|
Analyse
IRAK: Les déplacés d'un camp, incités à
quitter les lieux, dans le sud
Une femme et un enfant déplacés de Najaf (photo tirée
des archives)
Photo: Tom Spender/IRIN
BAGDAD, 16 décembre 2008 (IRIN)
Plus de 1 200 personnes déplacées à l’intérieur
de leur propre pays (PDIP) à Najaf, province du sud de l’Irak,
doivent recevoir une aide financière au rapatriement, à leur
départ d’un camp de PDIP situé à 20 kilomètres au sud de la
ville de Najaf.
« Il a été décidé par le ministère du Déplacement et des
Migrations et le conseil provincial de Najaf que la somme de
cinq millions de dinars [environ 4 250 dollars] serait offerte à
chaque famille du camp d’al-Manathira, pour les aider à rentrer
chez eux ou à s’installer ailleurs », a indiqué Mashkour al-Mousawi,
directeur du bureau responsable de Najaf au ministère.
La situation de sécurité s’étant améliorée, 126 des 213 familles
du camp (soit 1 278 personnes) ont demandé à retourner chez
elles, a ajouté M. Al-Mousawi, et celles-ci recevront la somme
qui leur est due avant la fin du mois. Quant aux 87 familles
restantes, elles ont demandé plus que le montant alloué, selon
M. al-Mousawi.
En juillet, les autorités locales ont déclaré qu’un comité avait
été formé pour étudier les dossiers des familles qui se disaient
déplacées, afin de filtrer les demandes abusives. Toutefois, une
fois que les familles du camp ont eu vent de la nouvelle, elles
ont entamé un sit-in qui a duré plusieurs jours, compliquant
ainsi la situation.
« Personne n’a fait pression sur ces familles pour les obliger à
quitter le camp contre leur volonté », a déclaré M. al-Mousawi à
IRIN. « Elles en ont tout simplement assez de la vie au camp ».
M. Al-Mousawi a indiqué que les autorités couvriraient les frais
de transport des familles souhaitant retourner chez elles
(essentiellement dans les zones sunnites situées au nord, à
l’ouest et au sud de Bagdad), mais il a écarté la possibilité
d’une augmentation de l’aide financière allouée.
Les PDIP mal-en-point
La Société du Croissant-Rouge irakien (SCRI) à Najaf s’est
félicitée de cette mesure, qui aidera les familles concernées,
a-t-elle estimé, tout en permettant aux autorités de
s’intéresser aux quelque 6 000 PDIP dispersés aux quatre coins
de la province.
Carte de l’Irak ;
en rouge, la ville de Najaf, dans la province d’An-Najaf
Photo: Wikimedia Commons
« Bien que certaines familles vivent dans des
caravanes en fibre de verre, la situation s’est aggravée dans le
camp. Les populations du camp ont besoin d’une réinsertion
psychologique et sanitaire », a déclaré à IRIN Dhia Zoain,
directrice de la SCRI à Najaf, depuis son bureau.
« L’aide du gouvernement leur permettra de reconstruire leurs
vies dans leurs régions d’origine et nous permettra de
concentrer nos efforts sur les autres PDIP de la province », a
expliqué Mme Zoain, ajoutant que depuis l’ouverture du camp, à
la mi-2006, la SCRI apportait une aide financière, alimentaire
et non-alimentaire aux déplacés.
Ali al-Khafaji, 38 ans et père de trois enfants, fait partie des
PDIP qui ont demandé une augmentation du montant de l’aide ;
pour lui, le montant offert ne suffit pas, compte tenu du coût
élevé des terres et des matériaux de construction : « Cette
somme ne peut pas nous aider. Nous avons déposé une demande
auprès des autorités et du Parlement pour que ce montant soit
porté à au moins sept millions de dinars [environ 5 950 dollars]
pour nous aider à reconstruire nos maisons démolies ».
L’Irak compte environ deux millions de PDIP et deux millions
d’Irakiens, demandeurs d’asile ou réfugiés, vivent à l’étranger.
Copyright © IRIN
2008
Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues
via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations
Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations
Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou
renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve.
Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux
sources originales. Toute utilisation par des sites web
commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. UN Office
for the Coordination of Humanitarian Affairs 2008.
|