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IRIN
Moyen-Orient:
la hausse du niveau de la mer pourrait provoquer des tensions
politiques - rapport
Au Moyen-Orient, la désertification menace les
moyens de subsistance et les communautés
Photo : UNEP
AMMAN, 17 décembre 2007
(IRIN) La hausse prévue du niveau de la mer, conséquence
du réchauffement climatique, pourrait avoir de lourdes conséquences
environnementales, économiques et politiques au Moyen-Orient, une
région qui manque déjà d’eau, selon une nouvelle étude,
publiée le 10 décembre.
Le rapport, intitulé Climate Change: A New Threat to Middle East
Security [Le changement climatique, une nouvelle menace à la sécurité
au Moyen-Orient], publié par l’organisation non-gouvernementale
[ONG] Friends of the Earth Middle East (FOEME), a été présenté
à l’occasion de la conférence annuelle des Nations Unies sur
le changement climatique, tenue à Bali, en Indonésie.
Pour l’ONG, le changement climatique pourrait agir comme un «
multiplicateur de menaces », raréfiant d’autant plus l’eau
et aggravant les tensions relatives à cette ressource entre différents
pays liés par la géographie, de mêmes ressources hydrologiques
et des frontières communes, particulièrement la Jordanie, Gaza
et l’Egypte. « Les populations pauvres et vulnérables,
nombreuses dans l’ensemble de la région, seront sans doute les
plus menacées », selon le rapport.
L’étude se rapporte à une série de scénarios établis par le
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ainsi
que d’autres organisations, et selon lesquels une hausse de 0,5
mètre du niveau de la mer risque d’entraîner le déplacement
de deux à quatre millions d’Egyptiens d’ici à l’an 2050.
Selon le rapport de FOEME, la hausse du niveau de la mer
polluerait également l’eau potable bue par 1,5 million de
Palestiniens à Gaza – l’eau de la mer s’infiltrerait dans
l’aquifère côtier, leur unique source d’eau.
« Les troubles économiques qui secouent l’ensemble de la région,
dus à une diminution de la production agricole elle-même causée
par les conséquences du climat sur les ressources en eau,
risquent également d’amplifier l’agitation politique et de
menacer ainsi les régimes actuels, troublant par-là même les
relations internes et transfrontalières », peut-on lire dans le
rapport.
En Jordanie, à l’avenir, l’eau douce ne pourra plus être
utilisée pour les besoins de l’agriculture, en raison du
changement climatique, selon les activistes.
Pour remédier à cela, Munqeth Mehyar, qui dirige les bureaux de
FOEME à Amman, a appelé le gouvernement jordanien à « aider
les communautés rurales de Jordanie qui dépendent actuellement
de l’agriculture à diversifier leurs sources de revenu en se
tournant vers le tourisme rural et les petites industries
artisanales ».
Des politiques pas « viables »
« Les politiques gouvernementales qui continuent de subventionner
fortement l’eau utilisée pour les besoins de l’agriculture ne
sont pas viables et nous empêchent de nous préparer à l’inévitable
», selon M. Mehyar.
Aussi sombre que la situation puisse paraître dans la région,
selon les écologistes, affronter le changement climatique et
reconnaître l’imminence de la crise pourrait être une occasion
de collaborer à l’échelle locale, transfrontalière et
internationale : les problèmes actuels, qui doivent s’aggraver,
selon les prévisions, pourraient être surmontés.
« Il est essentiel d’améliorer les politiques locales de
gestion de l’offre et de la demande en énergie et en eau, et
cela deviendra de plus en plus crucial à mesure que les besoins
augmenteront en raison du changement climatique », selon le
rapport.
L'épuisement rapide de ressources en eau
acontraint des habitants de Sanaa,
la capitale du Yémen, à acheter de l'eau auprès de fournisseurs
privés
Photo:
David Swanson/IRIN
Aide
des bailleurs
Toujours selon le document, l’aide des bailleurs tiers jouera un
rôle important pour faciliter l’adaptation de pays tels que
l’Egypte, la Palestine et la Jordanie au réchauffement
climatique.
« Il est impératif que les Etats-Unis prennent les rênes [du
changement] à la fois pour prévenir les conséquences les plus
lourdes et apporter aux pays en voie de développement tels que la
Jordanie et la Palestine l’aide technique et financière nécessaire
pour leur permettre de s’adapter au réchauffement climatique »,
selon M. Mehyar.
« Le manque de préparation compromettra non seulement la sécurité
économique, physique et environnementale, mais aussi la sécurité
nationale, régionale et mondiale, si des mesures ne sont pas
prises dès aujourd’hui pour atténuer les conséquences prévues
du changement climatique et s’y adapter », concluait ainsi
Nader Khatib, qui dirige les bureaux palestiniens de FOEME.
La conférence annuelle des Nations Unies sur le changement
climatique, qui s’était ouverte le 3 décembre avec la
participation de plus de 180 nations, s’est achevée le 14 décembre. Copyright © IRIN
2007
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