|
Rapport
AFGHANISTAN: La baisse du prix des vivres et
des carburants,
un espoir pour les populations pauvres
La baisse du prix des
vivres et des carburants soulagera des millions de personnes
Photo: Abdullah Shaheen/IRIN
KABOUL, 19 novembre 2008 (IRIN)
Les prix des vivres et des carburants ont
légèrement baissé au cours du dernier mois, une évolution qui,
selon certains, pourrait être de bon augure pour les huit
millions d’habitants du pays qui souffrent d’insécurité
alimentaire chronique.
Le prix moyen de la farine de blé (un aliment de base en
Afghanistan) est au moins 3,4 pour cent moins élevé en novembre
qu’il ne l’était en septembre, selon le Bulletin sur les prix
des produits agricoles, publié par le ministère de
l’Agriculture. Le prix du blé affiche une baisse mineure mais
progressive depuis mai dans toutes les provinces, à l’image de
la « tendance à la baisse des cours du blé sur les marchés
mondiaux », pouvait-on lire dans le bulletin.
Les prix du blé ont en effet chuté de pas moins de 17 pour cent
sur les marchés mondiaux, ces quelques derniers mois. Dans le
cadre de leur appel d’urgence conjoint, les agences des Nations
Unies et le gouvernement afghan ont indiqué que le pays se
trouvait confronté à une réduction de 36 pour cent de sa
production agricole nationale.
Le gouvernement a annoncé récemment un déficit alimentaire de
deux millions de tonnes. Aussi a-t-il décidé d’importer environ
250 000 tonnes de blé du Pakistan et du Kazakhstan, selon les
responsables des autorités.
Baisse du prix des carburants
Les prix élevés des carburants, pratiqués ces derniers mois, se
sont également répercutés sur le prix des vivres. Aujourd’hui,
ils diminuent de nouveau (le litre d’essence se vendait à 1,12
dollar et le diesel à un dollar, le 16 novembre, à Kaboul) mais
pas assez rapidement, selon le gouvernement.
Le 15 novembre, les autorités ont appelé les revendeurs privés à
céder leur carburant à un prix moins élevé, sous peine de
recevoir une amende ou de se voir retirer leur permis
d’exploitation.
« Le gouvernement et les représentants du secteur privé ont
convenu de réduire les prix des carburants d’au moins quatre
afghanis [huit centimes de dollar] par litre [à compter du 15
novembre] », a expliqué à IRIN Jawad Umer, porte-parole du
ministère du Commerce, ajoutant que le gouvernement avait ouvert
huit stations-service à Kaboul, où le carburant est vendu à des
prix moins élevés qu’ailleurs.
De l’aide pour des millions de personnes
Plus de 60 pour cent des quelque 26,6 millions d’habitants que
compte l’Afghanistan consacrent la majeure partie de leurs
revenus à l’achat de vivres. La hausse des prix et la sécheresse
ont plongé plus de huit millions d’entre eux dans une insécurité
alimentaire extrêmement dangereuse, selon les organisations
humanitaires.
Plusieurs d’entre elles ont averti qu’une crise de la faim
pourrait avoir lieu cet hiver ; dès lors, une diminution, même
mineure, du prix des vivres pourrait s’avérer bénéfique pour des
millions de personnes.
« C’est une bonne nouvelle que les prix des vivres aient baissé.
Nous espérons que la tendance se maintiendra et que les vivres
deviendront plus accessibles aux gens ordinaires », a déclaré
Ahmad Nasir, employé du gouvernement à Kaboul, qui gagne environ
75 dollars par mois.
D’après certains travailleurs humanitaires, il ne faudrait
toutefois pas se montrer trop confiant, même face à une
réduction significative des prix : en effet, au-delà de cela,
assurer que des vivres adéquats soient en vente dans toutes les
régions du pays restera encore longtemps un défi à relever.
Copyright © IRIN
2008
Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues
via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations
Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations
Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou
renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve.
Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux
sources originales. Toute utilisation par des sites web
commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. UN Office
for the Coordination of Humanitarian Affairs 2008.
|