Interview
Jean
Bricmont à Algeriepatriotique :
«Ni Barack Obama ni les militaires ne
veulent la guerre en Syrie»
Mardi 3 septembre 2013
Algeriepatriotique :
Comment évaluez-vous la situation qui
prévaut en ce moment en Syrie, notamment
avec les menaces de frappes américaines
et le risque d’une guerre totale ?
Jean Bricmont : Je
ne pense pas qu’il y ait un risque de
guerre totale parce que les Russes ne
feront rien, ils ne veulent pas d’une
guerre mondiale, je ne crois pas non
plus que la Syrie ou l’Iran attaqueront
Israël parce qu’ils sont effrayés par
une guerre de cette ampleur. Tout
dépendra évidemment de l’importance des
frappes. Dans l’administration
américaine, il y a différentes
tendances, je crois que ni Obama ni les
militaires ne veulent la guerre. Les
gens qui veulent la guerre, c’est une
alliance entre les Saoudiens comme le
prince Bandar, les néo-conservateurs qui
sont des sionistes radicaux, et ce que
j’appelle les défenseurs des droits de
l’Homme, c'est-à-dire les partisans de
l’ingérence humanitaire, comme Susan
Rice qui est conseillère à la sécurité
nationale pour Obama, ou Samantha Power
qui est l’ambassadrice des Etats-Unis à
l’ONU. Il faut bien se rendre compte que
les Etats-Unis comme la Grande-Bretagne
d’ailleurs ne sont pas homogènes sur
cette question, il y a des divisions et
il faut jouer sur ces divisions. Il y a
aussi une très forte pression, dans
l'autre sens, venant de l’opinion
hostile à la guerre, que l’on peut
constater dans le vote du Parlement
britannique, mais aussi dans les réseaux
sociaux en Amérique, et en France
jusqu’à un certain point. A mon avis,
les jeux ne sont pas encore faits, et il
est possible qu’Obama accepte des
frappes limitées – mais comme les
Syriens sont avertis à l’avance, ils
peuvent peut-être limiter les dégâts.
Les frappes seront faites pour faire des
concessions à la pression pro-guerre à
laquelle Obama est soumis, mais elles
seront limitées à cause de la pression
antiguerre. Cela m’étonnerait qu’il
s’engage dans une guerre totale pour
faire renverser le gouvernement syrien.
L’autre aspect, évidemment, c’est que
les gens qui poussent à la guerre,
principalement les partisans d’Israël,
n’ont pas envie d’une guerre totale qui
renverserait le régime, ce qu’ils
veulent – et je fais référence à un
article très explicite paru dans le New
York Times – c’est que les deux parties
s’entretuent le plus longtemps possible
pour s’affaiblir et diviser la Syrie.
Or, comme il semble que l’armée syrienne
soit en train de gagner contre les
insurgés, au moins en partie, ils
veulent rétablir «l’équilibre», si l’on
peut dire de façon très cynique, de
manière à ce qu’ils continuent à
s’entretuer, pour évidemment affaiblir
le monde arabe, la résistance à Israël.
C’est très cynique comme calcul, mais je
ne pense pas qu’il y ait une volonté des
Etats-Unis de se lancer dans une guerre
totale, et je pense même qu’Obama ainsi
que Dempsey qui est le général en chef
des armées ne veulent pas d’intervention
du tout, mais comme Obama, de façon
stupide, a accepté cette histoire de
ligne rouge avec les armes chimiques et
qu'on peut toujours nous fournir des
«preuves» qu’elles viennent du régime de
Bachar Al-Assad – il s’est mis dans une
situation telle qu'il se trouve coincé à
cause de sa propre rhétorique. Je ne
crois pas du tout qu’il veuille
s’engager dans ce conflit, et cela par
simple prudence, pas par amour pour la
paix, mais il se rend compte que les
guerres sont coûteuses pour les
Etats-Unis et ne leur rapportent rien.
Est-ce que l’empire américain
ainsi que les sociétés capitalistes
occidentales ont besoin d’une guerre
pour pouvoir survivre à leur crise
économique ?
Ils n’ont certainement pas besoin
d’une guerre. Je pense que c’est une
illusion de croire que la guerre est
liée à la crise économique. Les
compagnies occidentales font des profits
magnifiques en Chine et au Vietnam alors
qu’il y a la paix avec ces pays, et ils
n’en faisaient pas du tout quand il y
avait des guerres, des conflits
idéologiques, la guerre froide, etc.
Certes, les guerres sont dues jusqu’à un
certain point à l’impérialisme, mais
c’est une erreur de croire qu’elles sont
dues au capitalisme en tant que tel. Le
capitalisme existant en Chine est
pacifique, toutes les transactions des
capitalistes chinois sont tout à fait
pacifiques. Il peut y avoir des conflits
liés indirectement au commerce, mais en
général le commerce ne joue pas un rôle
majeur pour attiser les guerres. Ce qui
attise les guerres justement, ce sont
les haines ethniques, religieuses, et
dans le cas du Moyen-Orient, une des
sources de conflit est justement la
politique israélienne et la volonté
d’Israël d’affaiblir ses voisins. Mais
cette volonté-là n’a pas de base
économique à proprement parler, elle est
liée à l’idéologie sioniste, et les
capitalistes peuvent parfaitement s’en
passer. Je pense qu’il est important de
faire cette distinction. Si je suis
malade, je ne vais pas me mettre à fumer
et à boire, or, le raisonnement que l’on
fait à propos du capitalisme et des
crises, c’est que quand il y a une
crise, ils vont se mettre à dépenser de
l’argent à la guerre, à détruire les
outils de production, etc. Je ne suis
pas du tout convaincu que c’est le
raisonnement que les capitalistes font
en tant que capitalistes (comme
individus, ils peuvent partager les
passions qui dominent la société, mais
c'est autre chose) et ils n’ont aucun
intérêt à augmenter ce genre de
dépenses. L’économie américaine se
porterait beaucoup mieux si elle coupait
ses dépenses militaires. Les Etats-Unis
pourraient très bien rediriger leur
industrie militaire vers des activités
productives civiles, qui leur
permettrait de développer leur économie.
Ne s’agit-il pas d’une guerre
pour sauvegarder entre autres les
intérêts stratégiques d’Israël ?
C’est compliqué parce qu’il y a aussi
une opposition sunnite-chiite et on ne
peut pas tout ramener à Israël, mais
certainement la pression exercée ici
vient principalement des supporters
d’Israël, qui, je le répète, ne visent
pas nécessairement l’effondrement d’Al-Assad.
Ils ne souhaitent pas la victoire de
Bachar Al-Assad, car sa victoire et
celle de son armée augmenteraient
considérablement son prestige dans le
monde arabe et indirectement celui de
l’Iran, du Hezbollah et de l’axe de la
résistance par rapport à Israël. Et
cela, évidemment, ils n’en veulent à
aucun prix. Je ne suis pas sûr qu’ils
veulent que les rebelles l’emportent,
parce qu’ils ne sont évidemment pas non
plus leurs amis. D’un autre côté, si les
rebelles gagnent, ce sera un tel chaos
en Syrie qu’il faudra très longtemps
avant que la Syrie redevienne un pays
capable de résister à Israël. Tandis que
si l’armée syrienne gagne, elle sera à
la fois entraînée à cause de la guerre
et sera plus ou moins intacte.
Comment analysez-vous le
comportement des médias dominants
occidentaux qui n’hésitent pas à créer
des mensonges pour relayer la propagande
belliciste de l’Occident, même au prix
de leur crédibilité ?
A mon avis, ils se sont mal pris, car
quand je vois les réactions des lecteurs
par exemple sur le site du journal Le
Monde qui fait sans arrêt de la
propagande anti-syrienne, j’ai
l’impression que l’opinion est en train
de changer. Les gens en ont ras-le-bol :
d’abord, parce qu’il y a des difficultés
économiques et là on leur dit qu’on ne
peut rien y faire, et puis, subitement,
quand il s’agit de la Syrie, on leur dit
qu’on va résoudre les problèmes en
bombardant, alors qu’il n’y a pas de
solution pour le chômage, pour les
pensions, pour les écoles, etc. Il y a
un raisonnement de sens commun qui met
en évidence le contraste entre
l’impuissance des gouvernements à faire
quoi que ce soit pour leurs populations
quand il s’agit des désirs de celles-ci,
et l’idée qu’ils vont résoudre par de
simples bombardements – pas par d’autres
méthodes – des problèmes complexes dans
des pays lointains et qui sont mal
connus. Et ça, c’est une idée qui se
répand, et, bien sûr, les médias perdent
leur crédibilité parce qu’ils sont
complètement partisans. Je ne dis pas
qu’il n’existe plus de vrais croyants
qui lisent Le Monde et qui croient ce
qu’ils lisent, mais il y a de plus en
plus de gens sceptiques. Et puis il y a
les réseaux sociaux, Internet, qui
permettent de développer une
contre-information.
Quel rôle peut jouer une
opinion publique occidentale anesthésiée
par le consumérisme et la propagande des
médias ?
D’abord, je ne suis pas convaincu que
les gens sont tétanisés par la
propagande. Quant au consumérisme, je
crois que c’est un faux problème, parce
que les gens connaissent de plus en plus
de difficultés financières et, par
conséquent, consomment de moins en
moins. La seule forme de consumérisme
qui survit, c’est celle des produits bon
marché importés de Chine, mais je ne
pense pas que cela va durer
éternellement. D’autre part, la
propagande de guerre recule. Le vote du
Parlement britannique démontre qu’il y a
eu une pression de la population sur les
élus pour qu’ils votent contre la
guerre, sinon je ne comprends pas
pourquoi il y aurait une majorité contre
la guerre, c’est la première fois que
cela arrive dans un parlement. Il y a
aussi plus de cent représentants au
Congrès américain qui demandent qu’il y
ait une session du Congrès pour
autoriser la guerre ou non. Donc, il y a
des pressions qui se font dans ce sens
et de ce que je sais, les gens
téléphonent à leurs représentants, à
leurs parlementaires, les lignes de
téléphone sont sans arrêt occupées et
ils sont nombreux à faire pression dans
l’opinion publique. Il y a aussi un
sondage du Daily Telegraph qui
révèle que 11% des Britanniques sont
pour la guerre, ce qui est tout à fait
différent que dans le cas de la deuxième
guerre du Golfe.
Quel serait le rôle des
intellectuels engagés comme vous pour
contrer cette offensive et réhabiliter
le rôle de la citoyenneté ?
Notre rôle est de contrer la
désinformation, ce que je fais à mon
niveau depuis des années, et je ne suis
pas le seul, il y en a beaucoup d’autres
qui le font. Je pense que grâce à
Internet et aux réseaux sociaux, nos
opinions arrivent à se répandre mieux
que par les médias dominants qui ne nous
ouvrent jamais leurs colonnes, ou
pratiquement jamais. Le fait qu’il
existe des moyens alternatifs de
répandre des idées par des vidéos, par
des interviews comme avec vous – en
Algérie, je n’ai pas besoin de
convaincre qui que ce soit (rires) –,
c’est très utile parce que cela permet
d'influencer l’opinion. Je pense que
l’opinion change, je le vois à beaucoup
de niveaux en France, où je constate un
sentiment de ras-le-bol basé sur cette
dualité entre un discours où l’on dit
«on va résoudre les problèmes de la
Syrie» et puis un autre où l’on dit «on
ne peut rien faire ici en Europe, tout
dépend des marchés, et patati et
patata». Si l’on peut résoudre des
conflits compliqués, on se demande
pourquoi on ne peut rien faire contre
les marchés financiers.
Assistons-nous à la
continuation de la politique de Georges
W. Bush et des néocolonialistes dans le
cadre de ce qu’on nomme «le choc des
civilisations» ?
Oui, mais avec moins d’enthousiasme.
Je pense qu’Obama n’est pas
enthousiaste, sinon il aurait déjà fait
la guerre depuis longtemps. Je crois
qu’Obama est sous pression, il cède, il
n’est pas capable de dire non et ce
n’est pas très facile parce qu’il y a
son entourage, il y a des décennies
d’endoctrinement aux droits de l’Homme,
au droit d’ingérence humanitaire, etc.
qu’il partage jusqu’à un certain point,
mais déjà sur la Libye, on a vu qu’il a
été forcé par son entourage et par la
décision franco-anglaise d’attaquer.
Quand on dit qu’Obama est un président
faible, je ne suis pas sûr qu’il le soit
davantage que Clinton, par exemple. Le
problème que j’ai avec cette éventuelle
faiblesse, c’est que justement la gauche
au sens du parti démocrate ou bien des
socialistes chez nous, ou même une bonne
partie de l'extrême gauche, n’ont rien
fait pendant des années pour s’opposer
aux guerres, bien au contraire, elles
les ont encouragées. Alors, comme il
vient de ce milieu, il ne peut pas ne
pas tenir compte de l’avis de ce milieu.
Il y a plus de d’opposition à droite,
enfin relativement plus à droite, dans
le parti républicain et peut-être aussi
dans le parti conservateur en
Angleterre, qu’il y en a dans ce qu’on
appelle la gauche modérée. En Belgique,
par exemple, Isabelle Durant, du parti
écolo, appelle à intervenir
militairement. Les Verts hollandais
aussi sont les premiers à vouloir
intervenir. Les Verts allemands, d’après
les sondages, sont les plus favorables à
une intervention militaire, poussés par
Cohn-Bendit. En Allemagne, il n’y a
presque personne qui veut d’une
intervention militaire, sauf les Verts.
Alors, on ne peut pas reprocher à Obama
d’être une version très modérée du
courant dominant de son parti, du
mouvement d’idées dont il fait partie.
Bien sûr, il pourrait être beaucoup plus
ferme, c’est vrai, mais le milieu d’où
il provient, l’environnement dans lequel
il se trouve expliquent beaucoup de
choses. Je ne suis pas d’accord
personnellement pour critiquer
principalement Obama, je pense qu’il
faut critiquer l’environnement et
l’idéologie de cet entourage. C’est
comme Chirac qui a dit un jour que si
l’Iran a une bombe atomique, ce sera
purement dissuasif et que les Iraniens
ne vont jamais l’utiliser en premier. Il
s’est fait attaquer par tout le monde et
personne ne l’a défendu alors que ce
qu’il disait était vrai. Le problème est
justement qu’il n’y a jamais personne
pour défendre les présidents ou les
hommes politiques qui essaient d’être
modérés sur ces questions, alors qu’ils
sont sous pression du côté pro-guerre.
Et il n’y a jamais personne pour
attaquer la pression, c’est ça le
problème. Pour répondre à votre question
concernant le choc des civilisations,
pour moi, ce choc des civilisations est
une arnaque pour inventer un conflit
entre l’Occident et le monde musulman
qui sert surtout Israël. Il n’y a pas de
choc des civilisations à proprement
parler, on n’a pas de choc avec la
Russie ou avec la Chine, on a des
politiques impériales auxquelles
s’opposent la plupart des pays du monde,
mais il n’y a pas de choc réel des
civilisations. Il y a un peu d’agitation
sur l’islam à cause de l’immigration,
mais il n’y a personne ici qui est
réellement contre l’islam ou qui veut
faire la guerre contre l’islam. C’est
purement du fantasme. C’est une façon de
poser en termes civilisationnels le
conflit israélo-palestinien qui est un
simple conflit colonial.
Ne serait-ce pas le moment
d’opter pour un monde multipolaire et de
se débarrasser de l’hégémonie américaine
?
La première chose à faire serait de
libérer l’Europe de la tutelle
américaine, tutelle, d’ailleurs, qui
n’est pas imposée par les Américains
eux-mêmes – ils ne nous occupent pas –,
mais qui est imposée dans nos têtes par
tous les agents de l’américanisme qui
sont dans la Communauté européenne, mais
aussi dans les partis libéraux, de
gauche, y compris les écolos, une
certaine extrême gauche, qui décrivent
l’Amérique comme un pays multiculturel,
non racial, défenseur de la démocratie,
porteur du bien, etc. C’est un problème
parce que c’est ce qu’on nous a mis dans
la tête. Le sionisme est différent.
L’Amérique a une force de séduction, le
sionisme absolument pas. Le sionisme,
c’est uniquement la terreur
intellectuelle qui fait que les gens se
taisent. Personne n’aime Israël ou les
sionistes. L’Amérique, c’est plus
compliqué parce que des gens sont
pro-Américains pour des raisons
idéologiques ou autres – et il y en a de
moins en moins – comme le fait qu’ils
nous ont libérés pendant la guerre.
Les Etats-Unis n’ont-ils pas
usurpé le rôle de l’Union soviétique ?
Oui, bien sûr, c’est l’Union
soviétique qui a porté le plus gros coup
au nazisme. Mais disons que les gens
pensent – mais ce n’est pas mon opinion
– que les Américains nous ont protégés.
Il y a aussi le fait que quand on va aux
Etats-Unis, où j’ai vécu moi-même, il y
a un certain nombre de choses positives
en termes d’organisation, de liberté,
que les gens aiment.
American way of life,
le rêve américain ?
Il n’y a pas que le way of life, il y
a certaines choses que personnellement
j’ai appréciées quand je vivais aux
Etats-Unis. Ce que je déteste chez eux,
c’est leur politique étrangère, mais pas
nécessairement tout ce qui se passe à
l’intérieur. Et donc, je ne suis pas
d’accord avec leur politique étrangère,
et encore moins pour être simplement
leur valet. Avec Israël, c’est
différent. Pratiquement, personne n’aime
Israël, mais personne n’ose en parler à
cause de l’accusation d’antisémitisme,
on est constamment menacé par une épée
de Damoclès.
Que pensez-vous de la
position de non-ingérence de l’Algérie,
qui est une position de principe
fondamentale dans sa politique étrangère
?
Bien sûr, c’est la politique de
l’ensemble du tiers-monde, des pays non
alignés et c’est la politique que je
soutiens, évidemment.
Avez-vous un projet de livre
actuellement ?
Je pense écrire un livre sur la
liberté d’expression qui est en
préparation.
Interview réalisée par Mohsen
Abdelmoumen
Biographie succincte
:
Jean Bricmont est né le 12 avril 1952 à
Uccle, en Belgique. Il est physicien et
essayiste belge. Docteur en sciences, il
est professeur de physique théorique à
l'Université catholique de Louvain et
membre de l'Académie royale de Belgique.
Il a travaillé comme chercheur à
l’université Rutgers puis a enseigné à
l’université de Princeton au New Jersey
(États-Unis). Il a été président de
l'Association française pour
l'information scientifique de 2001 à
2006 et est toujours membre du comité de
son parrainage scientifique (AFIS) et de
sa revue Science et pseudo-sciences.
En septembre 2010, Jean Bricmont préside
le comité scientifique d'un colloque
intitulé «L’esprit d’aventure et le
principe de précaution en sciences et en
art» à l'Académie royale de Belgique.
Le sommaire de Jean Bricmont
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