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Au cours du réel

Torture, mensonges et vidéo
Koffi Cadjehoun

Vendredi 26 février 2010

Quand un immeuble fait trente étages, est-il réducteur d'en décrire vingt?

Je lis l'article du sociologue Petras consacré à l'assassinat d'un chef militaire du Hamas à Dubaï, le vaillant martyr Mahmoud. Maintenant, dans la presse officielle française, on parle carrément de Dubaïgate et on incrimine carrément Israël. C'est sûr, c'est juste. Israël s'est fait piéger. L'arroseur arrosé? Ne nous montre-t-on pas l'envers d'un décor pour nous en cacher la partie ultime?
http://www.voltairenet.org/article164208.html
Petras s'alarme des dangers (réels) que pose l'usage frauduleux de passeports occidentaux, en particulier britannique, par les services secrets israéliens qui sont allés assassiner Mahmoud à Dubaï. Pensez : les populations orientales ont de quoi être révoltées par la faiblesse étatique occidentale. Les États-nations occidentaux se contentent de protester sans agir contre les crimes d'Israël. Dernier en date : l'Australie, membre du Commonwealth et monarchie constitutionnelle sous la coupe de la reine du Royaume-Uni, a mis en garde Israël contre l'utilisation illégale de ses passeports trafiqués. Comment expliquer cette attitude de lâcheté des États occidentaux?
Petras met en garde. C'est la preuve de la compromission occidentale qui se couche devant Israël! Les Britanniques se couchent! Les Français se couchent! Les Allemands se couchent! Les Australiens se mouchent? C'est louche? Seule explication plausible : l'Occident est prisonnier de la domination sioniste. Pour accepter qu'un État vous pique vos passeports et s'en servent aux fins d'assassiner en toute impunité un citoyen en guerre dans un pays souverain, il faut que les États-nations d'Occident soient tenus par leur col cool (pour rester poli). Sauf qu'on ne comprend pas pourquoi les Israéliens se sont montrés aussi maladroits dans leur forfait. Serait-ce que leurs tueurs sont aussi touchés par la crisité morose?
On ne comprend pas non plus comment des tueurs israéliens agiraient à Dubaï sans que les services britanniques sur place (dont l'importante base du MI-6) soient au moins au courant, voire aient été complices du coup. Certains articles relayent cette hypothèse. Pas Petras. Les Israéliens sont-ils les exécutants ou les commanditaires? Les autorités de Dubaï peuvent s'agiter tant qu'elles veulent, leur souveraineté n'est pas crédible. Dubaï est surnommée la nouvelle Hong-Kong et se trouve en faillite depuis que sa bulle immobilière a explosé (fin 2009). Serait-ce la raison de la déconfiture des escadrons de la mort israéliens sur son territoire violée? On ne comprend pas davantage par quel miracle irrationnel la puissance israélienne bafouerait toutes les lois de l'histoire, de la politique, de l'économie...
Comment expliquer cette domination inexplicable, dont deux politologues chevronnés comme Walt et Mearsheimer ont montré qu'elle exerçait aux États-Unis une influence aussi impressionnante que défavorable? Problème de la domination israélienne : elle serait irrationnelle, puisqu'elle ne s'appuierait sur aucun élément explicatif tangible pour assurer sa mainmise tandis qu'elle défavoriserait ses auxiliaires esclavagisés. On veut bien, sous la menace d'intérêts supérieurs (à énoncer), que les contrôlés États-Unis se taisent et s'inclinent, comme les autres démocraties d'Occident; mais il est aberrant que l'Occident accepte l'impérialisme sionisto-israélien sans raison valable.
Moi, je ne cherche pas à excuser d'une manière ou d'une autre les crimes d'Israël. Je soumets la question que le prestigieux Petras et les autres analystes chevronnés ne posent jamais : comment expliquer l'impunité d'Israël face à l'Occident? Face aux Palestiniens, on comprend : les Israéliens sont plus forts. Ils ont tort, mais ils sont plus forts. Mais face aux États-Unis? Face à l'Union européenne? Dans le cas de l'assassinat de Mahmoud à Dubaï, il ne s'agit pas d'expliquer que d'autres services secrets ont agi en piégeant les Israéliens - coutumiers du coup.
Il s'agit de se demander si les Israéliens sont les exécuteurs ou les commanditaires. Cette question spécifique (l'assassinat de Mahmoud) recoupe les autres interrogations sur l'influence exorbitante d'Israël. Israël a le pouvoir de commander les États-Unis? Si vous voyez un nain donner ses ordres à un géant, il y a une raison! S'il n'y a pas de raison, c'est pire. Nous sommes dans cette situation. Aucune raison ne vient étayer l'impérialisme israélien et la domination qu'il exercerait par miracle sur l'Occident. Dans cette affaire hideuse d'assassinat, le scandale est d'autant plus retentissant qu'il laisse désemparés les États occidentaux qui se contentent de récriminations diplomatiques et informelles là où des sanctions officielles et fermes devraient être prises sans tarder.
Osons des hypothèses : si la puissance étatique de l'État-nation plus qu'hybride d'Israël n'explique en rien la puissance inégalée dont il bénéficierait de la part de la communauté internationale, il est impossible que les raisons découlent du précédent moralo-victimaire de la Shoah. Faut-il en déduire que la suprématie confinant à la toute-puissance d'Israël découlerait du soutien dont il bénéficie dans les cercles financiers ainsi qu'une rumeur le laisse entendre, certains échos dérivant vers la judéophobie (terme plus approprié que l'antisémitisme galvaudé) et autres vilaines manies?
L'examen des cercles financiers mondialistes donne la réponse - pas celle qu'on attend. Les sionistes ne sont pas les maîtres des factions financières. Ceux parmi les sionistes qui en font partie (nuance d'importance) en sont les valets, les instruments, les exécutants. Bien entendu, leur statut leur confère une nuisibilité ambiguë, à l'instar du privilège paradoxal dont bénéficie l'esclave par rapport au maître dans la fameuse dialectique de Hegel. Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel nous est fourni par la question de l'identité des cercles financiers.
Jamais les analystes qui prétendent contester les méthodes inacceptables d'Israël ne mettent en avant ce lien - pourtant cerné. Un Petras ne fait pas exception à l'interprétation qui s'en tient à l'impérialisme sioniste (voire USraélien) par souci de préserver le fondement politique des États-nations. Pourtant, la reconnaissance de l'existence d'un impérialisme, quelle que soit son identité, est contradictoire avec la constitution (c'est le cas de le dire) de l'État-nation moderne, tel qu'il découle des accords de Westphalie (1648).
L'impérialisme pirate l'État-nation en instaurant la prédominance des factions. Factions oligarchiques. C'est le cas dans cette affaire d'assassinat politique où il est clair que les États-nations occidentaux ont été manipulés par d'autres formes que les structures étatiques. On peut avancer que les États-nations sont piratés par l'impérialisme israélien comme Petras. La forme hybride de l'État israélien, qui ne repose pas sur une forme rationnelle comme l'État-nation, sans être tout à fait non plus une forme tribaliste telle qu'il le revendique en partie, plaide en faveur d'un État qui découle d'une influence impérialiste.
Mais si cette influence ne relève pas du sionisme? Rappelons qui a créé Israël : l'Empire britannique. Rappelons que cet Empire a muté en une myriade de factions financières et apatrides, dont le Commonwealth est une forme institutionnelle. Israël n'agit pas pour son compte propre. Il s'agite pour son malpropre chef. Il exécute pour cet Empire qui est le commanditaire direct ou indirect de ses actes. Israël est un exécutant plus ou moins consentant, plus ou moins en accord, plus ou moins Frankenstein - mais c'est un exécutant.
Il ne travaille pas pour des alliés idéologiques, mais pour des supérieurs impérialistes. Supérieurs en ce que ce sont des factions financières qui se jouent des fictions étatiques. Avez-vous jamais entendu parler de - story tellings? Dans cette affaire comme dans les autres qui sortent avec d'autant plus de facilité que l'Empire britannique décline et s'érode, Israël est au mieux une sorte de Frankenstein ou, sans vilain jeu de mots, de Golem : une créature plus ou moins monstrueuse, qui se montre incontrôlable, mais qui agit selon son créateur. Une forme hybride qui agit en passerelle médiatique entre les nations (dont elle n'est pas vraiment) et les factions (dont elle n'est pas non plus). La patte impérialiste ne profite pas à Israël. La structure israélienne indique que c'est un État de type impérialiste, un État qui dépend étroitement de l'impérialisme qui le régit. Quand cet impérialisme s'effondrera, Israël suivra.
Dans l'affaire de Dubaï, on voit le masque créateur/créature se lézarder. D'ordinaire, dans les assassinats ou les attentats perpétrés par le Mossad, on apprenait quelques dizaines d'années après l'existence de soupçons ayant valeur de quasi certitudes; l'excuse commode de l'antisémitisme (terme impropre) permettait de retarder le cours inéluctable des révélations. Cette fois, Israël n'a pas été trop loin. Israël a été piégé dans son coup tordu. Israël a-t-il cru agir avec la même couverture que d'habitude? Avait-il l'aval des services secrets britanniques à propos de la plaque-tournante de Dubaï? Se montrer à côté de la plaque, c'est un comble pour une place financière!
Les services secrets britanniques ne sont pas le peuple britannique - les peuples qui occupent l'espace de l'État-nation britannique. S'il est certain qu'Israël agit contre les peuples en manipulant grossièrement les passeports occidentaux de ressortissants possédant la double nationalité (souvent britannique/israélienne), il est encore plus certain qu'il n'est supérieur aux peuples que parce qu'il est la créature golémique de l'impérialisme britannique. En agissant à Dubaï, Israël a-t-il estimé être protégé par ses protecteurs? Les services secrets qui travaillent pour les factions financières secrètes de l'Empire? Pas les peuples. Les peuples, Israël s'en fiche. Les peuples, il les fiche.
C'est ringard pour les impérialistes, les peuples. Quand on est mondialiste, on méprise les peuples. On mélange le progrès et l'amalgame avec le nationalisme le plus nauséabond. Aucune nuance, aucune culture. On est là pour faire du fric, pas de freak. A Dubaï, le couac dans cette histoire gore impliquant torture et sévices, c'est que les manipulateurs ont été manipulés. Les sévices israéliens ont fait confiance aux sévices britanniques. Depuis le temps qu'ils travaillent ensemble, main dans la main, quel est le problème? Résultat : le Dubaïgate, soit le piège!
La mémoire de Mahmoud est vengée? Peut-être est-ce son fantôme qui a orchestré la mise en scène foireuse et minable? Foire digne de néophytes! D'ordinaire, le Mossad élimine avec une science consumée, souvent explosive. Cette fois, les amateurs professionnels se baladaient avec une nonchalance criminelle dans les couloirs de l'hôtel, filmés à l'insu de leur plein gré par des caméras opportunes. La police de Dubaï a mené son enquête avec une célérité remarquable et a lancé des avis de recherche assortis de photos dans la presse internationale. Les gazettes s'en donnent à cœur joie.
Comme dans les scandales de dopage autour du Tour de France, les journalistes feignent de découvrir ce que tout le monde savait dans les alcôves des potins : en l'occurrence, Israël tue. Pour ses intérêts de nation hybride, toujours avec la complicité des factions financières qui composent l'Empire britannique. Du coup, la question que pose Petras est caduque, au mions réducteur : l'oukase diplomatique qu'Israël a posé en usurpant l'identité des ressortissants occidentaux avec l'histoire à dormir debout des passeports biaisés; plus l'insécurité qui entourent désormais les citoyens occidentaux en insécurité (sur ce point, c'est un juste retour de flammes, au vu de la passivité complice de ces citoyens à l'égard des crimes d'Israël et de leur pays respectif).
J'irais même jusqu'à dire que Petras commet un contresens terrible pour un sociologue soi-disant analyste chevronné et émérite des sociétés : il réduit le problème israélien, singulièrement l'assassinat du résistant Mahmoud, à un problème entre États-nations. Comme si Israël était un État-nation de type impérialiste qui aurait manqué aux lois élémentaires du droit international. La réalité est pire : si les États-nations occidentaux tardent à régir, s'ils se montrent si embarrassés, ce n'est pas parce qu'ils seraient dominés par l'État-nation israélien. C'est parce qu'ils sont dominés par les factions financières de l'Empire - britannique.
C'est qu'Israël, qui n'est pas un État-nation et qui ressemble de plus en plus à un Golem rebelle, agit pour le compte de ces factions. L'analyse que produit Petras est emblématique de la mentalité occidentaliste : faire comme si. Comme si les factions relevaient de la fiction. Comme si les frictions concernaient les nations. Les nations sont dépassées. Il suffit de lire les brillantes envolées d'un ancien conseiller de Blair l'Homme de Paille - pardon, de Paix au Proche-Orient pour le compte de J.P. Morgan : Robert Cooper, partisan de l'impérialisme du doux nom de globalisation, soit d'un impérialisme qui associerait l'Union européenne à l'image de la Rome antique : "Ceci suggère que l’histoire du monde est une histoire d’empires. (…) La non existence d’empire (…) est sans précédent dans l’histoire. La question est de savoir si cela peut continuer. Il existe des raisons théoriques et pratiques pour penser que non".
Petras et tous les anti-impérialistes qui se trompent d'identité impérialiste : le problème que pose l'assassinat de Mahmoud, la conduite d'Israël depuis sa création (avec une gradation suicidaire et incontrôlable à mesure que l'Empire s'effondre, depuis le symbolique 911), c'est le conflit des factions contre les nations. Écoutez Petras se tromper en représentant le contre-point de vue institutionnel (le sociologue réputé présenté comme le Rebelle de service, l'intellectuel contestataire à la Chomsky, l'emblème mondiale) : "Alors que les critiques se lamentent à propos du travail bâclé du Mossad, qui complique la tâche des puissances occidentales désireuses au cas où elles souhaiteraient proposer une couverture diplomatique à Israël pour ses opérations à l’étranger, on n’a jamais abordé la question fondamentale : l’acquisition par le Mossad, puis la falsification des passeports officiels britanniques, français, allemands et irlandais de citoyens israéliens à double nationalité soulignent la nature cynique et sinistre de l’exploitation par Israël de ses citoyens à double nationalité dans la poursuite des sanglants objectifs de sa politique étrangère. L’usage par le Mossad de vrais passeports fournis par quatre nations européennes souveraines à leurs citoyens dans le but d’assassiner un Palestinien dans un hôtel de Dubaï soulève la question de savoir à qui les citoyens israéliens à « double » nationalité doivent vraiment allégeance et jusqu’où ils veulent aller en défendant ou en prônant les assassinats israéliens à l’étranger."
Maintenant, écoutez ce Cooper emblématique de la mentalité impérialiste britannique reconvertie en impérialisme européen : "Le rêve d’un état Européen est une relique d’un autre âge. Il est fondé sur l’idée que les États-nations sont fondamentalement dangereux et que la seule façon de mater l’anarchie des nations c’est d’imposer une hégémonie sur l’ensemble." Si ce n'est pas assez clair, vous avez en prime un condensé de pensée impérialiste britannique : [l’Union européenne s’avère] "l’exemple le plus développé d’un État post-moderne, (...) un système d’association sur une base volontaire, plutôt qu’une subordination d’États à un pouvoir central." Cette conception orwellienne implique "la sécurité fondée sur la transparence, l’ouverture mutuelle, l’interdépendance et la vulnérabilité mutuelle."
Problème : L'Europe postmoderne selon le gourou Cooper, porte-parole des intérêts impérialistes européens promus par les financiers de l'Empire britannique, se trouvera rapidement en confrontation avec les intérêts seulement modernes (les désuets États-nations), voire pré-modernes (les sauvages États décolonisés et dominés). C'est typiquement ce qui se produit avec la Palestine. Ce pourrait être le cas des pays recomposés et décomposés d'Afrique. Que propose notre libéral-impérialiste sauce Commonwealth ou parfum Buckingham? "S’habituer à l’idée du double standard. Entre nous, nous fonctionnons sur la base de lois et de sécurité coopérative. Mais quand nous traitons avec des États plus archaïques à l’extérieur du continent postmoderne de l’Europe, nous devons revenir aux méthodes plus dures de l’ère de jadis : la force, l’attaque préventive, la ruse, bref, tout ce qui est requis pour s’occuper de ceux qui vivent encore dans la guerre de ‘tous contre tous’ du XIXe siècle."
Mais encore? "[Entre nous] nous respectons la loi. Mais quand nous agissons dans la jungle, nous devons utiliser la loi de la jungle." Cette conception irrationnelle et inconséquente entraîne une conséquence que l'on pourra nommer néo-conservatrice : "On ne peut pas traiter Saddam Hussein comme on traite son voisin. Si on a un problème avec la France ou l’Allemagne, on négocie. Mais il y a des dirigeants avec lesquels on ne peut pas négocier. »
Tiens? Mais c'est typiquement le comportement que manifestent jusqu'à la bêtise les Israéliens à l'encontre des Palestiniens? Ne serait-ce pas le dégât collatéral qui est arrivé à Mahmoud, sombrement liquidé dans une chambre de palace à Dubaï? Les Israéliens sont l'émanation extra-occidentale de la conception impérialiste coopérative développée par l'impérialiste Cooper. On ne cesse de nous rabâcher jusqu'à la nausée qu'Israël pourrait rejoindre l'Union européenne. L'honnête Premier ministre italien Berlusconi a pu entonner son refrain favori sur ce point : non pas d'offrir des femmes fatales aux officiels israéliens, mais d'accueillir Israël au sein de l'Union européenne. Les choses sont claires?
L'État bizarre d'Israël s'explique : il correspond à la forme impérialiste telle que la développe Cooper, coincée entre les deux références fétiches de Cooper, le droit procédurier d'un Grotius et l'autoritarisme étatique d'un Hobbes. Un mélange entre l'approche de la Compagnie des Indes hollandaise et la différence de la Compagnie des Indes britannique? L'impérialisme d'Israël s'explique : il correspond à la nouvelle forme que recherche l'Empire britannique comme resucée de son aventure postcolonisatrice à bout de soufre. Après la décolonisation politique et la postcolonisation économique, il est temps de (re)lancer la poursuite échevelée de l'impérialisme financier sur de nouvelles bases, un impérialisme affublé du qualificatif de coopératif et fondé sur le droit du plus fort.
Derrière la sophistication postmoderniste, juridique et sécuritaire, rien de nouveau sous le soleil : Cooper repompe les fondements de l'Empire romain (et de ses ancêtres). Que dit Cooper quand il s'adresse à la Trilatérale en 2000? Il propose un partage entre les élites européennes et américaines. Par ailleurs, Cooper désigne la forme fédérale de l'État-nation américain comme l'ennemi véritable de l'impérialisme coopératif de l'Union européenne. Il est où l'impérialisme américain? La domination américaine serait-elle une domination d'État-nation incompatible avec l'impérialisme? Le soutien aveugle et scandaleux des États-Unis à l'égard d'Israël révélerait-il que l'impérialisme américain est d'obédience britannique (confédérée) et parasite les institutions américaines? Israël est la structure satrapique correspondant à la forme politique qu'attend et conçoit l'Empire britannique, qui se cherchait un antre et qui a trouvé un refuge doré dans lequel s'abriter : les États-nations d'Occident. Dans cette sphère, Israël est la satrapie qui joue le rôle de l'émissaire du Proche-Orient.
Israël est une satrapie de l'Union européenne, qui empeste la mentalité de l'Empire britannique. Cooper théorise longuement sur les zones d'ordre opposées aux zones de chaos. Non seulement l'affrontement sans fin (et sans frein) entre la Palestine et Israël incarne cette opposition, mais l'adage diviser pour régner est l'adage qui gouverne les empires. Israël est utilisé par les factions financières comme l'éternelle pompe de discorde chargée de semer la zizanie dans cette région hautement stratégique depuis les accords de Sykes-Picot.
Quand Israël le délégué satrapique commet un incident diplomatique majeur contre plusieurs États souverains d'Europe (et du Commonwealth!) et qu'il demeure impuni, il importe de noter que c'est le signe, non de la domination classique de l'État d'Israël, mais de la forme mutante et satrapique d'Israël au service des factions et en lutte contre les nations. Israël est le fer de lance régional (dans une région stratégique) de l'impérialisme européen de férule britannique. Israël est intouchable parce qu'il suit l'agenda du chaos des factions : détruire les États-nations pour retirer les marrons du feu. Incriminer l'État-nation fédéral des États-Unis est une diversion contre-productive. Au mieux, il convient d'incriminer les factions confédéréss des États-Unis, dont le centre se situe entre Chicago et Wall Street. Confédérés à l'appellation explicite, qui sont le prolongement allié des factions de l'Empire britannique. Dans ce jeu en réseau, qui est détruit en premier lieu? La marionnettes Israël.
C'est ce que le sociologue Petras fait mine de ne pas voir et c'est en quoi nous pouvons lui reprocher de ne pas diffuser un message contestataire, mais un script brouillé et mal décodé, en trahissant les idéaux de ceux qui prétendent lutter contre les injustices d'Israël. Remonte à la cause au lieu de t'en tenir à la clause! Il est légitime de dénoncer les crimes d'Israël. Si l'on veut vraiment empêcher Israël de poursuivre son action dévastatrice et sanguinaire, à Gaza et ailleurs, il convient d'identifier son mode de fonctionnement, en particulier sa mentalité. Il convient de désamorcer le jeu des factions et de ne pas réduire la problématique à des querelles de nations.

Publié le 1er mars 2010 avec l'aimable autorisation de l'auteur

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Source : Au cours du réel
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