Opinion
Marine Le Pen et
la Corse
Jean-Guy Talamoni
Jean-Guy
Talamoni
Lundi 19 mars 2012
La visite de Marine Le Pen dans
l’île a été l’occasion, pour un certain
nombre de journaux, de déceler dans son
discours une prétendue main tendue aux
nationalistes corses. En ce qui nous
concerne, nous ne nous livrerons pas à
une analyse des propos de cette
candidate à l’élection présidentielle
française, propos qui nous indifférent
totalement.
L’idéologie véhiculée par le
Front National est radicalement
contraire aux valeurs que nous
défendons. Nous nous situons résolument
pour notre part dans l’héritage du
paolisme, qui, au cœur du XVIIIe siècle,
avait inscrit la tolérance, notamment
religieuse, au premier rang de ses
principes.
Notre nationalisme a toujours
été un nationalisme de résistance, une
démarche de survie de notre peuple et
non de mépris, d’exclusion, ou de rejet
envers les autres.
En ce qui nous concerne, nous
n’avons jamais combattu que ceux qui –
avec leurs armes ou leur argent –
prétendaient faire la loi dans notre
pays. Nous avons toujours accueilli
fraternellement ceux qui venaient
travailler en Corse pour subvenir aux
besoins de leur famille.
Notre démarche est donc aux
antipodes de celle de Jean-Marie et
Marine Le Pen.
C’est la raison pour laquelle
le mouvement national avait interdit le
père de séjour sur la terre de Corse.
Rappelons que ce dernier avait naguère
été contraint de tenir l’une de ses
réunions de campagne dans une salle de
l’aéroport d’Aiacciu, avant de
réembarquer piteusement sous escorte
policière.
Si la fille tente aujourd’hui
d’édulcorer le discours du Front
National, les Corses ne doivent pas s’y
laisser prendre : le fond est toujours
le même.
Aussi, ceux qui se
reconnaissent dans le mouvement
patriotique corse ne devront jamais
faire la moindre concession au Front
National et à l’idéologie – d’un autre
âge – dont il est porteur.
Jean-Guy Talamoni
Le
dossier Corse
Les dernières mises à jour
|