Opinion
L'ambassade d'Israël change
d'adresse : le déshonneur d'Israël !
Leila
Mazboudi
Photo:
Al-Manar
Lundi 12 septembre
2011
Depuis que l’entité
sioniste a été implantée dans la région,
à l’insu de ses peuples, s’imposer par
la force est le cordon ombilical de sa
politique dans la région, malgré le
rejet dont elle fait l’objet. Ce
comportement s’apparente sans aucun
doute à un dénigrement des peuples de la
région. Lequel est ressenti tel quel, et
conduit à l’explosion !
Depuis que les
évènements de Sinaï le mois d’août
dernier, lorsque Israël a tué plusieurs
militaires égyptiens, le ton ne cesse de
monter en Egypte. Les revendications
allant de l’expulsion de l’ambassadeur
jusqu’à l’élimination des accords de
camp David. Mêmes les excuses
israéliennes ont été rejetées, jugées
insuffisantes.
« Les accords de
paix se sont avérés être un modique
accord d’armistice, pas plus », a
déclaré un des responsables égyptiens du
quotidien AlAhrame, pourtant proche des
autorités. Depuis la révolution, les
Egyptiens disent à voix haute, ce qu’ils
ont toujours pensé tout bas.
Mais pour les
Israéliens, pas question donc de quitter
l’Égypte, même si tout le peuple
égyptien entier le leur demande.
Pourtant, ils sont pleinement
conscients qu’ils se trouvent plus que
jamais dans un environnement hostile.
Pour l’ancien chef des services de
sécurité israélien, Ami Ayalone, la
décennie suivante s’annonce menaçante
pour Israël dans ce pays. Depuis quatre
mois, alors que s’organisaient les
célébrations d’indignation pour la
Nakba, rapportent des medias israéliens,
le Mossad avait pressement conseillé
d’évacuer l’ambassade du Caire et de
ramener le corps diplomatique. Mettant
en garde contre un débordement
incontrôlable des manifestations
hostiles à Israël. « Nous ne
baisserons pas les bannières », fut la
réponse tranchante du directeur général
du ministère des affaires étrangères
israélien Ravi Barak.
Cette obstination
défiante pour les Egyptiens n’est pas
une nouveauté.
Elle s’était manifestée non sans
insolence par le lieu choisi pour
installer leur ambassade. Au lieu
d’opter pour un bâtiment individuel,
situé dans un quartier quelque peu à
l’écart de la capitale, c’est un
bâtiment situé au cœur de l’Égypte, et
habité par des dizaines de familles
égyptiennes qui fut choisi pour abriter
les locaux de l’ambassade.
Un film comique a été
consacré à la présence de cette
ambassade, présentée comme le nid du
mal, de l’illicite (ou alharam) et
illustrant son refus de la part de son
entourage. Intitulé « L’ambassade
dans l’immeuble » et avec pour héros
l’un des acteurs les plus populaires
d’Egypte, Adel Imam, il montre à quel
point la présence de cette ambassade
était perçue avec vexation. Le film ne
manque pas de mettre l’accent sur cette
obstination des diplomates israéliens à
s’imposer bon gré mal gré au milieu des
Égyptiens. S’invitant par exemple dans
une cérémonie organisée par des voisins
sans jamais y avoir été conviés.
Le fait de vouloir
changer le siège de l’ambassade reflète
que les Israéliens se sont finalement
voués à l’évidence, celle qu’ils sont
bannis par les peuples de la région et
devraient s’en écarter.
Mais il ne faut pas
s’attendre à ce qu’ils renoncent
définitivement au pays du Nil, d’autant
plus qu’ils sont en crise avec le pays
d’Anatole (la Turquie), et craignent un
débordement vers le royaume hachémite
(la Jordanie). Le souvenir de l’Iran du
Shah devrait être toujours vivant dans
leur mémoire.
Après plus de 60
années de présence au Proche Orient, il
semble plus que jamais que la mémoire
des peuples arabes et musulmans dédaigne
d’oublier l’injustice historique qu’ils
ont subi ainsi que le peuple
palestinien, et refuse d’accepter les
israéliens parmi eux.
Le fait que les
Israéliens ignorer cette réalité, tout
en s’imposant, même s’il relève du
dédain, cache en lui un manque de
dignité et d’honneur. Celui-là même qui
rime si bien avec son arrogance, tout en
semblant contrasté avec elle.
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