "il est
important que le régime de non-prolifération soit respecté…
C'est notre position commune avec les Etats-Unis. Nous ne sommes
pas d'accord à 100% sur les méthodes de sa réalisation ».
Ce refus a été jumelé d’un autre, concernant le système de
défense anti aérien S300, que les Israéliens et Occidentaux
craignent voir aux mains des Iraniens.
Réitérant la position de son pays exprimée la veille de la
visite du responsable israélien, Ryabkov a rappelé la volonté de
son pays de remplir son contrat avec Téhéran. Attribuant les
retards de livraisons à « des problèmes techniques liés à
l'adaptation de ces systèmes ».
«Il est absolument erroné de mettre l'accent sur la question du
S-300, ..., et des fournitures d’armements pour le transformer
en un problème majeur, et le lier à la discussion sur le
rétablissement de la confiance dans le caractère exclusivement
pacifique du programme nucléaire de l'Iran », a expliqué Ryabkov
ce samedi, rapporte l’agence russe Interfax.
Analysant la position de leur pays sur ce dossier, le directeur
du Centre des études contemporaines iraniennes à Moscou, Radjab
Safarov considère que dans son ensemble, elle reste inchangée,
jugeant que c’est seulement le ton qui a changé.
« En dépit de ces déclarations menaçantes, il est très clair que
la Russie n'apporterait pas son soutien à de nouvelles sanctions
si le Conseil de sécurité devait se prononcer maintenant",
estime-t-il.
"La Russie ne veut pas d'un cataclysme, dans la mesure où cela
pourrait nuire à ses propres intérêts. L'Europe est loin de
l'Iran, tandis que la Russie est quasiment un voisin", a déclaré
Safarov à l'AFP.
Même son de cloche de la part de l'analyste russe Alexeï
Malachenko, interrogé par l’AFP, selon lequel, « au fond, rien
n'a changé dans la position russe ».
"Ce qui intéresse la Russie, c'est que la situation reste en
suspens. Si Ahmadinejad cède aux pressions, la Russie sera
d'abord glorifiée, mais ensuite son rôle sera minime, car on
pourra continuer sans elle", explique M. Malachenko, du centre
Carnegie.
Concernant la position iranienne, Malachenko considère que le
président iranien "comprend le jeu de la Russie. Étant persuadé
qu'elle allait faire marche arrière", en refusant finalement de
se joindre à de nouvelles sanctions ».
Bien entendu, ces analyses venant de l’intérieur russe
discréditent une fois de plus les dernières allégations des
dirigeants occidentaux (faisant état d’un ralliement de la
Russie, en faisant croire entre autre que des sanctions seront
votées le mois prochain), et qui à force d’être martelées, sans
jamais aboutir, relèvent d’une guerre psychologique en perte de
moyens.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 20 février 2010
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