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IRIN
ISRAËL:
La neige complique l’acheminement des vivres vers Gaza
Palestienne bénéficiaire de l'aide alimentaire
du Programme alimentaire mondial dans la ville de Gaza
Photo : WFP
JERUSALEM, 31 janvier 2008 (IRIN)
Les réfugiés
vulnérables de la bande de Gaza pourraient bientôt être privés
d’une importante source de protéines, parce qu’aucune
conserve de viande n’a été importée ces derniers jours dans
l’enclave et que les réserves de l’Agence des Nations Unies
pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) sont sur le point d’être
épuisées, a affirmé un représentant des Nations Unies, sous le
couvert de l’anonymat, le 30 janvier.
« Les boîtes de conserve constituent l’essentiel des colis
alimentaires que nous distribuons et sont la seule source de protéines
fournie dans les paquets de nourriture de l’UNRWA », a
confié à IRIN Christopher Gunness, porte-parole de l’agence
onusienne.
« Les camions ne peuvent pas passer à cause de la neige
», a expliqué Moshe Krief, un porte-parole du ministère israélien
de la Défense, en allusion aux chutes de neige assez rares – et
importantes – qui tombent sur Jérusalem et aux alentours.
Pour les travailleurs humanitaires, toutefois, cette tempête de neige
était annoncée et les autorités israéliennes auraient dû laisser
passer les camions ces derniers jours, avant que les conditions climatiques
ne rendent la circulation impossible.
L’interdiction d’entrée des camions de marchandises, imposée
depuis le 18 janvier, était encore en vigueur cette semaine, aggravant
la pénurie de produits riches en protéines. Même la pêche au large
des côtes de Gaza est soumise à des restrictions.
« Si des conserves de viande ne sont pas livrées
aujourd’hui [30 janvier], les personnes [recevant des colis
alimentaires de l’UNRWA] n’auront pas de protéines dans leurs
repas de demain », s’est désolé M. Gunness.
Les quatre camions qui transportent les conserves de viande de l’UNRWA
sont bloqués en Cisjordanie.
L’UNRWA nourrit quotidiennement quelque 860 000 réfugiés palestiniens
et, sur les quelque 1,5 million d’habitants que compte la bande
de Gaza, environ 300 000 Gazaouis reçoivent une aide alimentaire
du Programme alimentaire mondial (PAM). Toutefois, ces aides ne couvrant
que 65 pour cent des besoins alimentaires de la population, les importations
de vivres sont vitales.
Le PAM augmente son aide alimentaire
Au cours des dernières semaines, le PAM a augmenté le volume de
son aide alimentaire en inscrivant quelque 40 000 personnes supplémentaires
sur sa liste de bénéficiaires, au vu de la situation d’insécurité
alimentaire croissante à laquelle les populations démunies de l’enclave
sont confrontées.
Quatre camions transportant les conserves de
viande de l'UNRWA sont bloqués en Cisjordanie
Photo:
Shabtai Gold/IRIN
S’il est vrai que les images diffusées dans le
monde entier ont montré des Palestiniens ramenant des provisions
d’Egypte à travers les passages créés la semaine dernière
dans le mur de la frontière de Rafah, les travailleurs
humanitaires soulignent néanmoins que ces provisions ne représentaient
qu’une petite partie des produits essentiels.
« L’accès à l’Egypte et à ses magasins a peut-être
apporté un soulagement psychologique au bouclage de la bande de
Gaza, mais 1,5 million de Gazaouis dépendent toujours d’Israël
pour tous leurs approvisionnements », pouvait-on lire dans un
rapport de situation du Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires (OCHA) daté du 29 janvier.
Depuis le renforcement par les autorités israéliennes du bouclage
de la bande de Gaza, le 18 janvier, le PAM a fait entrer neuf camions
d’aide alimentaire, alors qu’au cours des sept mois qui ont précédé
cette mesure, l’agence onusienne en faisait entrer près de 15
quotidiennement.
Avant la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, en juin
2007, environ 250 camions de marchandises et d’aide alimentaire
entraient chaque jour dans l’enclave, bien qu’à l’époque déjà,
les points de passage ne fonctionnaient pas au maximum de leur
capacité.
« Un approvisionnement régulier en produits humanitaires est
vital si on veut éviter une grave crise alimentaire dans Gaza
», a prévenu Kirstie Campbell, porte-parole du PAM.
Actuellement, le PAM manque de sucre, de sel et de pois chiches, et
l’ensemble du territoire connaît une pénurie de céréales et
de viande fraîche. Quant au problème lié à la pénurie de farine
de blé, il pourrait s’expliquer par le fait que certains commerçants
constituent des stocks en espérant que les prix des denrées alimentaires
continueront de grimper.
« Il n’est pas facile de contrôler les prix des denrées
alimentaires » en raison du chaos qui règne actuellement à
la frontière de Rafah, mais aussi à cause de l’incertitude qui
plane sur les importations futures, a confié à IRIN Ghazi Hamad,
un porte-parole du Hamas à Gaza.
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