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LE SOMMET ARABE S'EST OUVERT HIER À DAMAS
A la recherche de l'unité perdue
Karim Mohsen
30 mars 2008 La moitié des
souverains et chefs d’Etat arabes brillaient, hier, par leur
absence à l'ouverture de la 20e session ordinaire du Sommet
arabe. Les dirigeants arabes présents hier dans
la grande salle de conférences de Damas faisaient montre d’un
optimisme à tout le moins formaliste qui cachait mal la réalité
des relations, le moins qui puisse être dit, incohérentes entre
les 22 pays arabes. Cela ne date pas d’aujourd’hui et les pays
arabes se sont, souvent, laissés entraîner dans des batailles
qui n’étaient pas les leurs.
Contrairement à ce qu’avançait un diplomate présent dans la
capitale syrienne, le succès du Sommet arabe ne se mesure pas au
fait qu’il se tient à la date et au lieu dits, mais par la
présence de l’ensemble des membres de la «famille» arabe
à même de donner aux décisions des souverains et chefs d’Etat
arabes la portée et le crédit nécessaires pour leur prise en
compte par les partenaires des pays arabes.
Outre l’absence remarquée d’un certain nombre de souverains et
chefs d’Etat, le Sommet de Damas est marqué par la crise du
Liban dont l’ombre planera sur les travaux de la 20e session
ordinaire arabe.
Le président syrien, Bashar Al Assad, lors de son allocution
d’ouverture est revenu, d’emblée, sur la crise libanaise
apportant une mise au point en déclarant: «Je voudrais faire
une mise au point sur ce qui se dit à propos d’une ingérence
syrienne au Liban.
C’est le contraire qui est vrai car des pressions sont exercées
sur la Syrie depuis plus d’un an pour qu’elle s’ingère dans les
affaires internes du Liban mais nous avons refusé de le faire».
Et le président syrien d’affirmer: «La clef d’un règlement
est aux mains des Libanais eux-mêmes».
Vendredi, à la veille du Sommet de Damas, le Premier ministre
libanais, Fouad Siniora, avait de nouveau accusé la Syrie de
jouer «un rôle prépondérant» selon lui, dans le blocage
politique qui empêche, depuis septembre, l’élection d’un
président de la République, dont le poste est vacant depuis le
24 novembre et la fin du mandat du président Emile Lahoud,
réputé proche de Damas.
De son côté, toujours à propos du Liban, le secrétaire général
de la Ligue arabe, Amr Moussa, a indiqué qu’«il poursuivra
dans les semaines à venir» sa médiation pour trouver une
issue à la crise politique libanaise, mettant en exergue
l’importance d’élire le général Michel Sleiman, sur le nom
duquel le consensus existe entre la majorité parlementaire et
l’opposition.
«L’élection d’un président de la République au Liban (...) et
l’entente entre les deux pays voisins et frères, la Syrie et le
Liban, sont essentielles pour le retour du calme et la stabilité
dans la région», a affirmé, par ailleurs, M.Moussa, estimant
d’autre part que «l’initiative arabe a fait des progrès (...)
suffisants pour l’élection d’un président au Liban».
La veille des travaux du Sommet, le chef de la diplomatie
syrienne, Walid Mouallem, est encore revenu, devant la presse,
sur le rôle des Etats-Unis dans la division actuelle, selon lui,
des pays arabes indiquant: «Les Etats-Unis ont tout fait pour
empêcher la tenue du Sommet, mais ils ont échoué car demain nous
allons avoir un Sommet très réussi».
«Leur but est de diviser les Arabes» insiste-t-il,
ajoutant: «Je demande aux frères libanais de cesser de faire
porter aux autres la responsabilité de leurs problèmes». Le
deuxième point qui retient l’attention du Sommet de Damas reste
le dossier palestinien sur lequel existe, du moins, un consensus
arabe.
De fait, Damas va réitérer la position du 19e Sommet tenu à
Riyadh l’an dernier qui avait réaffirmé que l’initiative de paix
lancée à Beyrouth, en 2002, restait le cadre «essentiel»
et «unique» pour un règlement juste et global du conflit
arabo-israélien.
Cette initiative exige d’Israël le retrait total de tous les
territoires occupés depuis 1967 et l’établissement d’un Etat
palestinien souverain, rappelle-t-on. Dans son discours
d’ouverture, M.Assad avait appelé les Arabes à «briser»
le blocus israélien de Ghaza indiquant: «Nous appelons à
briser immédiatement le blocus imposé à Ghaza, d’abord par les
pays arabes puis les autres». Israël impose un blocus à la
bande de Ghaza depuis la mi-janvier dans le cadre de sa riposte
à des tirs de roquettes palestiniennes sur le sud d’Israël,
rappelle-t-on.
Les situations prévalant en Irak, au Soudan, en Somalie et dans
le Golan syrien notamment, figurent à l’ordre du jour du Sommet,
ainsi que les questions liées à l’action arabe commune d’ordres
politique, économique, social, sécuritaire, juridique et
financier.
Par ailleurs, le Sommet de Damas passera en revue les relations
arabes avec les ensembles internationaux et régionaux, de même
que sera examinée la réhabilitation de la langue arabe.
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de reproduction et de diffusion réservés © L'Expression
Publié le 30 mars 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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