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Al Manar
Nakba hors norme:
des marches vers la frontière de la Palestine usurpée
Leila Mazboudi
Photo: Al-Manar
Vendredi 13 mai 2011
J moins deux ! Les préparatifs vont bon
train pour une célébration hors norme de la Nakba qui
marque non sans douleur l’usurpation de la Palestine.
Inspirée des révolutions arabes, comme l’affirment ses
organisateurs, son slogan s’est voulu être cette année : «
le peuple veut le retour ».
De plus, tous les pays qui se trouvent aux alentours de la
Palestine occupée seront de la partie : le Liban, la Syrie, la
Jordanie, et l’Égypte aussi.
Des Palestiniens, les réfugiés surtout, accompagnés de militants
arabes ou étrangers, se rendront à la frontière avec la
Palestine. C’est du jamais vu.
À leur tour, les Palestiniens de l’intérieur devraient les
rejoindre.
Ceux de la bande de Gaza se dirigeront vers deux points : au
terminal de Rafah au sud, aux confins avec l’Égypte, et à Beit
Hanoune au sud, aux confins avec la Cisjordanie occupée.
Dans cette dernière, les Palestiniens se rendront aussi aux
confins avec la Jordanie, vers la région de Karamé, pour y
rejoindre la marche des Palestiniens du royaume hachémite.
Mêmes les palestiniens de l’intérieur, ceux des territoires de
1948, comptent participer. Venus de Bir Sabea ( Beer Sheva), en
passant par Jérusalem AlQuds, de haïfa, d’Oum ElFahem, ils ont
convenus de se rendre dans les régions frontalières avec le
Liban, à proximité du village emblématique de Maroune ArRass.
Des milliers de réfugiés palestiniens venus de tous les camps du
Liban se préparent pour s’y rendre. Cela fait depuis 1982 que
les palestiniens ne se sont pas rendus vers la frontière aussi
massivement ! Il faut attendre dimanche pour voir !
Ce jour-là aussi, les réfugiés palestiniens de Syrie
devraient se rassembler à Majdel Shams qui surplombe le Golan
occupé.
En Égypte, l’effervescence de la Nakba
Mais c’est surtout en Égypte que l’enthousiasme est à son
apogée. C’est la première fois que la Nakba y est célébré en se
rendant au passage également emblématique de Rafah.
Dans les manifestations de ce vendredi, les drapeaux
palestiniens étaient brandis au cœur de la
place emblématique de Tahrir, la libération, dans la foule
hétéroclite qui s’était en principe rassemblée pour scander en
faveur de l’unité nationale, et marquer son rejet des
affrontements confessionnels qui ont fait une quinzaine de morts
et 200 blessés la semaine passée.
En appelant les égyptiens à participer massivement, un
dignitaire religieux a profité de l’occasion pour blâmer les
dirigeants arabes pour avoir "vendu" les Palestiniens pour
rester en contrepartie au pouvoir.
Pourtant, le ministre égyptien de l’intérieur avait jeudi
demandé aux organisateurs d'annuler cette marche en évoquant "le
contexte sensible actuel".
« Ce communiqué est inadmissible car il entrave un droit
qui revient au peuple, celui de manifester pacifiquement »,
réplique un de ces organisateurs, Achraf Husseini, interrogé par
notre site.
Assurant que les préparatifs se poursuivent inlassablement dans
la région d’AlArish, proche de la bande de Gaza, et que des
milliers de personnes sont déjà sur place. « Notre slogan
sera que les révolutions arabes resteront incomplètes sans
la restitution de la Palestine », précise-t-il.
Ce militant a nié les informations selon lesquelles le pont d’AsSalam,
la paix, principal accès au Sinaï et à la bande de Gaza ait été
fermé. Malgré les nombreux barrages qui y ont été érigés, les
véhicules y circulent toujours, signale-t-il.
Selon l’AFP, plusieurs barrages ont été installés dans la
péninsule pour contrôler l'identité des personnes souhaitant
gagner le Sinaï et seuls les Egyptiens résidant dans la
péninsule ont été autorisés à passer. Les autres ont dû
rebrousser chemin.
Interrogée par notre site, une journaliste et activiste
égyptienne, Rania Madhoune, se trouvant sur la place Tahrir,
affirme que ces informations ont été escortées par une
manipulation médiatique exercée par certains médias lesquels
propageaient que le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza ne
souhaite pas accueillir les manifestants venus d’Égypte. Mais la
rumeur a aussitôt été démentie.
Mme Madhoune assure que la marche sera entamée samedi à partir
de la place Tahrir et se rendra à AlArish où quelques activistes
étrangers sont déjà arrivés.
Entre temps, et comme de coutume depuis la chute du régime
déchu, des dizaines d'Egyptiens ont manifesté vendredi devant
l'ambassade d'Israël, en réclamant l'expulsion de l'ambassadeur
et la rupture des relations diplomatiques entre l'Egypte et
l’entité sioniste, a rapporté l'agence officielle Mena.
"A Jérusalem nous irons, martyrs par millions", ont scandé les
manifestants égyptiens selon l'agence.
État d’alerte israélien, mise en garde au
Liban
Côté israélien, les forces sont en état d’alerte, mais pas
maximum, d’après le responsable israélien interrogé par l’AFP.
Pourtant ce sont des milliers d'hommes qui ont été déployés
aussi bien à Jérusalem-Est que dans le nord de la Palestine
occupée, où est concentrée la majorité de la population arabe.
La police israélienne a également limité l'accès à l'esplanade
des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem, dans la partie
orientale de la ville occupée. Et puis selon la radio publique,
sept bataillons sont venus renforcer les unités habituellement
déployées en Cisjordanie occupée.
Ce vendredi, Tel Aviv a adressé un ultimatum au Liban via la
Finul, mettant en garde contre toute tentative de s’approcher de
la frontière.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 13 mai 2011
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