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L'EXPRESSIONDZ.COM
ISRAËL
BOUCLE LA BANDE DE GHAZA
Un mouroir pour les Palestiniens
Karim Mohsen
Gaza : victimes du
massacre du 15 janvier 2008 (Zeina Biladi)
20 janvier 2008 Mais
où sont donc l’ONU, la communauté internationale et autres
ONG, qui s’agitent partout dans le monde pour un fait anodin, alors
que tout un peuple est menacé de mort ? Israël
agit dans la bande de Ghaza comme s’il a eu carte blanche (de
qui?) de résoudre, à sa manière le contentieux avec les
Palestiniens et singulièrement avec le Hamas retranché dans ce
minuscule territoire palestinien. Prompts à condamner, à
ordonner des «enquêtes indépendantes» l’ONU, la «communauté
internationale» et la kyrielle d’ONG, qui s’agitent
partout dans le monde pour des faits anodins, ne disent mot dès
lors qu’Israël entre en jeu et est concerné par les événements.
L’escalade dans la violence constatée ces derniers jours entre
Israël et le Hamas, n’augure en fait rien de bon pour les
Palestiniens prisonniers dans leurs propres territoires où Israël
décide quasiment de leur vie et de leur mort dans l’indifférence
générale d’une «communauté internationale» qui
regarde pudiquement ailleurs au moment où des Palestiniens désarmés
sont quotidiennement massacrés par l’armée israélienne
d’occupation. Israël qui a multiplié ses raids sur la bande de
Ghaza et même en Cisjordanie, dans la région de Jénine et
Naplouse, a déjà tué plus d’une douzaine de Palestiniens et
faisant plus de 50 blessés parmi la population.
Les actions «d’épuration» d’Israël contre la bande
de Ghaza, bouclée et isolée depuis une dizaine de jours, ont
commencé au lendemain même de la visite du président américain,
George W.Bush, en Israël et à Ramallah, comme si tacitement,
l’Etat hébreu a reçu de la part de l’administration américaine,
le feu vert pour résoudre, à sa manière, le problème de Hamas.
Au vu de ce qui se passe à Ghaza, à la reprise des constructions
de logements dans les colonies juives de Cisjordanie et à Jérusalem-Est,
de la poursuite de l’édification de la barrière de séparation,
du peu de cas que fait l’Etat hébreu du droit et des lois
internationaux, est-il décent, dès lors, de parler de négociations
de paix? Comment est-il possible de tuer dans «l’oeuf»
des négociations qui ne sont prises comme telles que par le côté
palestinien, Israël ne faisant absolument rien ne serait-ce que
pour donner le change? Les implantation sauvages tolérées, la
reprise des constructions dans le quartier arabe de Djebeil Abou
Ghniem à Jérusalem-Est, sont autant d’entraves au processus de
paix que la communauté internationale feint de ne pas voir pour
ne pas avoir à faire pression ou à condamner Israël.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un
communiqué publié dans la nuit de vendredi s’est dit «très
inquiet» des conséquences humanitaires du bouclage de la
bande de Ghaza, appelant à nouveau à «un arrêt immédiat»
des violences dans la région.
M.Ban Ki-moon indique, ainsi, qu’«outre le regain de
violence, la décision d’Israël de fermer les points de passage
avec Ghaza, utilisés pour l’acheminement de l’aide
humanitaire, est particulièrement inquiétante». Mais, le
secrétaire général de l’ONU se garde de condamner comme il se
devait une action qui utilise la faim pour soumettre le peuple
palestinien. Cette impuissance de l’ONU à faire plus que de «s’émouvoir»
des crimes d’Israël dans les territoires palestiniens occupés
est aussi celle de l’OCI, qui demande à l’ONU d’intervenir,
et de la Ligue arabe, qui «condamne» à défaut sans
autre résultat, que celui de mettre en évidence l’incapacité
des Arabes d’agir contre le diktat d’Israël. L’Organisation
de la conférence islamique (OCI, regroupant les 57 pays musulmans
dans le monde) a fait appel hier à l’ONU le pressant de mettre
fin à l’agression israélienne. Dans un communiqué, le secrétaire
général de l’OCI, Ekmeledin Ihsanoglou, invite «le Conseil
de sécurité à assumer ses responsabilités et à agir pour
mettre fin à l’agression continue contre le peuple palestinien
et à lever le bouclage injuste imposé à la bande de Ghaza».
Quand est-ce que le Conseil de sécurité a déjà condamné Israël
pour ses crimes, ayant surtout à son actif d’avoir abandonné
la mission d’enquête confiée à l’ancien président
finlandais, Martti Ahtisaari, pour élucider les massacres de Jénine
en 2002?
Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, de son côté
ne pouvait que faire le constat et sa vive condamnation des raids
et du bouclage de Ghaza par Israël, qui ne font, a contrario, que
confirmer l’impunité dont bénéficie Israël pour ses crimes
contre la population palestinienne. Où sont donc les habituels défenseurs
des droits de l’Homme dont «l’émotion» est à tout
le moins sélective dès lors qu’il s’agit de protéger les
Palestiniens des exactions de l’armée d’occupation israélienne?
Certes, on nous le dit, on nous le répète, on ne presse pas, on
ne condamne pas Israël, qu’il ait tort ou raison.
Aux Palestiniens d’apprendre à mourir silencieusement pour ne
pas avoir à déranger la quiétude de ces communautés bien
pensantes que sont les Nations unies et autres ONG, qui voient le
mal partout sauf en Israël. Droits de
reproduction et de diffusion réservés © L'Expression
Publié le 20 janvier 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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