|
Al Manar
Députés, ONG et juifs antisionistes contre
l'annulation du mandat contre Livni
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Samedi 19 décembre 2009
Députés britanniques, organisations non gouvernementales et
d'autres regroupant des Juifs antisionistes rallient leurs
efforts pour contre carrer les pressions exercées par les
autorités israéliennes et leurs auxiliaires sionistes sur le
cabinet de Gordon Brown en vue d'annuler le mandat d'arrêt
promulgué contre l'ancienne chef de la diplomatie israélienne
Tzipi Livni.
Portée par une équipe de magistrats anglais auprès du tribunal
de Westminster, la plainte accuse Livni de crimes de guerre lors
de l'offensive israélienne meurtrière contre la bande de Gaza
déclenchée en décembre 2008.
Soumis aux sommations des autorités israéliennes qui pressent
Londres d'annuler la compétence internationale de sa juridiction
lui permettant de poursuivre en justice des criminels de guerre
ayant commis leurs actes en dehors des frontières britanniques,
le Foreign Office avait exprimé la volonté "de modifier le
système judiciaire pour éviter des situations similaires".
Ces organisations s'inquiètent d'un paragraphe du communiqué qui
estime que "la mesure qui permet d'émettre des mandats d'arrêt
sans en informer les procureurs était une caractéristique rare
dans le système (juridique) en Angleterre et au Pays de Galles".
Ce qui équivaudrait selon elles à vouloir suivre l'exemple de
certains états européens qui ont plié sous les pressions
israéliennes et sionistes et annulé cette compétence, à l'instar
de la Belgique et de l'Espagne.
Selon le site en ligne de la chaine télévisée satellitaire
AlAlam, le Forum palestinien de Grande-Bretagne a fustigé les
tentatives du gouvernement britannique visant à s'ingérer dans
le travail de la magistrature pour empêcher l'exécution du
mandat d'arrêt émis contre Livni. Rappelant que des tentatives
similaires avaient réussi dans certains pays européens.
Le 13 décembre dernier, une manifestation a été organisée à
Londres par des organisations non gouvernementales britanniques
et juives anti sionistes exigeant l'arrestation de Livni qui
devait venir à Londres pour participer à la conférence tenue par
le Fond national juif. Principale organisation mondiale de soutien à "Israël" et
possédant une cinquantaine de branches de par le monde, elle est
chargée de récolter des fonds de la part richissimes juifs pour
les envoyer aux organisations sionistes avant même la création
de l'entité sioniste. Les manifestants ont tenu à fustiger cette
organisation qui "assume la responsabilité des atrocités
commises par les autorités sionistes dans la bande de Gaza"',
selon les termes de la porte-parole de la branche britannique du
Mouvement de solidarité internationale Holy Stevens.
"C'est ce fonds qui a joué un rôle crucial dans l'occupation
de la Palestine et qui contribue dans la séparation raciale et
les crimes contre l'humanité" commis contre les Palestiniens, a
accusé quant à elle la branche britannique de l'organisation
mondiale des Juifs antisionistes, rapportée par AlJazira.
Ce samedi, des juristes britanniques ont confié à la chaîne
AlAlam que Londres est signataire du traité de Rome sur les
crimes de guerre et de crimes contre l'humanité: " elle ne peut
en conséquence pas introduire des lois dans sa législation
nationale contraires à ses engagements internationaux" a précisé
le vice-président de l'organisation arabe des doits de l'homme
qui sièges à Londres, Mohammad Jamil.
Toujours au micro d'AlAlam, le porte-parole du Foreign office
Bari Marston a reconnu que "l'affaire était purement juridique
dans laquelle personne ne pouvait s'ingérer", indiquant que le
gouvernement britannique examine les répercussions du mandat
d'arrêt contre Livni tout en voulant rester un partenaire
stratégique pour Israël".
Pour quel choix les autorités britanniques vont pencher? Pour
celui de l'État de droit, longtemps vanté par les pionniers
premiers des démocraties occidentales ou celui des manigances
politiques qui ont incessamment entaché leurs expériences
particulièrement colonialiste et à impérialiste ? En attendant
la réponse finale des autorités britanniques, le pessimisme
reste de vigueur.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 20 décembre 2009
Les autres articles de Leila Mazboudi
|