Ces trois liens indiquent la
raison si peu explicitée pour
laquelle les peuples de la région du
Proche-Orient ne connaissent pas la
paix depuis un siècle : pas à cause
de l'existence d'Israël ne tant que
nouvel Etat artificiel et soutenu
par l'Occident, mais à cause des
accords de Sykes-Picot (et de la
mentalité rémanente qui en découle).
La création d'Israël pour des motifs
humanitaires et moraux (prendre la
terre d'un peuple autochtone
d'Orient pour sauver des
persécutions des communautés
religieuses disparates souvent
d'Occident) rentre dans cette
intention diplomatique de
déstabiliser diablement la région,
le fameux "diviser pour régner" qui
commence par instiller des
perturbations légères et qui
aujourd'hui, par temps de
désintégration systémique, finit en
franche politique du chaos,
notamment en Libye.
Justement, pour revenir au martyr de
la Libye, les Russe et les Chinois
s'opposent pour des motifs
stratégiques à la colonisation
violente de la Syrie sur le modèle
de la Libye. Les aventuriers qui ont
encouragé l'invasion de la Libye
sont tombés sur un os : les tribus
libyennes résisteront de manière
héroïque à tout colonialisme,
surtout que cette invasion s'est
produite selon un mode opératoire
mensonger ((l'infecte ingérence
démocratique) et que la manipulation
grossière est aujourd'hui éventée
(tellement éventée que même les
tribus autour de Benghazi favorables
au départ au CNT se montrent
aujourd'hui opposées au même CNT,
notamment les Obeidi, mécontents que
leur représentant le général Younès
ait été égorgé par les clans des
islamistes proches ou membres d'al
Quaeda). Les Russes et les Chinois
ne se sont pas opposés à l'invasion
de la Syrie pour des motifs
humanitaires, mais parce que la
démantèlement de ce pays embraserait
cette région stratégique de manière
inquiétante.
C'est ce qu'attendent les
agglomérats qui constituent le
disparate et en chute libre Empire
britannique, mais les Russes et les
Chinois nourrissent des projets de
construction, pas de destruction. Au
passage, on apprend que l'Intifada
palestinienne aurait fait 7407 morts
depuis 2001. Depuis six mois, depuis
février 2011, combien l'OTAN et le
CNT son représentant dégénéré et
illégitime de Libye ont-ils tué de
personnes en Libye? 30 000 selon
leurs chiffres révisés et truqués?
50 000 comme ils l'avaient avoué fin
août, juste après le massacre de
Tripoli? Sans doute beaucoup plus si
l'on se souvient du modèle irakien,
des mensonges et de la propagande
qui ont accompagné cette autre
aventure coloniale, qui nous
reviendra en vengeance d'ici
quelques siècles.
En particulier, je suis bouleversé
par le martyr de Syrte, qui subit
dans l'indifférence générale de la
soi-disant communauté internationale
démocratique le même sort abject que
Fallouja en Irak : ville rasée,
ville là encore victime de
propagande. Toujours est-il que le
cas de Syrte, le cas libyen, le cas
syrien, le cas palestinien relèvent
de cette stratégie issue des accords
de Sykes-Picot et que l'on peut
résumer comme suit : diviser pour
régner, slogan qui dans la gradation
de son processus discontinu se
termine en ce moment en politique du
chaos brutal et massif. Allez savoir
pourquoi, les Russes et les Chinois
ne sont plus d'accord avec les
visées de l'Empire britannique (et
de son principal représentant dans
les Etats-nations, les Etats-Unis).
La haine rance qui s'est agglutinée,
souvent à juste titre contre Israël
ces dix dernières années, est
inextinguible. Quand le rapport de
force s'inversera, je redoute de
terribles règlements de comptes, et
pas contre le peuple libyen, pas
seulement de la part des martyrs de
Syrte. Valeureux combattants,
hérauts des temps futurs. L'Empire
britannique se tapissait derrière
les accords de Sykes-Picot, à
l'époque où il existait de manière
politique et officielle. Maintenant
que son existence oscille entre
suprématie commerciale, financière
et diplomatie du Commonwealth, dans
le secret et le caché, maintenant
que son colonialisme politique s'est
mué en néo-colonialisme économique,
sur le modèle de la Françafrique
tant décrié, mais à une échelle
supérieure (au point que les
intérêts français sont sous la coupe
des intérêts britanniques, à
l'exemple d'un Bolloré), l'Empire
britannique intervient comme lors du
véto onusien que la Russie et la
Chine opposent de manière
exceptionnelle aux tentatives de
déstabilisation des membres de
l'OTAN en Syrie, qui subvertissent
l'intervention militaire coloniale
et l'occupation précaire via la
stratégie, significative de leur
faiblesse éplorée d'impérialistes à
bout de souffle, des mercenaires
officiels (en Libye, les mercenaires
islamistes servent de chair à
canons, mais ce sont des mercenaires
de l'OTAN au sol qui effectuent la
vraie besogne terrestre, en
concertation avec l'aviation
atlantiste).
Le Foreign Office est la caisse de
résonance des factions financières
qui composent cet Empire déclinant
quoique redoutable, non que l'Empire
britannique représente le peuple
britannique, mais qu'il se sert du
ministère qui fut le porte-parole
attitré de la diplomatie britannique
et qui obéit aujourd'hui à deux
casquettes : représentant officiel
de l'Etat-nation de la
Grande-Bretagne et représentant
officieux de l'Empire britannique
qui n'existe plus politiquement et
officiellement. C'est en qualité de
représentant de l'Empire britannique
dénié que le Foreign Office
intervient quand il impulse la
politique diplomatique mondialiste
et internationale, c'est-à-dire
quand il est repris par les
principales diplomaties et
chancelleries occidentales, en
particulier par les Etats-Unis.
L'Etat-nation des Etats-Unis se
trouve aujourd'hui sous la férule de
l'Empire britannique (surtout avec
Obama le Président de Soros si l'on
ose ce raccourci) et de ce fait,
loin de figurer l'impérialisme
américain issu du peuple américain
et de l'Etat américain, la
diplomatie américaine suit les
ordres de la diplomatie britannique.
Encore une preuve avec cette
intervention où l'on voit le chef de
la diplomatie d'un Etat-nation
européen en crise autant financière
que politique dicter ses ordres au
monde et s'offusquer de l'opposition
de deux pays émergents. Pour ceux
qui en doutent, la réalité de
l'Empire britannique apparaît ici :
dans cette opposition conjointe de
la Chine et de la Russie à
l'ingérence démocratique en Syrie,
suite à la guerre colonialiste de
Libye maquillée en guerre
d'ingérence démocratique. Enfin, cet
Empire britannique montre une
nouvelle fois son empreinte cachée
avec la question palestinienne. Non
seulement l'Empire britannique se
trouve derrière les troubles
incessants avec la déclaration
Balfour et les accords de
Sykes-Picot, mais encore on comprend
pourquoi la paix n'interviendra
jamais dans cette région : parce que
l'émissaire actuel du Quartette, un
certain Tony Blair, intervient en
qualité d'ambassadeur pour la paix,
en continuation du travail d'un
Balfour justement.
Pour le compte de qui? Blair
travaillait avec le clan Kadhafi
dans les années 2000 avant que
l'Etat de Grande-Bretagne ne
participe à l'intervention militaire
tous azimuts au nom de la démocratie
(pas seulement dans les airs comme
indiqué selon la résolution de
l'ONU). Cette volte-face duplice en
dit long sur la mentalité tortueuse
de notre émissaire pour la paix : il
construit la paix en Palestine comme
en Libye. Dans les deux cas, notre
homme de paix s'applique à ce que
les accords de Sykes-Picot demeurent
efficients : il s'agit d'empêcher à
jamais toute résolution diplomatique
et politique d'un problème et de
précipiter en lieu et place les
conflits incessants et le chaos
constructeur. Qui est mentionnée
comme la chef de la diplomatie
européenne? Qui travaille en lien
avec Tony Blair l'émissaire
occidental de bonne volonté pour la
paix?
La baronne Ashton est une autre
figure patentée de l'Empire
britannique. autant dire qu'Ashton
la Britannique travaille avec Blair
le Britannique pour composer la paix
entre Israël et la Palestine.
Faut-il s'étonner qu'aucune paix
n'intervienne et qu'au contraire la
région s'embrase, surtout à cette
période d'effondrement de l'Empire
britannique, ce qui accroît encore
le besoin de déstabilisation et de
politique du chaos? Inutile de
préciser que l'Empire britannique
montre son emprise sur l'Union
européenne, ni que le Quartette
comprend l'Union européenne parmi
ses membres. Blanc bonnet et bonnet
blanc se rencontrent pour discuter
de paix...
Et après on s'étonne que les
Palestiniens reprochent à Blair de
trop composer avec les Israéliens au
point de reprendre leur vocabulaire?
Que ne comprend-on que la domination
et l'impunité d'Israël ne
proviennent pas de la faculté de
domination inexplicable de ce petit
État, de ce petit peuple, quand bien
même il compterait sur des
ramifications idéologiques
puissantes - avec l'idéologie
internationale sioniste. Mais que
c'est l'Empire britannique qui
depuis les débuts du sionisme
s'en sert comme d'un outil de
déstabilisation, notamment dans la
région. Le ventriloque Blair joue le
jeu des Israéliens tant que ce parti
tend à accroître le chaos dans la
région. Et c'est ce qui se produit :
le chaos s'accroît dans la région.
Blair, loin de faillir à sa
mission pour la paix, attise la
guerre au Proche-Orient.
et ce sont les Israéliens qui se
trouvent haïs et discrédités, ce
qu'ils méritent sans nul doute,
en particulier le parti de sionistes
extrémistes qui sont au pouvoir en
ce moment en Israël avec la figure
de l'extrémiste Netayahou. A qui
profite le crime? Aux
Israéliens? Eux qui sont tant haïs
et affaiblis? Le crime profite à
leurs contrôleurs (y compris plutôt
aux Saoudiens) les Britanniques,
dont les intérêts stratégiques et
financiers se trouvent confortés par
la politique de chaos d'Israël et
par la montée de ce chaos notamment
en Libye et en Syrie. Pendant ce
temps, l'allié stratégique de
l'Empire britannique dans la région,
l'Arabie saoudite, continue à
recruter et à envoyer les
mercenaires d'al Quaeda pour attiser
les guerres civiles. Et toute la
manipulation est supervisée par
l'inénarrable Blair, menteur patenté
dans l'affaire irakienne et qui joue
dans le jeu israélo-palestinien le
même refrain qu'avec Kadhafi : je
mens, je souris, je tue.
Comment sortir de ce jeu sordide et
dangereux, qui détruira les peuples,
et pas seulement ceux de la région
du Proche-Orient? Ne comptons pas
sur l'Empire britannique pour
changer la stratégie de tout Empire
: diviser pour régner; à l'heure où
son hégémonie s'effondre, il se
radicalise, tel la bête blessée.
Mais parmi le Quartette dont Blair
est le représentant émérite, qui
compte-t-on? Outre l'UE, l'ONU et
les Etats-Unis, trois représentants
de l'Empire britannique, les Russes.
Je sais bien que pendant la
perestroika ultralibérale
présentée comme avènement de la
démocratie et de la fin de
l'histoire, en particulier sous
l'ineffable Elstine, l'ancien Union
soviétique a implosé et s'est
libéralisée au point qu'elle est
devenue une annexe privilégiée de
l'Empire britannique. Résultat :
l'éclosion d'une caste de très
riches, les fameux oligarques, en
lien avec la City, et de beaucoup de
pauvres croissants, avec notamment
l'effondrement de l'espérance de
vie.
Depuis quelques années, avec
l'avènement de Poutine notamment, le
niveau de vie des Russes s'améliore.
Sans idéaliser l'action politique de
Poutine, le grand événement de ces
dernières années, depuis
l'officialisation de la Grande
Crise, c'est le rapprochement entre
la Russie et la Chine, avec, à
l'intérieur du modèle russe, la
réconciliation spectaculaire entre
Medvedev, qui passait un temps pour
pro-britannique, et Poutine, qui
symbolise le retour d'un certain
nationalisme russe. Dans le
Quartette, l'action de la Russie
sera à surveiller, car la Russie
s'est associée par de nombreux
projets avec la Chine. Je pense
notamment au développement tous
azimuts de la région pacifique, qui
a besoin de deux locomotives comme
la Chine et la Russie pour relancer
le développement humain.
Dans cette histoire de main
britannique et d'opposition
pacifique à l'atlantisme
impérialiste en dégringolade, la
bonne annonce pour le Moyen-Orient
ne se situe pas dans la résistance
acharnée et chaotique des Libyens
contre l'invasion colonialiste de
l'OTAN (et derrière, de l'Empire
britannique, symbolisé par exemple
par sir Mark Allen ou lord Jacob
Rothschild), mais dans la
coopération stratégique et politique
entre la Russie emmenée par Poutine
et la Chine avide de quitter son
statut d'esclave favorisé du
libéralisme. C'est le seul moyen
d'éradiquer le chaos instillé par
l'Empire britannique : qu'une
puissance alternative émerge et
contrecarre la destruction
impérialiste mettant en danger la
pérennité humaine dans les siècles à
venir. Non seulement le
développement transpacifique est
bénéfique pour ces peuples du
Pacifique, mais encore c'est le
meilleur moyen pour la zone
transtlantique de s'en sortir.
L'Occident en pleine déconfiture (de
phase impérialiste terminale), mais
aussi l'Afrique colonisée et
martyrisée, singulièrement ces pays
autour de l'emblématique Palestine -
dont la Libye - dont Syrte.
Publié le 12
octobre 2011 avec l'aimable
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