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Opinion

Le tartuffe et l'oligarque
Koffi Cadjehoun

Mercredi 29 août 201

Je transcris en le simplifiant l'échange entre BHL et Pulvar dans l'émission de Ruquier ONPC :
Pulvar conteste la démarche de BHL : - Dans ce livre, vous êtes le Bien, le Droit, le Juste...

BHL proteste copieusement : - Non, non, non!"

Avec raison? Au risque de surprendre, je pense que oui. BHL n'est pas un moraliste, croyant que son point de vue coïncide avec le Bien, mais un propagandiste ayant vendu sa verve au service des plus forts du moment : l'OTAN, les Occidentaux, les financiers. Que précise BHL pour prouver qu'il n'est pas un moraliste?

BHL : - D'abord je ne dis jamais que je suis le Juste, le Droit, le Bien, parce que je ne crois pas au Bien..."

Effectivement, si BHL ne croit pas au Bien, il ne peut se prendre pour moraliste. Il se revendique de Spinoza et Nietzsche contre Platon? C'est imparable, derrière le vernis philosophique, nous assistons aux aveux de BHL, propagandiste depuis plus de trente ans : s'il ne se prend pas pour le héraut du Bien, de quel principe est-il la voix? Pour montrer qu'il n'est pas moraliste, BHL nous délivre sa norme : la loi du plus fort. Gorgias vs. Platon.
Qui BHL sert-il? Cela nous permet d'écarter le judaïsme comme source d'inspiration, lui qui revendique le Bien de Yahvé. BHL servirait-il alors le sionisme, qui exprimerait l'inflexion idéologique du judaïsme, dont on peut se demander s'il se montre fidèle aux canons juifs? Au risque de déplaire à ceux qui voient en BHL un sayyan sous prétexte qu'il sert une soupe sioniste caricaturale et unilatérale, je pense que BHL ne sert pas en premier lieu le sionisme ou Israël au vu de son parcours : toute idéologie est encore attachée à un bien.
En outre, le sionisme n'exprime pas le parti le plus fort du moment. Certaines de ses lignes extrémistes, derrière la figure politicienne de Netanyahu, sont intégrées à des mouvances de l'establishment anglo-saxon, dans un rapport de forces dans lequel nos sionistes suggèrent leurs points de vue, sans guère de réussite : si les sionistes sont écoutés, c'est qu'ils sont manipulés. Le point de vue anglo-saxon a besoin d'un diviseur dans la région stratégique du Proche-Orient (selon les accords de Sikes-Picot). En cas de désaccord, il serait le premier à s'opposer à la domination régionale d'Israël et s'occuperait de rappeler que le sionisme est le valet (relativement influent), pas le maître, comme l'affaire DSK au FMI l'a exhibé avec cruauté.
Derrière la machine de guerre atlantiste de l'OTAN, nous tenons les plus forts du moment. Peut-être BHL espère-t-il concourir à accroître la puissance du sionisme et/ou d'Israël dans ce marigot oligarchique? Force est de constater, en suivant son parcours d'intellectuel engagé, qu'il soutient le parti de l'OTAN, dont Israël relève de plus en plus explicitement. Bien que sioniste, BHL ne sert que secondairement Israël et le reconnaît outrageusement. Loin de profiter des cations de l'OTAN, Israël sur le court terme se trouve de plus en plus détesté; et sur le long terme, les risques de son éclatement sont de plus en plus pressants (sans qu'on sache s'il faut s'en désoler quand on constate la politique d'apartheid que l'actuel régime impose aux Palestiniens, sous la férule des cercles financiers internationaux de la City et de Wall Street).

C'est ce que confirme BHL avec franchise, tant dans la crise libyenne que dans les autres guerres menées par l'OTAN :
"Les choses ne se font pas grâce à moi..."

Subite sincérité de BHL? Reconnaîtrait-il qu'il n'est qu'un relais français (discrédité) dans le dispositif atlantiste? Il lance un écran de fumée en donnant des noms trop franchouillards pour être représentatifs de l'internationalisation des plus forts :

"Grâce à Sarkozy, Martine Aubry..."

Faudrait-il corriger : derrière ces politiciens subalternes, l'on trouve les décideurs militaires, les généraux de l'OTAN qui coordonnaient l'attaque contre le peuple libyen depuis la base de Stuttgart? Et derrière ces militaires, les commanditaires émanent des forces financières anglo-saxonnes, d'autant que le clan Kadhafi était un cas de satrapie faisant croire à son système original de démocratie directe, alors qu'il collaborait sans vergogne avec les services secrets britanniques et américains?
Toute l'incohérence, la versatilité et l'arbitraire de la loi du plus fort se trouvent résumés pour une fois par Pulvar, qui n'hésite pas à contredire BHL, prouvant au passage que ce n'est pas le parti sioniste, loin d'exprimer la toute-puissance, travaille pour des intérêts mieux placés :

Pulvar : - On est dans une espèce d'utilisation à géométrie variable du droit international. Quand ça nous arrange, on dit : "Ah il ne faut pas s'affranchir du droit international" (...). Quand ça nous arrange aussi, on s'en affranchir, on y va.
Nous y sommes : Pulvar vient de définir la loi du plus fort et de rappeler pourquoi Platon condamnait ce droit versatile. Cette hétéronomie, que La Fontaine résume dans sa fable du Loup et de l'Agneau ("La raison du plus fort est toujours la meilleure/Nous l'allons montrer tout à l'heure"), indique qu'il repose sur un élément fragile, qui change parce qu'il ne repose sur aucun critère stable, mais qu'il prétend prospérer sur la pluralité de ses valeurs.
L'élément premier pourrait être le militaire, quand on sait que les oligarchies se fondent sur la caste militaire. Bientôt, le militaire montre qu'il travaille en lien avec les financiers, sans qu'on sache bien qui est l'élément premier, la hiérarchie se trouvant malmenée par le réseau de structure horizontale, tel le rhizome ou le réseau. La versatilité ne fait que souligner l'identité du plus fort : non pas une identité une, gage de stabilité, mais une fluctuation confuse et imprévisible se déployant dans un cadre fini, fixe et étriqué, je veux parler du social. Il ne faut pas chercher un cadre clair, qui permet de croître et qui tendrait vers l'infini. Sans quoi cette identité se trouverait démasquée comme plurielle et confuse; mais un cadre qui empêche l'identification et lui substitue l'insaisissable hétéronomie.
Quelle est la différence entre le moralisme et le plus fort? Le moralisme essaye de concilier le Bien et le plus fort, ce que montre le tartuffe de Molière, qui se revendique d'autant plus fervent catholique qu'il défend le parti le plus fort et précaire du catholicisme autour du Roi. La différence entre le moraliste et l'individu moral, c'est que le premier accorde au Bien une valeur d'autant plus forte qu'elle est adossée à l'hétéronomie; alors que le second possède un idéal qui est l'Etre et dont l'idée est l'expression dans le sensible.
Quant au moraliste, il croit encore au Bien (dégradé), quand le partisan du plus fort, comme Gorgias à l'époque de Platon, adhère juste au plus fort. Raison pour laquelle le moraliste passe pour un tartuffe : il ne cesse de changer son critère d'évaluation, entre le Bien et le plus fort (le Bien lui apporte de la stabilité, le plus fort du pragmatisme, les deux de l'hypocrisie); tandis que le partisan du plus fort revendique sa versatilité sans autre critère de stabilité. Le plus fort n'est pas hypocrite, il encourage la destruction, qui mène au final à l'autodestruction. La preuve : l'Empire britannique, souvent déformé en américain, voire américano-sioniste, est en faillite irrémédiable. C'est ce qu'il faudra expliquer à BHL : non seulement ses actions sont dénuées de postérité, mais encore il connaîtra de son vivant la ruine des valeurs qu'il a promues (l'OTAN, la démocratie libérale, la guerre sans l'aimer...).

 

 

   

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Source : Koffi Cadjehoun
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