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Shamireaders
Indigence
de la pensée racialiste
Israel Shamir
Israel Shamir
On Shamireaders, 6 octobre 2009
Le Professeur spécialiste des races Kevin
MacDonald a écrit un article à propos de l’arrestation récente
du metteur en scène Roman Polansky.
http://www.theoccidentalobserver.net/articles/MacDonald-Polanski.html#KM
Comme vous vous y attendez sans doute, KMD
a découvert que, si Hollywood ne condamne pas Polansky, c’est
parce qu’il est juif et que les juifs se protègent les uns les
autres. Ils sont par ailleurs censés aimer Polansky parce que
ses films et ses agissement auraient contribué à saper la
moralité et les valeurs des Blancs : pour le Professeur
MacDonald, la vie est simple !
Mais la vraie vie est bien plus amusante,
et bien plus compliquée que cela. En 1967, Roman Polansky a
dirigé le film le plus antijuif qui eût jamais été produit par
Hollywood, Le Bal des Vampires.
http://www.youtube.com/watch?v=_D1jeG6YtLU
Dans ce film inoubliable, le vampire juif
(1) se contente de sourire au crucifix et de mordre le cou d’une
innocente victime blonde ; (2) il envoie sa fille ruiner un
Gentil, (3) vole le cercueil du noble vampire, (4) s’incruste,
en dépit de tentatives de le passer dehors et, en fin de compte,
c’est une sorte de mixture de Mark Chagall et de Violon sur le
Toit. Polansky tourne en dérision pratiquement tous les traits
négatifs qui aient été attribués jamais aux juifs, et il le fait
d’une manière tellement drôle ! On s’attendrait à ce qu’un juif
d’Hollywood ethniquement conscient haïsse le courage de Polansky,
tant qu’à haïr quelque chose.
Sur ces entrefaites, Goldstone, un juge
juif, a jugé l’Etat juif coupable de crimes de guerre et de
crimes contre l’humanité, tandis que le parangon de non-juif
qu’est le leader de l’OLP, héritier d’Arafat et auteur d’un
ouvrage niant l’Holocauste, Mahmoud Abbas, a rejeté le jugement
de Goldstone afin d’obtenir sa commission sur l’ouverture d’un
deuxième réseau de téléphonie mobile en Palestine. Je répète :
Abbas n’a pas fait ça pour nourrir ceux qui ont faim, pour
donner de l’eau à ceux qui ont soif ou pour libérer des
prisonniers. Non : il ne l’a fait qu’à la seule fin de permettre
aux gens relativement riches de Ramallah d’avoir le choix en
matière de prestataires de téléphonie mobile. Alors, le fait
d’être juif, ou non, a-t-il encore un sens, aujourd’hui ?
Si vous pensez que oui, alors, voici le
Daily Telegraph, c’est pour vous : il a publié un article
affirmant que le Président (iranien) Ahmadinejad est d’origine
juive. Jusqu’à ce jour, ce genre d’info était régulièrement
envoyé, depuis un an ou deux, par divers sionistes grimés en
racialistes. Aujourd’hui, c’est officiel ; c’est publié par un
journal faisant autorité (un autre quotidien faisant autorité,
The Times, m’a gratifié du titre immérité de « nazi suédois »).
Décidément, Hermann Goering, l’homme qui
était en mesure de décider qui est juif ou non, nous fait
cruellement défaut…
http://en.wikiquote.org/wiki/Hermann_Goring
Mais même lui, tout Goering qu’il était, il
ne prétendait pas savoir qui est Blanc… Dans l’article mentionné
plus haut, et dans ses autres articles récents, KMD parle « des
Blancs », un groupe qui ne fonctionne pas de la manière dont il
pense qu’un groupe devrait fonctionner. Ils permettent à leur
morale et à leurs valeurs d’être sapés par les juifs, dans
l’intérêt des juifs eux-mêmes. Les Blancs ne recherchent pas
leurs propres intérêts de groupe. Un esprit scientifique
retirerait une conclusion logique d’un tel constat. Si une
baleine ne se comporte pas comme un poisson, peut-être
n’est-elle pas un poisson ? Si les Blancs ne se comportent pas
comme un groupe devrait le faire, alors peut-être les Blancs ne
constituent-ils pas un groupe ?
Il pourrait tout aussi bien parler des
Têtes rouges, ou des gens dont le prénom est Georges et de leurs
valeurs et centres d’intérêt. Les Blancs de KMD et d’autres
racialistes avec lui ne sont pas un groupe, c’est une cohorte.
« Une cohorte, un
granfalloon, pour reprendre le mot inventé par Kurt Vonnegut
en 1963, dans son roman Cat’s Cradle, est un groupe de personnes
qui décident ou prétendent, pour la galerie, avoir une identité
ou un but en commun, mais dont l’association mutuelle est, en
réalité, totalement dépourvue de sens », nous explique Wikipedia.
De fait, les Blancs de l’Amérique n’ont
strictement rien en commun : ni la foi, ni l’origine, ni la
morale, ni les valeurs, ni les traditions, ni la langue.
L’éditeur catholique du site Culture Wars, E. Michael Jones [http://www.culturewars.com/2007/Francis.htm],
l’a dit, voici de cela un an ou deux, lors d’un meeting, à
Washington, mais il est ostracisé [http://www.culturewars.com/2007/Guilt.htm]
par des paléo-conservateurs et des racialistes blancs, depuis
lors. Peter Brimelow, webmaître du site racialiste vdare.com, a
piqué sa crise, exigeant de ses avocats d’obtenir l’exérèse des
propos de Jones des fichiers et l’incinération de ses photos au
motif que celui-ci a nié que « l’idée de race ait une quelconque
importance » ou « que l’Amérique ait quelque moment constitué
une nation ». Or, Jones avait dit ceci :
« Nous [les Américains] n’avons pas de
passé en commun. Nous n’avons pas de famille royale qui nous
attende dans les ailes du palais. Nous n’avons pas de religion
établie qui puisse jouer le rôle d’une source d’ordre et
d’identité. Nous n’avons pas d’identité raciale. Nous n’avons
pas d’ADN commun. Je serais presque tenté de dire que nous
n’avons pas de ‘nous’… ».
Jones rejette la notion de « blanchitude ».
« Blanc » n’est pas un classificateur pertinent en dehors du Sud
Profond, dit-il. Pour les Polonais et les Allemands, pour les
Grecs et les Italiens du Nord, « Blanc était une désignation
totalement négative ». Si les populations diverses de Chicago
sont devenues « blanches », c’est uniquement en raison de
l’immigration de Noirs venus du Sud, et non en raison d’une
quelconque identité raciale qui leur fût propre. La lutte pour
l’âme américaine (les « guerres de la culture », « culture wars »,
pour reprendre les termes de Jones) est tout simplement
incompréhensible en termes raciaux. Les Noirs ne furent, en
définitive, rien d’autre que les pions utilisés par d’autres
groupes, qui étaient tout aussi blancs que ceux auxquels ils
s’attaquaient.
Les véritables nations de l’Amérique, dit
Jones, ce sont « les protestants, les catholiques et les juifs.
L’Amérique, loin d’être une nation unifié, peuplée d’Américains
génériques, s’avère dans une très large mesure comparable à
l’ex-Yougoslavie, un pays formé de trois groupes ethniques basés
sur trois religions, chacune d’entre elles étant engagée dans
une forme de guérilla de longue date contre toutes les autres ».
A ses yeux, les juifs ont conclu une alliance avec les WASPs
(White Anglo-Saxon Protestants), contre les Catholiques du Nord
et contre les Blancs du Sud, et ils se sont retrouvés dans la
position du joker dans un paquet de cartes.
Je ne suis pas certain que ces trois
catégories suffisent à une analyse en temps réel. Il y a de
nouveaux groupes, identifiables et non négligeables – des
hispaniques, des Noirs, des Asiatiques du Sud, des Chinois – qui
se comptent en millions. Mais même les groupes les plus anciens,
les Wasps et les catholiques, peuvent s’avérer n’être rien
d’autres, eux aussi, que des
granfalloons. Vous en
voulez la preuve ? Ils ne poursuivent pas leurs propres
intérêts. Leurs élites ne se sentent pas responsables de leurs
classes inférieures autant que le font les élites juives. Ils
n’ont pas franchi le pas leur permettant de devenir des nations,
ne serait-ce qu’au sens yougoslave extrêmement limité de ce
terme. Et ils n’y ont jamais réussi. Le libertaire américain
Jacob G. Hornberger a écrit ce panégyrique [http://www.lewrockwell.com/hornberger/hornberger162.html]
à la bonne vieille Amérique gouvernée par les Wasps :
« Imagine : pas d’impôt sur le revenu, pas
de taxe sur le capital, pas de taxe foncière. Pour la première
fois dans l’histoire, les gens étaient libres d’accumuler des
richesses illimitées. Pas de régulation économique. Pas de
prestations sociales. Pas de Sécu, pas de Medicare, pas de
Medicaid, ni de prêts universitaires. Pas de contrôles de
l’immigration. Les gens du monde entier étaient libres de venir
aux Etats-Unis. Pas de système public (c’est-à-dire
gouvernemental) d’éducation ».
L’on suppose qu’il s’est agi là d’un
paradis perdu, mais ça n’en absolument pas un paradis que je me
préoccuperais de recouvrer. Pour Michael Jones, c’est le juif
antichrétien, obsédé par son zèle révolutionnaire, qui a
renversé cet ordre des choses et apporté la confusion. Mais cet
ordre devait peut-être être renversé, car il n’était pas bon
pour les classes opprimées. Les juifs ont tiré profit de ce
renversement, certes ; ils se sont servis du mécontentement
légitime des Noirs, dans les Etats du Sud, à leur avantage à
eux, aussi – mais il y avait autre chose, dans cette situation,
qui devait être réparé, dans l’esprit d’une authentique
compassion. La peur que les Américains ont du socialisme et de
la « révolution » est l’écho d’une peur de la compassion, qui va
bien plus profond que la teinte de leur peau.
J’ai le plus grand respect pour Kevin
MacDonald ; certaines de ses observations au sujet des juifs
sont astucieuses et elles tombent à point nommé ; mais sa pensée
racialiste n’est pas fondée sur la réalité, comme cela a été
illustré plus haut. Il n’y a pas de « Blancs », aux Etats-Unis,
qui forment un groupe, et il ne semble pas qu’un tel groupe soit
en cours de formation. Rien n’unit les Polonais, les Allemands,
les Espagnols, les Suédois, les Wasps, les gens du Sud, dans
l’Etat du Mississipi, les Grecs, les Arabes, les Irlandais, les
Iraniens, les enfants du Mayflower, les immigrés récents de
Russie et les autres Blancs. Le temps est venu de formuler
quelques critiques constructives de l’œuvre de KMD, avant tout
parce que cette œuvre n’est pas exempte de mérite. Le problème,
c’est que trop de gens politiquement engagés ont tenté de faire
honte à KMD et à d’autres racialistes, au lieu de débattre avec
eux et avec leurs lecteurs, en considérant qu’ils peuvent tout
aussi bien être des être humains tout à fait raisonnables, comme
eux.
Absolvons KMD et les autres racialistes de
l’accusation de racisme. Le racisme, c’est une attitude négative
à l’égard de personnes considérées appartenir à une race
différente de la vôtre. Nous savons tous que le racisme est
immoral et honteux. Les racialistes ne sont pas nécessairement
racistes, et les racialistes américains, de nos jours, le sont
rarement. S’ils se plantent, c’est en tant que scientifiques, et
non pas en tant que personnes immorales. Le schisme qui déchire
l’Amérique, c’est un schisme entre « Blancs » et « Blancs », et
c’est une médecine bien différente qui est requise, pour soigner
cette déchirure.
(à suivre)
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
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