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IRIN
ISRAEL-TPO: Menace de crise
humanitaire à Gaza
Des Palestiniens
endeuillés aux funérailles de membres de leur famille, tués à
Gaza,
au cours d’opérations militaires, menées précédemment par Israël
(photo d’archives)
Photo: Wissam Nassar/IRIN
GAZA CITY, 31 décembre 2008 (IRIN)
A la suite d’une offensive de grande envergure
lancée le 27 décembre par Israël contre le Hamas, le mouvement
islamiste qui contrôle Gaza, la menace d’une situation
humanitaire critique plane sur la bande, selon les responsables
humanitaires.
Cette crise se profilait à Gaza avant même l’offensive
israélienne : en effet, l’accès humanitaire à Gaza est fortement
restreint par Israël depuis le début du mois de novembre.
Les infrastructures ont été détruites dans plusieurs zones, et
les habitants de la bande sont désormais privés d’électricité et
d’eau.
Le 28 décembre, Oxfam a déclaré avoir été forcé de suspendre
temporairement la plupart de ses opérations humanitaires à Gaza
en raison des bombardements, et un programme qui devait
permettre de nourrir 25 000 personnes a également été mis en
attente.
Seuls les agences des Nations Unies et le Comité international
de la Croix-Rouge (CICR) ont pu envoyer du personnel à Gaza
depuis le début du mois de novembre.
Une roquette
Qassam exposée à la mairie de Sderot, devant les photos
d’habitants tués au cours d’attaques,
notamment aux lance-roquettes (photo d’archives)
Photo: Tom Spender/IRIN
« Nos capacités sont limitées. Depuis août,
nous n’avons pas reçu de médicaments basiques. Le CICR, qui
livre généralement 60 types de médicaments, n’a pas pu acheminer
ses cargaisons depuis un mois », a déclaré Hamam Nasman,
porte-parole du ministère de la Santé.
« Cent cinq médicaments et 230 équipements de base, comme
l’alcool, le coton, les aiguilles et les perfusions, sont
épuisés ».
Environ 50 pour cent des 200 ambulances de Gaza ne roulent plus
en raison d’un manque de pièces de rechange, selon Mawia
Hassanin, directeur des services ambulanciers et des soins
d’urgence au ministère de la Santé.
Les victimes sont désormais transportées à l’hôpital en voiture
par des particuliers, dans des charrettes tirées par des ânes,
ou encore à pied.
Frappes aériennes
« Une frappe aérienne a fait huit morts et 20 blessés parmi les
élèves du Centre de formation professionnelle de Gaza, situé
dans la ville de Gaza », a déclaré Sami Mshasha, porte-parole de
l’UNRWA [l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés
palestiniens]. « Deux enseignants de l’UNRWA ont également été
tués ».
De nombreuses cibles ont été visées au cours de l’offensive
israélienne, qui s’est poursuivie le 29 décembre : parmi elles,
la résidence présidentielle, les sièges des services de sécurité
et de la police, la prison centrale de la ville de Gaza et cinq
mosquées.
Selon le bilan dressé par l’agence humanitaire onusienne, « au
moins 55 femmes et enfants de Gaza ont trouvé la mort au cours
des frappes aériennes menées par Israël depuis samedi [27
décembre] », a déclaré M. Mshasha.
L’attaque fait suite à la décision, prise par le cabinet de
sécurité du Premier ministre Ehoud Olmert, d’intensifier la
riposte aux tirs de roquettes des militants palestiniens de Gaza
contre les communautés du sud d’Israël.
L’UNRWA a cessé de
distribuer des vivres à Gaza le 18 décembre
Photo: UNRWA
L’armée israélienne a annoncé le 27 décembre
que les frappes aériennes « se poursuivraient, seraient
étendues, et approfondies si nécessaire ».
« L’UNRWA reconnaît que les préoccupations de sécurité d’Israël
sont légitimes. Toutefois, ses actions devraient être conformes
au droit humanitaire international et le pays ne devrait pas
avoir recours à une force disproportionnée », a déclaré Karen
AbuZayd, commissaire général de l’UNRWA.
Les objectifs d’Israël
Israël a deux objectifs, selon Mark Regev, porte-parole du
bureau du Premier ministre israélien : « Créer un nouvel
environnement de sécurité en Israël et protéger la population du
sud ».
« Il est presque impossible de diriger ou de planifier une telle
opération humanitaire à grande échelle. Nous nourrissons plus de
750 000 personnes à Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM)
nourrit également plus de 200 000 habitants de Gaza. Nous
accordons des subventions financières à 94 000 personnes. Or, il
est devenu quasi impossible de mener une opération humanitaire
de cette envergure, vu la politique d’importation en vigueur à
Gaza, qui consiste à importer au compte-goutte et par
intermittence », a déclaré Christopher Gunness, porte-parole de
l’UNRWA à Jérusalem.
L’UNRWA a cessé de distribuer des vivres à Gaza le 18 décembre.
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