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Al Manar
Les mots de Sayed hantent les Israéliens,
à la recherche d'un nouvel aéroport
Leila Mazboudi
Photo: Al Manar
Vendredi 19 février 2010
Les Israéliens ont mordu l'hameçon.
Quoiqu'ils fassent de leur mieux pour ne pas
le montrer.
Bien entendu, le détonateur n'est autre que le dernier discours
du numéro un
du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah lequel avait annoncé haut
et fort les nouvelles
équations militaires du Hezbollah, au pluriel, au cas où
l'entité sioniste se risquait à mener une nouvelle guerre
contre le Liban.
L'une d'entre elles, semble avoir bien retenti aux oreilles des
Israéliens: celle prévoyant de bombarder l'aéroport de Ben Gourion situé à Tel
Aviv, au cas où ils
s'en prenaient à celui du martyr Rafic Hariri à Beyrouth.
Du coup, et sans perdre de temps, le ministre du développement
régional Sylvain
Shalom a pris la décision d'en édifier un nouveau, tout aussi
civil, de façon à
ce qu'il puisse remplacer celui de Ben Gourion en cas de guerre.
Selon les médias israéliens, le lieu prévu est déjà localisé:
dans le désert du Néguev, situé au sud de la Palestine occupée.
c'est le coin le
plus loin possible du Liban qui se trouve à la frontière nord.
Il abrite également une bonne partie des aéroports militaires,
pour les mêmes
raisons.
Cette décision prise à la hâte viole le silence observé par la
classe politique
israélienne ainsi que les milieux médiatiques concernant le
discours
du secrétaire général du Hezbollah prononcé mardi dernier à
l'occasion de la semaine commémorant le martyr des dirigeants de la résistance
islamique libanaise contre
Israël.
Ce mutisme étant devenu une politique israélienne imposée très
sévèrement, depuis
la dernière guerre contre le Liban en 2006, au cours de laquelle
les discours
du commandant de la résistance étaient suivis à la lettre par
l'opinion publique et
les médias israéliens, et étaient surtout pris très au sérieux,
en raison de leur
crédibilité, et de la sincérité réputée de leur auteur.
A cet égard, rappelons-le, tous les mises en garde que Sayed
Nasrallah avait
proférées avaient été mises en application.
Dès lors, depuis la fin des hostilités, les autorités
israéliennes ont décidé
d'imposer une censure à ces discours, dont l'impact sur
l'opinion publique
israélienne relevait d'une guerre psychologique à l'efficacité
perspicace.
Or, la décision de Shalom montre que les dirigeants ne sont pas
seulement à l'écoute des discours du commandant de la
résistance, mais qu'ils
les prennent toujours bien au sérieux, et agissent en fonctions
d'eux.
Il faut croire que la décision israélienne répond également aux
inquiétudes
des Israéliens, qui, on devrait le conclure, seraient au courant
des nouvelles
équations de Sayed Nasrallah.
Force est de constater qu'une autre mesure a également été
adoptée, et semble
être une réaction au discours en question: celle d'escorter les
hauts-officiers
militaires israéliens en voyage à l'étranger, par des équipes
perfectionnées
chargées de les protéger.
En effet, le secrétaire général du Hezbollah avait annoncé
que le sang du dirigeant militaire Imad Moughniyé ( tué en 2008)
ne sera
certainement pas vengé à la légère, et que le Hezbollah ne se
contentera pas
de n'importe qui pour cela.
A la lumière de la décision prise, les autorités sionistes
semblent avoir
estimé que seuls leurs hauts-responsables militaires sont à la
hauteur.
Un troisième élément, relevé par la dixième chaîne israélienne,
montre que cette
dernière suit de près, non seulement le discours de Sayed
Nasrallah,
mais aussi les programmes annexes de la chaîne télévisée du
Hezbollah, AlManar:
celui d'avoir constaté la production d'un reportage qui présente
en détails
la région de Gush Dan, supposée selon les nouvelles équations du
Hezbollah,
être la contrepartie d'un bombardement de la Banlieue-sud de
Beyrouth.
A cet égard, les commentaires israéliens ont relevé l'escorte de
cette chaîne
du discours du secrétaire général, afin de consacrer les
objectifs de la guerre
des nerfs.
Justement, dans cette guerre des mots à laquelle s'adonnent le
pays des Cèdres,
à tous les niveaux, et l'entité sioniste, c'est la première fois
que cette dernière
se trouve acculée au mur, contrainte de prendre des mesures
concrètes pour réagir
à des mises en garde verbales.
Jamais on n'aurait cru que c'est ce bout de pays arabe,
considéré être l'un des
plus petits, voire l'un des plus faibles, qui allait tenir tête à
Israël,
aux ramifications internationales frappant en plein dans les
super puissances
occidentales.
Après lui avoir infligé un retrait humiliant d'abord, une réelle
défaite
militaire ensuite, le voilà qu'il le met en état d'alerte
continue, lui faisant
craindre plus que jamais pour sa survie future.
( Avec la collaboration du département hébreux de la télévision
AlManar)
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 20 février 2010
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