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IRIN
Israël:
Arrestation des demandeurs d’asile
Une jeune réfugiée soudanaise et son fils
attendent de se faire soigner dans un dispensaire gratuit de Tel
Aviv
Photo:
Tamar Dressler/IRIN
TEL AVIV, 27
février 2008 (IRIN) Le 25 février, plus de 240 demandeurs
d’asile – originaires pour la plupart d’Erythrée, du Soudan
et de la Côte d’Ivoire – ont été arrêtés à Tel Aviv par
la police israélienne, un jour à peine après que le Premier
ministre Ehoud Olmert eut ordonné aux forces de sécurité de
renforcer les mesures visant à empêcher les infiltrations d’étrangers
et d’expulser les personnes en situation irrégulière.
Presque toutes les personnes appréhendées détenaient un
document du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR), indiquant que leurs dossiers étaient en cours d’examen.
C’est la première fois que les autorités israéliennes ne
tiennent pas compte des documents des Nations Unies, ont indiqué
des représentants du HCR.
« Nous demandons la libération immédiate de toutes les personnes
placées sous la protection du HCR », a indiqué à IRIN Steven
Wolfson, chef du bureau de liaison du HCR à Tel Aviv.
Selon les avocats des organisations non-gouvernementales (ONG) israéliennes
qui tentent d’aider les demandeurs d’asile, la police aurait signifié
aux personnes interpellées qu’elles attendraient en prison leurs
entretiens avec les Nations Unies.
« Nous examinons les papiers et le statut des personnes placées
en garde-à-vue, et seules celles qui ne possèdent pas de documents
de protection délivrés par les Nations Unies resteront en prison
», a néanmoins déclaré à IRIN une porte-parole du ministère
israélien de l’Intérieur.
Le 24 février, au cours de la réunion hebdomadaire du cabinet
israélien, M. Olmert avait ordonné au Service des prisons d’Israël
de détenir tous les clandestins ne bénéficiant pas du statut de
réfugiés. Parallèlement, il avait demandé au ministère de la
Défense de renforcer la sécurité à la frontière israélo-égyptienne.
Politique de « rapatriement immédiat »
Mais le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a rejeté la proposition
de M. Olmert invitant l’armée à assouplir sa politique de tirs
(règles d’engagement de l’armée israélienne) le long de la
frontière ; cela aurait permis aux militaires de tirer à balles
réelles sur toute personne tentant de s’introduire clandestinement
dans le pays.
En revanche, M. Barak a estimé qu’Israël devrait appliquer la
politique du « rapatriement immédiat », selon laquelle les demandeurs
d’asile et autres migrants illégaux appréhendés seraient immédiatement
expulsés vers l’Egypte.
Ces dernières années, Israël n’a eu recours qu’une seule fois
à cette politique. En août 2007, quelque 46 demandeurs d’asile
ont été renvoyés en Egypte quelques jours après leur arrivée
en Israël, sans qu’ils aient eu la possibilité de faire appel
de la décision d’expulsion.
Du côté égyptien de la frontière, en revanche, la réglementation
en matière de tirs à balles réelles semble moins stricte. En
effet, des journaux ont rapporté qu’à de nombreuses occasions,
la police avait ouvert le feu sur des migrants qui traversaient la
frontière, et que dans certains cas, il y avait eu des morts.
Augmentation du nombre de demandeurs d’asile
Selon les estimations du HCR, 7 400 migrants - des Africains pour
la plupart - sont entrés en Israël au cours des trois dernières
années, la majorité d’entre eux étant arrivés durant les 10
derniers mois. Et le nombre de personnes qui traversent la frontière
a considérablement augmenté ces dernières semaines.
Demandeurs d'asile dans la prison de Ktsiyot
dans le sud d'Israël
Photo:
Tamar Dressler/IRIN
Selon
l’organisation Médecins pour les droits de l’homme - Israël
(Physicians for Human Rights, PHR-I), son dispensaire gratuit de
Tel Aviv a reçu 447 demandeurs d’asile en janvier 2008, contre
seulement 71 à la même époque, l’année dernière.
L’organisation a par ailleurs indiqué qu’elle n’était pas
en mesure de faire face à tous les besoins médicaux de ces
personnes.
Même pour ceux qui sont en situation régulière dans le pays, les
conditions de vie restent extrêmement difficiles. Ron Huldai, le
maire de Tel Aviv, a récemment demandé une aide immédiate au
gouvernement, arguant que la situation des demandeurs d’asile dans
sa ville frisait la « crise humanitaire ». Copyright © IRIN
2008
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