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L'EXPRESSIONDZ.COM
Chaos
dans la bande de Ghaza
Karim Mohsen

Photo CPI
20 mai 2007 Combats
interpalestiniens, raids soutenus israéliens, la bande de Ghaza
est plongée dans l’effroi depuis jeudi. C’est
le chaos total dans la bande de Ghaza où les combats entre les éléments
du mouvement islamiste Hamas, et du Fatah, débutés le 11 mai, se
poursuivaient hier encore, au moment où Israël a choisi ces
circonstances pour entamer une série de raids contre ce
territoire palestinien, sous prétexte de répondre aux tirs de
roquettes contre la ville de Sredot au nord d’Israël. Mais
c’est la guerre que se livrent les frères ennemis palestiniens
qui suscite inquiétudes et interrogations. Cela d’autant plus
que rien, absolument rien, ne justifie ces combats fratricides
quand la priorité devait rester à la résistance contre
l’occupation et la libération des territoires palestiniens.
Personne ne peut comprendre ce qui est, et reste au demeurant, une
lutte pour le pouvoir quand l’important est d’abord de libérer
la bande de Ghaza et la Cisjordanie de la tutelle israélienne et
de récupérer Jérusalem-Est annexé par l’Etat hébreu. Quelle
priorité se sont donc tracés les responsables politiques
palestiniens, singulièrement ceux du Hamas, alors que l’heure
devait être à l’unité et à la solidarité pour donner aux
Palestiniens de recouvrer leurs droits sur leurs territoires afin
d’ériger leur Etat indépendant avec sa capitale Jérusalem-Est.
En réalité c’est celle-là la seule primauté qui doit, qui
aurait dû être celle des Palestiniens alors qu’ils se donnent
aujourd’hui en spectacle à une communauté internationale
abasourdie par ce qui se passe aujourd’hui dans la bande de
Ghaza. Après plusieurs trêves qui n’ont tenu que le temps
qu’il a fallu pour les annoncer, Ghazi Hamad, porte-parole du
Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, a déclaré, hier, qu’un
nouvel accord de cessez-le-feu a été conclu entre les deux
parties indiquant: «Le Hamas et le Fatah ont conclu un accord
de cessez-le-feu avec l’aide d’une médiation des factions
palestiniennes et de la délégation égyptienne à partir de
15h00 aujourd’hui (12 heures GMT hier)». Cet accord prévoit
que les «hommes armés se retirent des tours (d’habitations
où ils sont postés) et des rues, lèvent les barrages et relâchent
les otages des deux côtés à partir de 16h00», a-t-il précisé.
Cet accord a été confirmé, peu après, par le porte-parole du
Fatah, Abdel Hakim Awad, qui a insisté sur la «priorité de
(le) respecter pour ramener le calme». Cet accord pour une
nouvelle trêve est le cinquième intervenu entre les deux
mouvements depuis le 11 mai début des affrontement
interpalestiniens. Entre-temps, l’armée israélienne
poursuivait ses raids hier sur la bande de Ghaza en riposte aux
tirs de roquettes sur le territoire israélien qui n’ont fait ni
dégâts ni victimes. Dans une déclaration à la presse,
l’ambassadeur d’Israël à Washington, Sallai Meridor -faisant
référence aux derniers raids de l’armée israélienne à Ghaza-
a indiqué: «Notre réponse a, jusque-là, été très mesurée»
alors que ces raids ont déjà fait près de quinze morts depuis
jeudi, et le diplomate israélien d’ajouter: «Mais la
situation est très volatile et la tendance très négative, ce
qui pourrait nécessiter d’autres actions dans l’avenir.»
Ainsi, Israël non seulement occupe des territoires qui ne lui
appartiennent pas, mais se donne le beau rôle en sus de susciter
la fitna entre les deux mouvements de résistance palestiniens en
prenant ostensiblement partie pour l’une des factions en cause.
Mais, c’est la dérive autoritaire du Hamas qui inquiète et
vient à contre-courant des efforts faits, par ailleurs, pour
relancer le processus de paix et partant, la création de l’Etat
palestinien indépendant. Sur ce plan, la situation est plutôt négative
d’autant plus que le plan de paix arabe s’il a suscité de
l’intérêt dans la communauté internationale n’a toujours
pas eu le répondant attendu parmi les responsables israéliens
qui tentent de gagner du temps, tout en donnant l’impression
qu’ils sont ouverts à des discussions avec les Arabes sur le
sujet. Mais à force de tirer sur la corde...C’est que le secrétaire
général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a décliné vendredi
l’offre d’Israël de rencontrer les dirigeants arabes pour
discuter du plan de paix, estimant qu’«il s’agit d’une
ruse que nous avons déjà entendue par le passé». Amr
Moussa a souligné -lors d’une intervention à Amman, au Forum
économique mondial du Moyen-Orient- que «ce qui nous intéresse
(...), c’est une réponse de la partie israélienne concernant
la paix» en référence à l’initiative de paix arabe adoptée
au sommet de Beyrouth (2002) et relancée par le sommet de Riyadh
en mars 2007. Mais ces plans de paix n’auront que peu d’effets
si les Palestiniens eux-mêmes ne se trouvent pas sur la même
longueur d’onde et agissent de concert pour l’intérêt bien
compris du peuple palestinien. Publié avec l'aimable autorisation de l'Expression
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