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IL Y A 40 ANS, LA GUERRE DES SIX-JOURS
Les Palestiniens et l’exil intérieur
Karim Mohsen


Photo info Palestine

6 juin 2007

Quarante ans après la guerre de juin 67, la situation n’a pas évolué d’un iota et les Palestiniens sont toujours à la recherche d’un foyer perdu.

Le conflit palestinien qui s’est ouvert à la fin du XIXe siècle et traversé le XXe -marqué par trois grandes guerres israélo-arabes- n’a connu aucun changement, devenant au XXIe siècle le plus vieux contentieux de tous les temps. Ce dont les Palestiniens, ces exilés dans leurs propres terres, auraient largement préféré se passer de ce triste distinguo. Mais les faits sont là: la question palestinienne est pendante non pas du fait de la guerre des Six-jours, de juin 1967, mais est la résultante d’un partage inique et d’un choix, tout aussi inique, des puissants d’hier comme ceux d’aujourd’hui. 1897 (recherche d’un foyer juif), 1917 (déclaration Balfour sur le foyer juif), 1947 (partage de la Palestine historique, résolution 181 du 29 novembre 1947), 1967 (guerre dite des Six-jours), 1973 (guerre de Ramadhan) sont les dates-clés qui ont jalonné l’histoire tumultueuse ancienne et récente du peuple martyr palestinien. Que ce soit lors des débats sur le partage de la Palestine au Conseil de sécurité en 1947, ou lors des trois guerres qui lui sont consécutives (1948, 1967 et 1973), les Arabes n’ont jamais eu le répondant pour, outre défendre l’intégrité du territoire palestinien d’une part, rallier des pays puissants à leur cause d’autre part (notons qu’en 1947, toutes les grandes puissances de l’époque, USA, Grande-Bretagne, France et...Urss ont voté le partage).
Ce n’est pas sans amertume que le président palestinien, Mahmoud Abbas, déclarait, hier, à l’occasion de la commémoration du 40e anniversaire de la guerre des Six-jours, que «Juin 1967 a été inscrit dans l’Histoire du Proche-Orient et du monde comme une énorme défaite infligée aux Arabes par Israël», M.Abbas a encore dit: «Notre révolte, en dépit de toutes les difficultés, a toutefois été à la hauteur de cette défaite, et nous espérons l’effacer de la mémoire en mettant fin à l’occupation des territoires arabes et palestiniens et en établissant notre Etat indépendant». «Le monde entier convient, à l’unanimité, que la naissance d’un Etat palestinien est une fatalité et y voit un élément fondamental pour la stabilité régionale et internationale et cela n’est pas négligeable», ajoute le président de l’Autorité autonome palestinienne. Il est de fait que le monde arabe, qui a perdu en cette date fatidique de juin 1967 la Cisjordanie, la bande de Ghaza, Jérusalem-Est, le Sinaï égyptien et le Golan syrien, a subi la plus grande humiliation de notre temps. Si le Sinaï a été restitué à l’Egypte après les accords de Camp David de 1979, les territoires palestiniens et le Golan syrien se trouvent toujours sous le joug israélien sans espoir clair de voir la situation évoluer vers le rétablissement des Palestiniens, notamment, dans leurs droits. Or, la judaïsation forcenée des territoires palestiniens -et de Jérusalem-Est singulièrement- entreprise par Israël par l’installation de colonies juives de peuplement a brouillé les cartes et compliqué la situation, singulièrement dans l’optique de l’édification d’un Etat palestinien indépendant cependant clé de voûte d’un plan de paix dirigé par le Quartette (USA, UE, Russie et ONU). A raison, le président Abbas a qualifié juin 1967 de «date noire» pour les Palestiniens affirmant: «Notre peuple et notre nation paient, depuis, un lourd prix pour cette lourde défaite.» D’autre part, le héros de l’Intifadha palestinienne, Mustapha Al Barghouthi a appelé -depuis les geôles israéliennes où il est détenu depuis 2002- au «lancement de la plus vaste campagne populaire possible contre le mur (érigé par Israël en Cisjordanie), la colonisation, la judaïsation de Jérusalem, le blocus et les barrages». Estimant que l’occupation israélienne (des territoires palestiniens) est «la plus abominable et la plus longue dans l’Histoire moderne», il a néanmoins affirmé que sa fin était «inévitable». «C’est l’unique option pour ouvrir la voie à la paix au Proche-Orient», a-t-il assuré. Mustapha Al Barghouthi a encore affirmé, dans un communiqué rendu public, hier, par des militants palestiniens, que «tout projet, accord ou initiative qui ne garantit pas la fin de l’occupation et de la colonisation et ne donne pas à notre peuple une réelle chance d’établir un Etat indépendant et souverain avec Jérusalem comme capitale, restera vain». Encore faut-il que les puissants infléchissent leurs choix et reconnaissent qu’il ne peut y avoir de paix ni de sécurité pour Israël tant que les Palestiniens n’ont pas été rétablis dans leurs droits, singulièrement celui d’édifier leur Etat indépendant. Pour cela, il faudrait qu’Israël applique dans leur intégralité les résolutions 242 de 1967 et 338 de 1973 exigeant toutes deux le retrait «immédiat» et «total» d’Israël des territoires palestiniens et arabes occupés. Quarante ans après l’adoption de la résolution 242 par le Conseil de sécurité de l’ONU, Israël ne donne pas l’impression qu’il soit prêt à se soumettre aux lois internationales. A contrario, la construction du mur de l’apartheid en Cisjordanie, qualifié d’illégal par la Cour internationale de Justice (CIJ, appelée par le Conseil de sécurité à donner un avis), et la construction de nouvelles colonies juives qui défigurent la Cisjordanie, montrent qu’Israël fait tout pour rendre la création d’un Etat palestinien impossible, ou faire pour qu’un tel Etat soit peu fiable. Or, la «communauté internationale» attend toujours des concessions de la part des Palestiniens, mais ne fait aucune tentative pour amener Israël à se conformer au droit international dont les résolutions du Conseil de sécurité en sont l’émanation. A l’automne prochain soixante années seront passées depuis que le dossier palestinien est au-devant de la scène internationale sans qu’apparaissent, pour autant, les solutions que ce cas -à la fois politique et humain- réclame. Aussi, il est grand temps que les puissants reconsidèrent leurs choix et regardent un peu vers ce peuple spolié de ses terres et privé de ses droits, pour que justice soit enfin rendue aux Palestiniens.

 

Publié avec l'aimable autorisation de l'Expression



Source : L'Expression
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