|
IRIN
TPO:
Des militants palestiniens ouvrent une partie de la frontière
avec l’Egypte
Carte indiquant la frontière de Rafah entre le
Sinaï, en Egypte,
et la bande de Gaza en Territoires palestiniens occupés.
Photo Google Maps
GAZA/JERUSALEM, 24 janvier 2008 (IRIN)
Le 23 janvier à l’aube, des militants
palestiniens ont fait sauter à l’explosif une section de la
frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, permettant ainsi
à des dizaines de milliers de Palestiniens de sortir et
d’entrer librement dans l’enclave pour la première fois,
depuis juin 2007.
« Je vais à El Arish voir ma fille mariée. Je ne l’ai pas vue
depuis quatre ans, indique Om Mohammed, alors qu’elle s’apprête
à passer à travers le trou de deux mètres de diamètre, pratiqué
dans le mur qui délimite la frontière. « J’espère pouvoir la
voir ».
Une autre dame, accompagnée de ses cinq jeunes enfants, se dirige
elle aussi vers la frontière, voisins et amis l’aidant à
transporter ses bagages. Coincée à Gaza après la prise de contrôle
de l’enclave par le Hamas et la fermeture de la frontière de
Rafah avec l’Egypte, elle se réjouit aujourd’hui de rejoindre
son mari dans les Emirats arabes unis, confie-t-elle à IRIN.
D’autres Gazaouis sont allés en Egypte pour faire le plein de
courses : certains ont acheté de la nourriture et des médicaments,
d’autres sont revenus avec des produits alimentaires
industriels, des boissons gazeuses, des cigarettes et autres «
produits de luxe » qu’Israël interdit d’importer dans
l’enclave depuis six mois. Jamais de pareilles scènes ne s’étaient
produites depuis le retrait d’Israël de Gaza en 2005.
« Je suis allé en Egypte pour acheter du gasoil », a affirmé
Hathem Abou Touame, chauffeur de profession, soulignant que la récente
pénurie de carburant à Gaza était due aux restrictions imposées
par Israël, vraisemblablement en réponse aux tirs de roquette
essuyés par le pays. « Ils ont refusé de m’en vendre alors
j’ai acheté beaucoup de savon, que j’espère revendre à Gaza
». Le savon aussi est un produit de consommation difficile à
trouver à Gaza.
Toutefois, certains ont été plus chanceux et ont réussi à se
procurer différents types de carburant qu’ils ont ramenés avec
eux, alors que d’autres ont acheté du bétail et des matériaux
de construction, notamment du ciment.
Des centaines de Palestiniens exclus de Gaza ont aussi pu revenir
dans l’enclave.
Des événements « non planifiés »
Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a confié à IRIN que ces événements
n’avaient « pas été planifiés ».
« C’était une réaction normale à la pression que subissait
la population palestinienne de Gaza. C’est une explosion de la
population assiégée », a-t-il affirmé, appelant à la réouverture
des frontières et à la fin du « siège » de la ville.
Les responsables de la sécurité israélienne, cités dans la
presse locale, se sont dits très préoccupés – « une menace
de tout premier plan contre la sécurité » - de constater que
des militants introduisaient des armes pour multiplier leurs
caches. Selon un porte-parole du ministère israélien des
Affaires étrangères, l’Egypte est responsable de la gestion de
la frontière.
Des témoins ont affirmé avoir vu des hommes masqués faire
passer des marchandises en contrebande dans Gaza, mais ils n’ont
pas pu vérifier la nature des produits. Des soldats égyptiens,
en très petit nombre, étaient postés près de la zone frontalière,
mais ils ne sont pas intervenus, comme ils l’avaient fait la
veille en lançant des grenades lacrymogènes pour renvoyer les
Palestiniens dans Gaza. Des forces de police et des militants du
Hamas étaient aussi présents.
Aujourd’hui, la question que bon nombre de Gazaouis euphoriques
hésitent à se poser est la suivante : pendant combien de temps
la frontière restera-t-elle ouverte ? Il est en effet clair que
l’Egypte et Israël sont mécontents de la situation.
Copyright © IRIN
2008
Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues
via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations
Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations
Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou
renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve.
Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux
sources originales. Toute utilisation par des sites web
commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. UN Office
for the Coordination of Humanitarian Affairs 2008.
|