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Le Matin
DZ
Un Français dans les
geôles israéliennes
Keltoum Staali
Salah Hamouri
Mardi 28 juillet 2009
Depuis plusieurs mois un comité national de soutien à Salah
Hamouri, jeune franco-palestinien de vingt-quatre ans, s'est
constitué en France autour de Jean-Claude Lefort, ancien député
communiste, pour exiger du président Nicolas Sarkozy, qu'il
mette en oeuvre l'engagement tonitruant qu'il a pris
publiquement d'aller chercher les Français en difficultés à
l'étranger, où qu'ils se trouvent et quoi qu'ils aient fait.On
se souvient de l'affaire de l'Arche de Zoé pour laquelle il
s'était démené à grand renfort médiatique et avait finalement
obtenu l'extradition des membres de l'association française
condamnés par un tribunal tchadien. Salah Hamouri, arrêté en
mars 2005, entame sa cinquième année de détention dans la
prison de Gilboa, au nord d'Israël. Etudiant en sociologie, il a
été condamné par un tribunal militaire pour avoir eu l'intention
de tuer un rabbin extrémiste. Au bout de trois ans de détention
préventive et de vingt-six audiences, aucune preuve matérielle
n'a pu être fournie par ses accusateurs. Malgré cette
absence de preuve et de témoignage direct, le tribunal militaire
l'a condamné lourdement à sept ans de prison. Le 27 juillet,
Salah s'est vu refuser sa demande de remise de peine, alors
qu'il en a effectué les deux tiers. Et ce, malgré les nombreuses
démarches initiées par des citoyens et élus français qui ont
appelé à sa libération. Ce mouvement de sympathie, conduit par
Denise Hamouri, sa mère, a œuvré inlassablement afin d'obtenir
que cette dernière soit reçue par le président au même titre que
les parents du soldat franco-israélien, Gilad Shalit, lesquels
ont été reçus plusieurs fois déjà par le président en personne.
Mais Monsieur Sarkozy s'est bien gardé de recevoir Madame
Hamouri. De guerre lasse, elle a fini par obtenir une audience
auprès d'un de ses conseillers après de multiples démarches du
comité de soutien à Salah, parrainé par Stéphane Hessel. Salah
continuera donc de croupir en prison, pour rien. Il est
vrai qu'il demandait une libération sans conditions. Il s'est
refusé à présenter des regrets et excuses. Il a refusé toute
idée d'extradition vers la France car cela signifierait pour lui
l'interdiction définitive de revenir en Palestine. C'est
sans doute son attachement à défendre le droit à un Etat
palestinien et son refus de l'occupation qui font de ce jeune
homme un élément dangereux pour Israël. Comme lui, des milliers
de jeunes palestiniens, parfois mineurs sont enfermés dans les
prisons israéliennes, dans des conditions épouvantables et au
mépris du droit. Dernièrement ils ont dû observer plusieurs
journées de grève de la faim pour protester contre le port d'un
uniforme orange comme celui de Guantanamo de sinistre
mémoire, qu'on voulait leur imposer. Il faut dire enfin,
que les remises de peine sont rarement accordées aux prisonniers
politiques. Le cas de Salah Hamouri est emblématique car il
souligne les contradictions de l'Etat français dont les
dirigeants montent au créneau pour obtenir la libération du
caporal Shalit,qui, après tout est un militaire enlevé dans le
cadre de ses missions, mais restent muets face à l'enferment
d'un civil qui n'a rien à se reprocher. Un dossier d'accusation
vide, un tribunal militaire illégal car en position d'occupation
. Cette injustice flagrante, des dizaines de personnalités et
d'élus français la condamnent fermement et sont déterminés
à continuer à exiger du président français qu'il cesse de
couvrir les crimes d'Israël en se rendant complice, par son
silence et son soutien, d'une violation permanente des règles du
droit international.
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Publié le 30 juillet 2009
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