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Al Manar
Dirigeants martyrs : Cheikh Ragheb, la
Palestine lui tenait à cœur
Leila Mazboudi
Photo: Al Manar
Lundi 15 février 2010
Nombreux sont les hommes du Hezbollah qui ont tracé de leur
sang les chemin de la libertés. Trois d’entre eux, parmi les
fondateurs de la résistance islamique sont tombés en martyre en
ce mois de février. Sacré depuis le mois du martyre.
Les débuts de la résistance, ont été
profondément marqués par cheikh Ragheb Harb. Imam de son
village natal Jibchit, il était surtout connu pour ses actions
caritatives, malgré son extrême pauvreté. C’est grâce à ses
efforts qu’un orphelinat et une école ont été construits, et
qu’une banque pour les plus pauvres a été édifiée dans les
régions les plus démunies du Liban-sud particulièrement ravagées
par la guerre civile, les offensives militaires israéliennes et
surtout abandonné à son sort.
Fait marquant, avant même la
victoire de la révolution islamique en Iran en 1979, il était un
fervent partisan de l’Imam Rouhoullah Moussaoui Khomeiny . Ses
livres et ses discours étaient son principal inspiration. Dès
lors, il était classé parmi les islamistes révolutionnaires.
A partir de 1982, année de
l’invasion israélienne du Liban, il est devenu le précurseur de
la résistance, celui qui a soufflé l’esprit de la confrontation
contre l’ennemi sioniste. Alors que tout le monde se préparait à
ce que le Liban entre dans « l’ère israélienne », après que les
Israéliens en ont délogé la résistance palestinienne. Il se trouvait en Iran, lorsque les
chars israéliens ont investi les villages du sud en direction de
la capitale. Il a alors écourté sa participation à une
conférence des imams de vendredi, pour rentrer au pays. A partir
des mosquées, celles de son village et de Bir el-Abed dans la
banlieue-sud, il a appelé les gens à boycotter l’occupation de
façon catégorique : à refuser d’acheter les produits
israéliens, voire même d’adresser la parole aux militaires
israéliens, quelque soient les raisons : « Faites tout ce qui
irrite l’Israélien, cette terre nous appartient, et eux
certainement finirons par partir » se plaisait-il à dire aux
fidèles.
Lui-même en a fait voir de toutes
les couleurs aux soldats sionistes, refusant de les accueillir
chez lui. Quand bien même ils entraient chez lui par la force,
il ne se ménageait pas de les en expulser.
Il est surtout connu pour avoir
refusé de leur tendre la main, les mettant hors d’eux : « la
poignée de main est signe de reconnaissance », ne se lassait-il
pas de scande. Ce qui devait devenir plus tard l’un des slogans
de la résistance islamique le plus retentissant.
Sa popularité était telle qu’en
1983, lorsqu’il a été arrêté par l’armée d’occupation
israélienne et emmené au camp d’Ansar (dans lequel était
déportés des milliers de Libanais et de Palestiniens), puis fut
transporté au centre des renseignements israéliens de Tyr,) ces
geôliers israéliens durent le relâcher 17 jours plus tard. Ses
partisans dans tous les villages sudistes s’étaient rassemblés
menaçant de se révolter s’il n’était pas libéré.
A partir de ce moment, la décision
de l’assassiner semble avoir été prise. Il en était parfaitement
conscient, et ses proches aussi qui avaient peur pour lui, et
lui reprochaient sa témérité. « prends garde » l’avait prié un
de ses partisans, « tu ne t’appartiens pas seulement ; mais tu
appartiens à tous les révolutionnaires et tous les opprimés ».
Ce qui lui fit couler quelques larmes.
Mais rien ne pouvait le dissuader de
poursuivre sa lutte contre Israël, et d’en appeler ses
compatriotes à faire de même. C’était lui en personne qui
supervisait les opérations de résistance contre les positions
israéliennes.
Le 16 février 1984, il fut tué d’une
balle dans la tête tiré par des collaborateurs d’Israël alors
qu’il sortait d’une soirée chez des amis. Israël pensait par là
mettre fin à la résistance. Trop tard, la résistance contre
Israël avait été bel et bien lancée.
Ses proches racontent que
quoiqu’il ait été sûr et certain de la libération du sud du
Liban, mais c’est surtout la Palestine qui lui tenait le plus à
cœur : « la libération du Sud est inéluctable, vous devez
réfléchir comment libérer la Palestine et Jérusalem des
sionistes», insistait-il durant ses rencontres.
Les mots font guise de testament,
pour ses adeptes, qui ne l’ont jamais connu, mais s’inspirent
toujours de sa fougue, pour poursuivre sa voie.
Huit années plus tard, au jour le
jour, succomba un autre grand homme de la résistance libanaise
contre Israël, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Abbas
Moussaoui.
(A suivre)
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 15 février 2010
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