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IRIN
Irak-Syrie:
Premier décès dans les camps de réfugiés palestiniens
Réfugiés palestiniens dans un camp situé en
dehors de Bagdad
Photo IRIN BAGDAD, 19 novembre 2007
(IRIN) Après avoir fui les violences en Irak, quelque 2 000
Palestiniens se retrouvent bloqués à la frontière
irako-syrienne, sans aucune assistance médicale, et un réfugié
nécessitant des soins d’urgence est décédé le 13 novembre, a
indiqué une équipe du Haut commissariat des Nations Unies pour
les réfugiés (HCR).
Selon le HCR, près de 11 enfants du camp d’Al-Waleed souffrent
de leucémie, de douleurs dorsales, d’eczéma et de problèmes
intestinaux, mais aucun d’eux ne peut se faire soigner en Irak.
« Il ya de nombreuses personnes qui présentent des pathologies
graves, voire très graves, parmi la population du camp d’Al-Waleed
», a déploré Anita Raman, chargée d’information aux opérations
du HCR en Irak. « Les cas de cancer, de maladies cardiaques et
d’infirmité [provoqués par une dégradation de l’état de
santé des malades, des pathologies congénitales et la violence]
sont relativement courants dans le camp ».
Le 13 novembre, le HCR a enregistré le premier cas de décès
parmi les réfugiés du camp d’Al-Waleed. Akram Mohammed Rizq
al-Assaf, un réfugié palestinien, est décédé d’une crise
cardiaque. Il avait été identifié comme un patient nécessitant
des soins d’urgence et une évacuation vers un pays étranger.
Il laisse une famille de cinq enfants qui vivent eux aussi dans le
même camp.
« Au mois de juin, j’ai vu des enfants du camp qui souffraient
de maladies cardiaques et de pathologies congénitales et
d’autres qui se remettaient de blessures causées par des éclats
d’obus de mortier tirés sur leur quartier », a fait remarquer
Mme Raman.
Près de 430 Palestiniens vivent dans le camp de réfugiés d’Al-Tanf
dans le no-man's-land entre l’Irak et la Syrie ; quelque 1 560
autres ont trouvé refuge dans le camp d’Al-Waleed, du côté
irakien de la frontière, selon le HCR.
« Le camp est approvisionné en eau par des camions citernes et
la pénurie de services sanitaires pose problème ; le camp est
infesté de rats et de serpents et il faut plusieurs heures pour
accéder à des services médicaux très limités », a affirmé
Mme Raman. « Les cas de traumatisme sont fréquents chez les résidents
du camp, surtout chez les enfants ; pour bon nombre de parents, il
n’est pas possible d’aller travailler et de laisser leurs
enfants seuls car ils ont encore peur après avoir quitté Bagdad
».
Ahmed Muffitlak, porte-parole de l’Association des musulmans
palestiniens, à Bagdad (Palestinian Muslims Association/PMA), a
confié à IRIN que près de 40 Palestiniens arrivaient chaque
semaine dans les camps avec juste quelques effets personnels.
« Les gens sont malades et vivent dans la pauvreté ; une
situation à laquelle il faut trouver une solution urgente. Nous
en appelons à la compréhension des autres pays ».
M. Muffitlak a par ailleurs ajouté que tous les enfants et
adultes vivant dans les camps étaient malnutris, manquaient de médicaments
et dormaient dans le désert.
« Très peu d’organisations viennent en aide à ces populations
et malgré les efforts que déploie le HCR pour leur apporter une
assistance, il reste beaucoup à faire pour sauver ces personnes
et donner un minimum de dignité à leur vie ».
Le HCR a lancé un appel à la communauté internationale pour
l’évacuation des enfants malades, et jusqu’à présent, seuls
le Chili et le Soudan ont fait savoir qu’ils étaient disposés
à accueillir certains de ces enfants.
« Les Palestiniens d’Irak ont par-dessus tout besoin d’une
solution durable à leur problème ; d’un pays sûr, sans
violence et discrimination, où ils pourront reconstruire leur vie
», a affirmé Mme Raman.
« En raison de l’insécurité générale, de plus en plus de
familles continuent d’affluer aux frontières, où le HCR et ses
partenaires veillent constamment à la protection, à
l’assistance et à l’enregistrement de ces groupes vulnérables
».
M. Muffitlak a confié à IRIN que de nombreux Palestiniens
avaient payé d’importants pots-de vin pour obtenir des cartes
d’identité irakienne, espérant qu’elles leur garantiraient
une protection.
« Chaque carte d’identité coûte environ 10 000 dollars américains.
La plupart des Palestiniens vivant encore en Irak n’ont pas
assez d’argent pour se faire établir de fausses cartes
d’identité et sont contraints de se déplacer du nord au sud,
et vice versa, en fonction des conditions de sécurité », a-t-il
poursuivi.
« On ne connaît pas le nombre de Palestiniens tués en Irak
depuis le début l’invasion du pays, en 2003, par les forces de
la coalition dirigées par les Etats-Unis, mais on estime qu’il
y en a eu plusieurs centaines, la plupart d’entre eux ayant été
tués par des militants de groupes hostiles au régime de Saddam
Hussein », a affirmé Muffitlak. Copyright © IRIN
2007
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