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Al Manar
Etat palestinien:
déferlement de faux espoirs européens, américains et arabes
Leila Mazboudi
Jeudi 16 décembre 2010
Européens et Américains se sont mis
de concert pour redonner de faux espoirs sur leur engagement en
faveur de la création d’un état palestinien.
A voir également les dernières positions officielles arabes, on
croirait également à de faux espoirs arabes sur ce sujet qui
perdure depuis plus de 60 années.
"L'UE et les Etats-Unis sont fermement engagés à travailler de
concert pour faire des progrès vers la paix
israélo-palestinienne et la création d'un Etat palestinien
contigu, viable et souverain aux côté d'un Etat d'Israël sûr",
dit la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, à
l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec l'envoyé spécial
américain pour le Proche-Orient George Mitchell.
Mis à part le traitement de faveur en faveur de l’entité
sioniste entrevu dans cette déclaration, (et devenu hélas
habituel), de par l’équation présentée : « un Etat palestinien
viable » contre « un Etat israélien sûr », la déclaration reste
muette sur le calendrier. Sachant qu’au fil des négociations
depuis Oslo, la date de création d’un état palestinien n’a cessé
d’être repoussée.
De plus, elle ne fait aucune allusion à la poursuite de la
colonisation à l’est de Jérusalem AlQuds et en Cisjordanie
occupées, ( ni aux exactions et mesures répressives prises en
catimini par le gouvernement pour destituer les palestiniens
autochtones des territoires de 1948 de leurs droits).
La déclaration Ashton-Mitchell manque d’autant plus de sérieux,
qu’elle avait été précédée par de timides regrets américains et
européens face au refus israélien catégorique d’un moratoire de
trois mois seulement de cette colonisation.
La position officielle européenne avait dénigré une demande
présentée par 26 hauts dirigeants européens en vue de prendre
des positions plus virulentes face à l’entité sioniste.
Alors que l’autre côté de l’Atlantique, aucune voix
contestatrice ne se fait entendre. C’est même le contraire qui
arrive.
Il a suffi que trois pays latino-américains, en l’occurrence, le
Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, reconnaissent un état
palestinien dans les frontières de 1967, pour que la
chambre basse du Congrès américain se réunisse sur demande de
ses deux principales composantes, démocrate et républicaine,
pour dénoncer l’ initiative sous prétexte qu’elle est
« unilatérale », et réaffirmer son attachement à une solution
négociée. Ce qui veut dire laisser le libre champ aux Israéliens
d’en faire à leur guise aussi bien sur le terrain que dans les
pourparlers
Plus encore, l’équation présentée par les élus américains a déjà
décidé de la judaïté de l’entité sioniste, l’équation étant «
un Etat démocratique, l'Etat juif d'Israël » et celle des
Palestiniens « l'autre viable, l'Etat démocratique palestinien".
Les Arabes aussi semblent se mettre à laisser planer de
faux-espoirs, se délestant de plus en plus de leurs
responsabilités.
Réagissant mercredi à l’échec américain face à Israël d’obtenir
un moratoire, ils se sont contentés de rejeter « toute reprise
des négociations israélo-palestiniennes, sans une "offre
sérieuse" des Etats-Unis garantissant la fin du conflit ».
Pour seul moyen de persuasion efficace, ils ont menacé de
« saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la colonisation
juive ».
Comme si les États-Unis (et leurs acolytes européens) n’y
étaient pas et n’y avaient opposé leur veto à toute résolution
pouvant gêner Israël !!
Mais entre faux espoirs occidentaux et faux espoirs arabes, il y
a une grande différence :
Les premiers étant le signe d’un machiavélisme perfide (celui-là
même qui fut utilisé lors de l’usurpation de la Palestine).
Alors que chez les seconds, ils ne sont que le signe d’une
complicité des plus mesquines, ou alors d’une niaiserie
politique, qui devrait leur faire honte.
Mais comme le dit l’adage arabe : « ceux qui ont honte
n’existent plus ».
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 19 décembre 2010
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