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Rapport
MOYEN-ORIENT: Le monde caritatif arabe divisé
sur l'impact de la crise financière
Encourager les ONG à
rechercher des sources de financement durables
au lieu de compter sur des sources opportunes, à court terme
Photo: Mohammed al-Jabri/IRIN
DUBAI, 22 octobre 2008 (IRIN)
Les associations caritatives du monde arabe ont
exprimé des points de vue divergents au sujet des conséquences
de la crise financière mondiale sur leur travail, à l’échelle
locale et internationale.
« Toutes les associations caritatives de la région dépendent des
hommes d’affaires et des sociétés pour obtenir leurs
financements. Si ce secteur est touché par la chute des marchés
financiers, les liquidités seront réduites et la valeur des
actifs réels se dépréciera, ce qui diminuera également les fonds
susceptibles d’être donnés aux ONG [organisations
non-gouvernementales ; de la région] », a dit à IRIN Abdulwahab
Noorwali de la World Assembly of Muslim Youth (WAMY) de Djeddah.
D’après lui, les donations publiques seront également
compromises. « Il y a deux raisons à cela : la première est
l’inflation et le coût de la vie [dans la région], qui ont
augmenté de 25-30 pour cent au cours des 18 derniers mois. La
deuxième, c’est qu’un grand nombre de gens, dans la région,
échangent des valeurs mobilières, et toute chute des marchés les
amènera à réduire leurs dons », a-t-il expliqué.
Selon M. Noorwali, il est important que les ONG de la région
commencent à envisager les répercussions de la crise financière
internationale, qu’elles réévaluent leurs politiques et
élaborent des stratégies à long terme. « Elles devraient
rechercher des sources de financement durables au lieu de
compter sur des sources opportunes, à court terme », a-t-il
préconisé.
Selon lui, de nombreuses ONG réduiront leur personnel et/ou
leurs projets, mais les gouvernements devraient soutenir ces
organisations et « assurer la poursuite de leurs projets
humanitaires », a-t-il dit, ajoutant que les gouvernements
arabes apportaient un soutien financier minime aux ONG de la
région. « Leur soutien se limite essentiellement à la logistique
».
Augmentation des coûts ?
Certains humanitaires du monde arabe craignent que la crise de
liquidité n’aboutisse à une augmentation des coûts engendrés par
les projets humanitaires : « Les prix des matériaux de
constructions vont monter à cause de la crise », a prédit Asim
al-Khalifa, responsable régional de la Fondation Waqf (Hollande)
à Dubaï.
D’autres ONG ne sont pas de cet avis. Ibrahim Hassaballah,
directeur de l’Organisation caritative islamique internationale
(IICO) du Qatar, pense que les ONG de la région ne seront que
très peu touchées par la crise mondiale de liquidité.
« Les dons provenant de la “zakat” (aumône) ne seront pas
compromis, car ils sont obligatoires », a-t-il dit.
Irak
En Irak, Basil al-Azawi, directeur de la Commission pour les
entreprises de la société civile, un organisme d’encadrement sis
à Bagdad, qui chapeaute plus de 1 000 ONG, a dit à IRIN le 16
octobre que le pays n’était « pas directement lié à la crise
financière mondiale […] Mais la crise pourrait nous toucher
indirectement, du fait de la baisse du cours du pétrole ».
« Nous recevons un soutien financier international très limité.
La majorité étant absorbée par la corruption qui sévit en Irak,
nous n’allons pas sentir une grande différence », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, le plus gros souci, pour nous, est l’impact de la
situation sur les populations vulnérables [des pays en voie de
développement] », a indiqué à IRIN Abdul Aziz Muhammad Arrukban,
envoyé humanitaire spécial du Secrétaire général des Nations
Unies.
« De nombreux pays se sont engagés à verser des fonds importants
et nous espérons voir ces promesses se transformer en argent ».
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