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L'EXPRESSIONDZ.COM
CONFÉRENCE
INTERNATIONALE SUR L’IRAK
Les pays voisins s’engagent à aider Baghdad
Karim Mohsen

Photo 24heures.ch
5
mai 2007 Les volets financier
et sécuritaire ont retenu l’attention des participants de la
conférence de Charm El Cheikh sur l’Irak. Les
représentants de cinquante pays, dont le secrétaire général de
l’ONU, Ban Ki-moon, étaient présents à la station balnéaire
égyptienne dans la perspective d’apporter aide et soutien au
peuple et au gouvernement irakiens dans une situation marquée
autant par les violences quotidiennes que par les difficultés
d’ordre financier et économique auxquelles Baghdad fait face.
De fait, la rencontre de Charm El Cheikh était centrée sur deux
volets, le sécuritaire, étudié hier, et le financier passé en
revue jeudi. Sur ce dernier point un consensus s’est dégagé
portant sur l’allègement de la dette irakienne, évaluée à
quelque 50 milliards de dollars, d’une part, sur l’aide que la
communauté internationale s’est dite prête à apporter à l’Irak,
d’autre part. C’est dans ce contexte qu’a été adopté, à
l’unanimité, le «Contrat international d’objectifs pour
l’Irak (ICI)», projet quinquennal visant à stabiliser le
pays sur les plans politique et économique, selon le représentant
spécial du secrétaire général de l’ONU en Irak, Achraf Qazi.
Celui-ci a indiqué, en effet, que «la résolution pour
soutenir l’Irak et le sortir de sa crise a été adoptée par
acclamation par tous les participants». «Nous savons que
la route est longue et difficile, mais nous savons aussi que le
gouvernement irakien, seul, ne sera pas capable d’y parvenir»
a encore dit M.Qazi qui a ajouté: «La communauté
internationale s’est engagée à soutenir l’Irak dans sa crise».
Intervenant à son tour, le Premier ministre irakien, Nouri
Al-Maliki, tout en se félicitant des décisions prises qui sont,
selon lui, «une démonstration mondiale de soutien à l’Irak»
a estimé, en revanche, qu’«il n’y a pas de progrès économique
sans stabilité sécuritaire. La sécurité et l’économie
doivent bénéficier du même intérêt», appelant «tous
les pays participants à annuler les dettes de l’Irak».
Baghdad a, par ailleurs, posé à ses créanciers l’annulation
de sa dette comme préalable à tout investissement. Même les
gros créanciers de l’Irak, comme l’Arabie Saoudite, se sont
engagés à aider Baghdad, sans pour autant dire s’ils allaient
purement et simplement annuler la dette irakienne comme le demande
avec insistance l’Irak. Il n’en reste pas moins que sur ce
volet Baghdad semble satisfait. Reste, certes, à concrétiser ces
engagements sur le terrain. Hier, se sont ouverts les travaux axés
sur le deuxième point de la conférence de Charm El Cheikh ayant
pour thème la sécurité au moment où la violence continue de
faire des ravages parmi la population. C’est, de fait, un point
récurrent qui est à l’ordre du jour de toutes les conférences
consacrées ces dernières années à l’Irak sans que se dégage
une solution à même de permettre au pays de retrouver sa
stabilité. La présence à cette conférence des chefs de la
diplomatie syrienne, Walid Mouallem, iranienne, Manouchehr Mottaki
et américaine, Condoleezza Rice a donné à cette rencontre une
dimension inusitée. De fait, les discussions, jeudi, en tête à
tête, de Mme Rice avec M.Mouallem, d’une part, un ‘’aparté’’
rapide entre la secrétaire d’Etat américaine et le chef de la
diplomatie iranienne, d’autre part, avaient quelque peu éclipsé
le sujet du jour, la conférence sur l’Irak. De fait, c’est la
première fois qu’un représentant de l’administration Bush
prend langue, de façon quasi officielle, avec ceux de pays vitupérés
par Bush, comme faisant partie selon le président américain de
«l’axe du mal». Certes, la Maison-Blanche a, par la
suite, minimisé ces rencontres, mais, c’est toujours le premier
pas qui compte. Si Washington veut comprendre la Syrie et l’Iran,
il lui faut bien, d’une manière ou d’une autre, leur parler
directement. Ceci dit, la conférence sur la sécurité en Irak
s’est achevée hier par l’engagement des pays voisins de l’Irak,
y compris ceux avec lesquels les relations de l’Irak ne sont pas
au mieux, d’aider à la stabilisation du pays selon le communiqué
rendu public, hier, à l’issue de la conférence. Les
participants «réaffirment (...) l’obligation de tous les
Etats de combattre les activités terroristes et empêcher
l’utilisation par les terroristes de leur territoire pour
fournir, organiser ou lancer des opérations terroristes»
indique le communiqué. «Ils réitèrent en particulier,
d’autre part, leur appel à empêcher le transit de terroristes
et d’armes vers et depuis l’Irak, et soulignent, de nouveau,
l’importance de renforcer la coopération entre l’Irak et ses
pays voisins pour contrôler leurs frontières communes». Les
participants s’engagent, enfin, à respecter «le principe de
non-ingérence dans les affaires internes de l’Irak» et
condamnent «tous les actes de terrorisme sous toutes ses
formes». Auparavant, plaidant pour son pays, le Premier
ministre irakien, Nouri Al-Maliki avait affirmé: «Nous ne
permettrons pas aux organisations terroristes de considérer que
le territoire irakien est un lieu sûr pour elles», ajoutant:
«C’est ce qui nous conduit à appeler les pays de la région
à empêcher les groupes terroristes d’entrer en Irak et
d’obtenir une aide financière ou une attention politique ou médiatique.»
«Soutenir le terrorisme ne sera dans l’intérêt d’aucune
partie», a encore dit M.Maliki, qui souligne: «Ce que
peuvent faire les (pays) frères et amis, c’est nous soutenir de
manière impartiale». L’Irak qui reste la proie de
violences meurtrières quotidiennes a, plus que jamais, besoin de
l’aide que peuvent lui apporter, outre les pays voisins, la
communauté internationale plus particulièrement. Publié avec l'aimable autorisation de l'Expression
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