Al Manar
Course contre la
montre pour empêcher la fuite de fortunes des Moubarak et Cie
Leila Mazboudi
Photo: Al-Manar TV
Mercredi 9 février 2011
L’ancien ambassadeur égyptien Ibrahim Yousra a confié au
quotidien londonien AlQuds AlArabi avoir saisi le procureur
général afin de geler les avoirs de Moubarak, de sa famille et
de certains de ses collaborateurs, et de les interdire de
voyager afin de les traduire en justice.
« Une cinquantaine de personnalités ont signé la plainte »,
a-t-il signalé.
Selon Mamdouh Ismaïl qui est membre du Conseil
de l’Ordre des avocats égyptiens, une des plaintes concerne le
directeur de la banque Arabe-Afrique accusé d’avoir transféré
des comptes sans noms, avec des codes seulement. Ce qui
permettrait à son avis la fuite de capitaux, loin de tout
contrôle.
Il a aussi mis en cause une banque appartenant à un saoudien
milliardaire proche du pouvoir, non soumis au contrôle de la
Banque centrale et qui procède à des transferts de grosses
sommes d’argent à l’étranger D’après un expert allemand cité par le quotidien britannique
The Gardien, la fortune des Moubarak ne peut être confisquée que
si un nouveau gouvernement égyptien ouvre une enquête judiciaire
et présente les preuves qu’il s’est enrichi de façon illégale.
Citant des sources moyen-orientales, le journal avait signalé
que les 70 milliards des Moubarak sont distribués en comptes
bancaires dans des établissements britanniques et suisses
ou en des biens immobiliers acquis en Grande Bretagne, aux
États-Unis et en Égypte.
Le journal anglais détaille : « durant les trente
années pendant lesquelles il était président, et haut
responsable militaire, Moubarak est parvenu à collecter des
bénéfices d’une valeur de plusieurs millions de dollars, dont la
plupart ont été expatriés, et déposés dans des comptes secrets
dans des banques suisses et britanniques à l’instar d’UPS, et de
la banque de Scotland, ou ont servi à s’acquérir des biens
immobiliers ».
Des messages électroniques évoquent des actions et des bons
de trésor ainsi que des comptes courants en devises étrangères,
dans des banques suisses, des sociétés financières américaines
et des fonds d’investissements britanniques.
Se confiant au Guardian, Christopher Davidson,
professeur universitaire britannique en Politiques au Moyen
Orient, explique les sources de cet enrichissement : « Moubarak,
sa femme Suzanne et ses deux fils ont collecté des fortunes en
des millions de dollars, en coopérant aux activités
d’investissements avec de nombreuses sociétés étrangères et
locale ».
D’après ses informations, les deux fils Moubarak possèdent à eux
seuls des biens immobiliers à Manhattan, à Beverley Hills et à
Londres estimés à des dizaines de millions de dollars.
« Tout projet d’investissement en Égypte nécessitait un
parrain officiel ; c’est Moubarak qui se présentait tel quel,
non pas pour développer son pays, mais pour s’accaparer une part
des bénéfices du projet », assure Davidson.
N’en demeure pas moins que l’exemple le plus éblouissant de
cet enrichissement vorace est le palais présidentiel qui
appartient à la famille des Moubarak, comme l’avait assuré le
frère de ce dernier.
Ses images dégagent un luxe et une somptuosité que l’on ne
trouve pas dans les palais présidentiels des plus grandes
puissances mondiales !!
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Publié le 9 février 2011
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